Un Premier ministre devrait-il dire cela ? C’est la question que nous nous sommes posée hier dans cette même revue de presse. Et bien nous avons la réponse : non… : quatre jours après avoir durement critiqué la junte militaire, Choguel Maïga a été limogé hier soir.
« Le Premier ministre éjecté de son fauteuil » s’exclame-t-il Malijet. « Dans un flash spécial diffusé sur la chaîne nationale, Alfousseini Diawara, secrétaire général de la présidence, a annoncé le limogeage du locataire du premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, avec un décret signé par le président de la transition, le général Assimi Goita. Cette décision met fin aux fonctions du Premier ministre et des membres de son gouvernement. »
Dépôt Tribune du Sahel» un autre média malien, c’est logique : « Choguel Maïga a été au centre de polémiques répétées ces derniers mois. Son discours devant les militants du M5-RFP samedi dernier, jugé provocateur par de nombreux observateurs, a exacerbé les tensions déjà palpables entre les différentes institutions et acteurs politiques du pays. Ses propos, dans lesquels il dénonçait des « dysfonctionnements institutionnels » et appelait à « la vigilance face aux rivalités », ont été perçus comme une tentative de division plutôt que comme un appel à l’unité. »
Quelles conséquences ?
Et maintenant ? demande-t-il Tribune du Sahel : « qui prendra les rênes du gouvernement? Quelle sera la nouvelle orientation politique ?? Et surtout, quel impact cette décision aura-t-elle sur la dynamique entre forces civiles et militaires ?? Le limogeage complet du gouvernement pourrait marquer une profonde réorganisation du pouvoir exécutif, estime le site malien. Le prochain Premier ministre sera confronté à des défis colossaux : réconcilier une classe politique fragmentée, apaiser les tensions sociales, poursuivre la reconstruction des institutions et maintenir le cap vers des élections démocratiques. »
Afrique.com il demande également : « Quel sort sera réservé à Choguel Maïga ? Quelle position va-t-il désormais prendre sur la scène politique malienne ? De nombreux analystes estiment que son action est bien calculée pour assurer sa survie politique. Attendons et voyons. »
Jeune Afrique continue : ” plus isolé que jamais, Choguel Maïga a-t-il bien joué ses cartes en lançant une offensive contre les généraux, au moment où plusieurs signes laissent penser que des élections pourraient avoir lieu au Mali dans les prochains mois ? En tout cas, elle pourrait tenter de se présenter comme une alternative à la transition menée par le haut. »
Oublié?
Dépôt L’observateur de Paalga au Burkina Faso, il n’est pas certain que l’ancien premier ministre malien survivra politiquement à son limogeage…” Choguel Maïga s’est amusé à tirer sur les généraux pour créer une nouvelle « virginité politique », mais n’a pas contribué à ruiner la situation pendant la période IBK avec d’autres forces, comme le Haut Conseil islamique du Mali, dirigé par l’Imam Dicko, ce qui avait a conduit les militaires à « prendre leurs responsabilités » ? N’est-ce pas le même Maïga qui ne voyait pas les soldats sur le tableau et qui a fini par se mettre à leur service, sans doute animé par une certaine ambition dévorante ? Il se trouvait pour ainsi dire dans la très mauvaise position de cracher dans la soupe de kaki, après l’avoir goulûment dégustée pendant plus de trois ans. Et si son objectif était de se mettre en réserve pour la République en vue de « revenir à une vie constitutionnelle normale », il se fait des illusions, car, sauf tremblement de terre, on ne voit vraiment pas comment le général Assimi Goïta laissera faire. aller. »
Une page se tourne…
Dépôt Ledjely en Guinée l’avenir s’annonce compliqué pour l’ancien Premier ministre : « Les militaires laisseront-ils à nouveau l’homme politique Maïga être leur adversaire ? Les chances que la junte se montre aussi indulgente sont très minces. Certains évoquent déjà la possibilité de poursuites judiciaires contre Choguel Maïga. »
Le dernier mot pour la vie quotidienne Aujourd’hui à Ouagadougou : « Choguel Maïga a-t-il oublié qu’il n’était que la vitrine civile polie d’une puissance militaire ? (…) Malgré les services rendus à la Transition, il a cru pouvoir fixer l’agenda ! Le choc des temps a fait voler en éclats cette belle structure civilo-militaire, la rendant vivante sur le plan diplomatique et interne. On peut dire qu’une page se tourne (je suis le Mali), l’actualité est pleine d’incertitudes et de grands défis qui éloignent de plus en plus l’horizon électoral. »