Pour Jean-Luc Mélenchon, l’affaire est presque terminée. Michel Barnier va tomber “entre le 15 et le 21 décembre”, a-t-il prédit, dimanche 17 novembre sur France 3. Encore théorique, cette hypothèse a pris du poids ces derniers jours : l’alliance de la gauche, le Nouveau Front populaire (NFP) a prévu de déposer en décembre des propositions de motions de censure en cas de recours. par le gouvernement à l’article 49.3 de la Constitution pour adopter le budget 2025, et Marine Le Pen a affirmé, mercredi 20 novembre, que le Rassemblement national (RN) n’hésiterait pas à s’associer à la censure si “le pouvoir d’achat des Français est réduit” – permettre à la motion d’obtenir la majorité. Cette perspective oblige le NFP, arrivé en tête aux élections législatives de juillet, à réfléchir à la suite.
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En juillet, les quatre partis de la coalition ont fini par parler d’une seule voix et poussé la candidature de Lucie Castets à Matignon. Quatre mois plus tard, l’ambiance a changé. Si tous les députés de gauche – y compris François Hollande – sont prêts à voter la censure, l’alliance pourrait s’effondrer sur la stratégie à suivre par la suite.
Sur France 3, Jean-Luc Mélenchon a livré sa vision des événements, prédisant “une élection [présidentielle] anticipé ». “C’est ce qui pèse sur nous”a-t-il soutenu, convaincu que la configuration politique obligera le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, à démissionner et provoquera un retour aux urnes. Ce scénario semble privilégié par l’ancien sénateur socialiste, qui en profite pour se positionner. “Si c’est une élection qui a lieu tout de suite, je peux sans doute être encouragé à y aller”» a-t-il développé, verbalisant une ambition qu’il avait jusque-là gardée sous silence.
Jean-Luc Mélenchon couperait l’herbe sous le pied de ses partenaires du NFP, qui rêvent d’une candidature alternative à la sienne, mais qu’ils n’ont pas eu le temps de mettre en lumière. « Il est le mieux placé pour se représenter lors d’élections anticipées »acquiesce le président (La France insoumise, LFI) de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel, qui estime que “la gauche ne part pas perdue, compte tenu de ce qu’elle a montré” dans l’hémicycle, notamment lorsqu’elle a voté 75 milliards d’euros de recettes supplémentaires lors de la discussion budgétaire.
Le PS réfléchit à d’autres options qu’un gouvernement NFP
Cet enthousiasme pour une capitulation d’Emmanuel Macron alimente la thèse de ceux qui pensent que les « insoumis » n’ont pas vraiment envie d’aller au gouvernement. Même si, par ailleurs, ils continuent de soutenir la candidature de Lucie Castets au poste de Premier ministre. « Nous avons une base de 192-193 députés. Nous pouvons avoir des majorités avec d’autres. Essayons. Macron n’a pas d’autres solutions »estime Eric Coquerel.
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