portes ouvertes les 29 et 30 novembre

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Le directeur du Musée de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (MICR) à Genève souhaite un débat national sur l’avenir de l’institution après l’annonce de la suppression d’une subvention du DFAE en 2027. Parmi ses idées, celle d’une nationalisation pour la sauver .

« Nous avons besoin d’un débat public sur l’avenir du musée. Nous ne pouvons pas prendre une telle décision sans consultation », a déclaré Pascal Hufschmid à Keystone-ATS. Il ne peut se résoudre à laisser l’immense héritage, depuis la première médaille du prix Nobel de la paix décernée jusqu’à 13 000 affiches jusqu’aux archives des prisonniers de guerre de la Première Guerre mondiale, croupir loin du public.

Selon le scénario prévu et qui pourrait ne pas être soumis à la consultation du Parlement fédéral en janvier contrairement à d’autres mesures d’économies, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) cesserait sa subvention annuelle de près de 1,1 million de francs. Cela représente un quart du budget du musée.

Il a été invité à participer à un appel d’offres de l’Office fédéral de la culture (OFC) pour la période 2027-2030 qui pourrait débourser environ 300’000 francs par an, selon l’estimation de M. Hufschmid. . Et sans autre garantie en cas d’attribution. Mais le transfert du DFAE vers l’OFC est déjà en cours.

De toute façon, « nous serions confrontés à un déficit structurel », affirme le directeur. Alors qu’avec moins de 15 équivalents temps plein, chaque collaborateur s’occupe en moyenne d’un plus grand nombre de visiteurs que dans les grands musées zurichois.

Début octobre, le directeur, au bord des larmes mais combatif, avait déploré lors de l’ouverture de la nouvelle exposition temporaire une décision qui mettait en péril « la viabilité » du MICR. M. Hufschmid estime que les conséquences n’ont pas été vraiment prises en compte à Berne.

Cassis n’est pas venu récemment

« Nous faisons le travail. Nous parlons du droit international humanitaire (DIH) chaque année à plus de 120 000 personnes, dont 25 000 jeunes », insiste-t-il. Parmi eux, près de la moitié viennent d’autres régions du pays. « Ce n’est pas qu’une affaire culturelle genevoise » car « chaque canton a un lien avec l’histoire de la Croix-Rouge et Henry Dunant est une figure nationale », précise le directeur.

Le même jour, un enfant tel un chef d’État se promène dans le musée. En revanche, M. Hufschmid n’a jamais eu le plaisir d’accueillir le chef du DFAE Ignazio Cassis depuis qu’il a pris ses fonctions il y a cinq ans.

Il ne se dit pas opposé au changement, à condition qu’il garantisse la pérennité de l’établissement. Parmi les options, celle de la nationalisation ne devrait pas être taboue. «C’est un musée tout aussi important pour l’image de la Suisse à l’étranger que le Musée national suisse», estime M. Hufschmid.

Autre scénario possible, le MICR continuerait à s’occuper des collections qui seraient cependant déposées auprès d’une institution nationale ce qui soulagerait le musée de frais importants. Un recours à un financement privé n’est pas non plus exclu. Mais ces acteurs injectent plutôt dans les projets et non dans les coûts de fonctionnement, explique M. Hufschmid.

Cette annonce intervient au pire moment, alors que le MICR a d’importants projets en cours. «Nous maintenons le cap», assure le directeur. “J’ai deux ans pour trouver des solutions et présenter un budget en équilibre au Conseil de fondation.”

Prochain vote prévu à Genève

Le Grand Conseil genevois décidera fin novembre de porter la subvention cantonale à près de 970’000 francs. Soit un ajout de 100’000 francs pour prévoir la prochaine exposition permanente prévue pour 2028, et non pour compenser l’enveloppe fédérale.

Comme le souhaite le réalisateur, celui-ci doit « décentrer le discours » et se construire directement avec le public. Liens de certaines figures de la Croix-Rouge avec le colonialisme, inégalités historiques entre les sexes dans l’humanitaire, rien ne sera caché.

Pour la première fois, le réalisateur dévoile la future structure, autour de questions plutôt que de thèmes. Une place centrale qui présentera les Conventions de Genève s’ouvrira sur l’histoire de la Croix-Rouge, l’action humanitaire d’aujourd’hui et les défis à prévoir pour demain comme les armes autonomes.

Le tout avec des approches pour adultes et enfants, avec du patrimoine et des nouvelles technologies, ainsi qu’une thématique annuelle. « Une exposition éphémère régulièrement renouvelée », selon le réalisateur.

Mieux vaut déménager que fermer

Le public sera également associé aux œuvres d’un artiste en résidence chaque année, à partir de février prochain, pour un projet d’une durée d’environ deux ans à chaque fois. Cette personne travaillera dans un atelier ouvert au musée où le public sera invité à participer.

Mais un financement durable sera nécessaire. Le directeur n’exclut pas non plus que les collections partent à l’étranger si un établissement s’en donne les moyens. « Ce scénario est certainement préférable à une fermeture définitive. Mais cela revient au même pour notre public et contredit l’importance du musée pour la Suisse et ses valeurs», dit-il. «Et cela me donne des frissons dans le dos», dit-il.

Il est cependant convaincu que le musée sera toujours là en 2027. « Parce qu’il ne peut pas ne pas exister. Je ne peux pas croire que la Suisse décide de le perdre», dit-il.

Cet article a été publié automatiquement. Source : ats

 
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