Le rôle des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) dans la mobilisation de l’épargne est appelé à se renforcer avec l’adoption prochaine d’un nouveau cadre législatif et réglementaire les régissant ainsi que leurs sociétés de gestion, a indiqué la présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux, Nezha. Hayat.
Ce nouveau cadre, élaboré pour répondre aux besoins et aux contraintes tant des investisseurs que des professionnels, a été pensé et conçu dans le but d’élever le secteur de la gestion des OPCVM au Maroc aux meilleurs standards internationaux et d’accroître son attractivité et son développement, a expliqué Mme Hayat lors de une conférence organisée à l’initiative de l’Association marocaine des sociétés de gestion et des fonds d’investissement (ASFIM) sur le thème « Canaliser l’épargne nationale pour stimuler la croissance ».
Selon elle, la nouvelle loi OPCVM permettra de renforcer la sécurité des investissements en OPCVM, ainsi que la protection et la confiance des épargnants, notamment en soumettant les sociétés de gestion d’OPCVM à l’agrément de l’AMMC et en introduisant des mécanismes de gestion des risques d’investissement. . liquidité à laquelle ces organisations sont exposées.
Il s’agit également d’élargir la gamme de produits proposés aux investisseurs marocains en introduisant les ETF (Exchange Traded Funds), les OPCVM en devises destinés notamment aux Marocains résidant à l’étranger, les OPCVM participatifs et les OPCVM aux règles de fonctionnement simplifiées réservés aux investisseurs avertis et qui bénéficier d’une meilleure information prudentielle, a soutenu Mme Hayat.
Ladite loi encouragera également davantage les gestionnaires à innover en élargissant l’univers d’investissement des OPCVM aux produits dérivés dont le marché a été lancé mardi, aux titres des OPCI et aux nouveaux instruments financiers étrangers ainsi qu’aux nouveaux marchés, notamment en Afrique, en plus de faire des OPCVM un véhicule d’investissement multisupport qui permet aux investisseurs, notamment institutionnels, de placer leurs placements alternatifs également dans les OPCC (Organismes de Placement Collectif en Capital) et dans les OPCI (Organisme de Placement Collectif Immobilier), a-t-il ajouté.
“Loin de constituer un simple amendement, la nouvelle loi se veut le point de départ d’un nouveau cycle de croissance et de développement du secteur de la gestion des OPCVM au Maroc”, a déclaré le président de l’AMMC.
Compte tenu des nouvelles opportunités qu’elle offre, cette nouvelle loi implique des responsabilités plus grandes pour les professionnels de la gestion d’actifs, a-t-il indiqué, précisant que de nouvelles règles devront être respectées et que les sociétés de gestion seront appelées à renforcer leurs ressources et leur capacité d’évaluation et garantir un suivi adéquat. des risques assumés par les OPCVM.
Lire aussi|Maroc : épargne nationale à 32,1% du PIB au deuxième trimestre 2024
Hayat a estimé par ailleurs que le succès de cette nouvelle loi dépend d’améliorations substantielles dans deux domaines importants, à savoir la distribution des OPCVM et l’éducation financière des investisseurs.
Et de conclure : « Je tiens à réaffirmer ma conviction que les évolutions réglementaires à venir renforceront le rôle des OPCVM en tant qu’acteurs majeurs du financement de notre économie et je n’ai aucun doute que le Maroc, avec le développement continu de son marché des capitaux, est en bonne voie. en passe de devenir un modèle de mobilisation de l’épargne en Afrique ».
De son côté, le président de l’ASFIM, Réda Hilali, a mis en avant l’adaptabilité des OPCVM qui, avec la forte liquidité des fonds gérés, ont permis un volume cumulé de transactions de près de 2 milliards de dirhams (MMDH) en 2024, entre souscriptions et remboursements. Il a précisé qu’un quart de ces opérations concernent des actifs à horizon long terme, avec un taux de rotation supérieur à 100%.
Cette dynamique d’épargne a directement alimenté l’économie marocaine au cours des dix derniers mois, à travers une augmentation de 60 milliards de dirhams du financement direct du Trésor, a noté Hilali.
Concernant les finances publiques, le président de l’ASFIM a noté que les OPCVM détiennent plus de 310 milliards de dirhams de titres émis ou garantis par l’État, jouant ainsi un rôle crucial dans le soutien des finances publiques. Le secteur privé bénéficie également de ces investissements, avec une augmentation de la dette privée de 36 milliards de dirhams, portant les investissements à un total de 180 milliards de dirhams, a-t-il ajouté.
Quant au marché boursier, Hilali estime que les OPCVM restent les protagonistes, participant à plus d’un tiers de la Bourse de Casablanca et contribuant à 50% des levées de fonds.
Cette conférence était structurée autour de trois panels abordant les thèmes de l’épargne intérieure et de son impact sur l’économie nationale, avec des retours comparatifs basés sur des benchmarks internationaux, l’innovation, ainsi que les principales tendances mondiales de la gestion d’actifs et les perspectives de croissance du secteur au Maroc.
IDM avec CARTE