deux hommes condamnés en appel à 18 ans de prison

deux hommes condamnés en appel à 18 ans de prison
deux hommes condamnés en appel à 18 ans de prison
Croquis du procès de Mohamed Ghraieb à droite et Chokri Chafroud au centre lors de leur procès en appel à la cour d’assises spéciale de Paris, le 22 avril 2024. BENOIT PEYRUCQ / AFP

La cour d’assises spéciale de Paris a rendu jeudi 13 juin son verdict en appel contre deux prévenus jugés pour leur rôle présumé dans l’attentat de Nice qui a fait 86 morts le 14 juillet 2016. Les deux hommes ont été reconnus coupables et condamnés à 18 ans de prison pénale. emprisonnement.

Seuls deux des huit accusés en première instance, Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud, deux amis de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, l’auteur tunisien de 31 ans de l’attaque au camion bélier sur la Promenade des Anglais le soir du feu d’artifice, avaient choisi de faire appel. Poursuivis pour association de malfaiteurs terroristes, ils ont tous deux été condamnés à 18 ans de réclusion criminelle lors du premier procès en décembre 2022.

Alors qu’en première instance le parquet avait requis 15 ans d’emprisonnement contre les deux hommes, la procureure générale, Naïma Rudloff, avait cette fois requis le maximum légal prévu, soit 20 ans d’emprisonnement à leur encontre.

“Donnes moi une chance”» a demandé Mohamed Ghraieb avant que le tribunal ne se retire pour délibérer. «Je ne suis pas un terroriste. Je peux être réintégré. Je ne suis pas dangereux. Je suis contre toute forme de violence », a-t-il imploré. Son coaccusé n’a pas souhaité s’exprimer.

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Considérant que l’affaire reposait uniquement sur “fantasmes” et ” hypothèses “, les avocats des deux accusés ont plaidé mardi 11 juin et mercredi 12 juin leur acquittement. Le tribunal était entièrement composé de magistrats professionnels et présidé par Christophe Petiteau, un magistrat habitué des procès pour terrorisme.

« Un soutien logistique et idéologique »

Mohamed Ghraieb, réceptionniste d’hôtel franco-tunisien de 48 ans, et Chokri Chafroud, 44 ans, migrant tunisien sans papiers, étaient soupçonnés d’avoir amené « un soutien logistique et idéologique » à l’auteur de l’attentat de Nice.

Selon le parquet, qui reconnaît que les deux accusés ne sont ni complices ni co-auteurs des actes de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, ils auraient néanmoins été sollicités par leur compatriote pour lui fournir une arme et auraient été associés à la location. du camion qui a été utilisé lors du massacre.

Lors du procès, les deux accusés ont répété qu’ils n’avaient pas recherché d’arme pour Mohamed Lahouaiej-Bouhlel – mais M. Chafroud a donné plusieurs versions sur le sujet – et qu’ils n’avaient pas été associés à la location du camion.

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Quelques jours avant l’attaque, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel avait invité séparément les deux hommes à monter avec lui dans son camion. Mais il ne s’agissait pas d’effectuer des reconnaissances en vue de l’attaque, a reconnu le parquet.

Messages envoyés à l’auteur de l’attaque

Issu d’une famille rurale du sud tunisien, Chokri Chafroud quitte l’école à l’âge de 11 ans. Après un premier séjour à Nice à l’été 2015 où il rencontre pour la première fois Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, il revient en Tunisie début 2015. 2016, sans perdre le contact avec son compatriote, avant de revenir clandestinement à Nice au printemps 2016.

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Lus à l’audience, les messages adressés par Chokri Chafroud à Lahouaiej-Bouhlel alors qu’il se trouvait en Tunisie, frustré et sans le sou, sont d’une rare obscénité et souvent très violents. Trois mois avant l’attentat, Chokri Chafroud avait écrit à son ami : “vas-y, charge le camion avec 2 000 tonnes de fer et merde, coupe ses freins ma chérie, et je regarde”. Pour l’accusation, ce type de messages aurait pu inspirer le mode opératoire de Lahouaiej-Bouhlel.

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Quant à Mohamed Ghraieb, le parquet a estimé qu’il pourrait être à l’origine de la radicalisation du tueur. En janvier 2015, trois jours après l’attentat contre Charlie Hebdo, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel écrivait sur ses réseaux sociaux « Je m’appelle Charlie ». Mohamed Ghraieb a répondu : « Je ne suis pas Charlie…) Avez-vous vu comment Dieu a envoyé des soldats d’Allah pour les achever comme de la merde… !! ». En première instance, M. Ghraieb a nié être l’auteur de ces messages haineux. En appel, il a reconnu les avoir rédigés. “Quand je vois ce que j’ai écrit, j’ai honte”il a dit.

Le Monde avec l’AFP

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