Âmes sensibles s’abstenir : les photos que vous vous apprêtez à découvrir ont de quoi offenser les plus passionnés, et notamment les fidèles de la firme Venturi, née MVS (Manufacture de Voitures de Sports) au milieu des années 1980. Car l’un des tout premiers exemplaires, qui faisait rêver les amateurs de voitures de sport en attendant une Porsche à la française dans les catalogues de la marque, a été retrouvé dans un jardin en ruine.
Photographié au Trocadéro en 1986 aux côtés de stars contemporaines comme Béatrice Dalle, Sabine Azema ou Léon Zitrone (avec le concours du parfum Van Cleef & Arpels) ce prototype numéro 3 était vêtue d’une robe rouge éblouissante et était assise sur de sublimes jantes BBS en nid d’abeille en trois parties, les modèles maison à cinq branches n’arrivant qu’au lancement. Il était alors présenté au public à l’occasion de la 54ème édition des 24 heures du Mans. Pour Pascal Cran, représentant du Club Venturi, difficile de résister à la tentation de l’acheter…
Des sous-vêtements pas chics mais historiques…
Car au-delà de l’aspect étoile déchue, ce modèle témoigne des premiers pas de la marque sur le créneau des voitures de sport à moteur central, comme nous le dit Pascal : “contrairement aux modèles français définitifs et à ce qui était annoncé au catalogue, le prototype 3 n’a pas reçu de V6 PRV mais un quatre cylindres 2.2 turbo essence de chez Peugeot 505 kité Danielson, 200 ch. De plus, elle disposait d’un essieu arrière classique et d’un essieu avant pseudo McPherson 205 GTI, tandis que les modèles 200 sortaient avec un essieu arrière à cinq bras et un double triangulation à l’avant..»
Hélas, impossible d’imaginer une restauration, le modèle ayant été, comme trois autres prototypes mais dans une moindre mesure, volontairement détruit avec une pelle rétro lors du déménagement de l’usine de Couëron (Loire-Atlantique) à Monaco en 2000. D’autant que l’intérieur avait été récupéré par la marque pour une autre voiture.
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Si l’ancien propriétaire avait pensé en faire une voiture d’autocross sans jamais concrétiser son projet en vingt-deux ans, Pascal a plutôt imaginé une oeuvre automobile : “le moteur est neuf et non bloqué. Nous allons donc le redémarrer, stabiliser la rouille, polir ce qui peut l’être et remettre quelques emblèmes MVS. Ainsi, je pourrai le transporter sur une remorque et l’exposer lors de différents événements..» Une belle façon de redonner vie à ce morceau d’histoire…
