omniprésent, le brouillard a pris le dessus

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Météo dans le canton

Omniprésent cet automne, le brouillard prend le dessus

À moins d’habiter entre Vevey et Bex ou au-dessus de 1000 mètres, il est impossible d’y échapper depuis un mois, après une « accalmie » de deux ans.

Publié aujourd’hui à 17h57

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Bref:
  • Le brouillard est omniprésent depuis la mi-octobre. Mais il s’agit plus d’un retour à la normale après deux automnes doux qu’une année exceptionnelle.
  • Les données des stations météorologiques indiquent que c’est à Payerne et Mathod que l’ensoleillement est le plus rare depuis le 1est Novembre.
  • Il faut habiter entre Vevey et Bex ou au dessus de 1000 mètres pour y échapper.
  • En Suisse, la région Zélande reste l’une des pires en la matière selon MeteoNews.

Cet automne, il fallait vivre entre Vevey et Bex ou au-dessus de 1000 mètres d’altitude pour profiter du plaisir d’un été indien, quoique tardif. Ailleurs, la capitale solaire du Vaudois est minée depuis un mois par l’omniprésence d’un épais brouillard.

La situation est d’autant plus désastreuse qu’elle survient après deux années plutôt clémentes. Météorologue à MeteoNews, Vincent Devantay explique que 2024 a réuni entre la fin de l’été et la première partie de l’automne toutes les conditions nécessaires à la formation du stratus : des pluies fréquentes en septembre et octobre, des sols gorgés d’eau et une atmosphère globalement très humide. “D’un point de vue hydrologique, 2023-2024 est l’une des années les plus humides depuis le début des mesures.”

L’effet négatif de l’anticyclone

Et puis, l’anticyclone qui s’est installé définitivement à partir du week-end du 19-20 octobre a gelé la situation. Une haute pression persistante supprime l’humidité à basse altitude depuis trois semaines. Et en ce moment, le soleil n’est plus assez fort pour inverser la tendance. “Le stratus s’est formé entre la masse d’air chaud et la masse d’air froid qui n’ont pas pu se mélanger”, souligne le spécialiste.

En gros, il faisait froid et humide en plaine, chaud et sec en altitude. Concrètement ? Les stations météorologiques ont enregistré 95% d’humidité et 9°C un jour de novembre à 14h à Payerne (456 mètres) et 35% d’humidité et 17°C en même temps dans la Vallée de Joux (1020 mètres). « Dans une situation météo classique, la température baisse de 0,6 pour 100 mètres d’altitude », souligne Vincent Devantay.

Le dernier facteur, l’absence de vent, a influencé la durée de cette situation grise. Jusqu’à ce mardi, il n’y avait pratiquement pas de brise forte ni de vent du sud-ouest pour dissiper la nébulosité.

Résultat : les statistiques d’ensoleillement des onze premiers jours de novembre parlent d’elles-mêmes. Si Payerne fait encore une fois mauvaise figure avec La Dôle (vingt-trois heures contre quatre-vingt-quatorze heures), Mathod, au nord de Vaud, est encore moins aisé avec à peine quatorze heures d’ensoleillement sur cette même période.

« Même si la Zélande fait pire, la plaine de l’Orbe et la vallée de la Venoge sont réputées à cet égard. Dans le deuxième cas, on se retrouve dans un bassin qui concentre l’humidité où stagne l’air froid et où il y a peu de vent », poursuit le météorologue.

The Riviera-Chablais exception

Les autres plaines ne connaissent pas la même réalité. A commencer par le Chablais. C’est parce que l’air est plus sec et que la topographie est très différente. De plus, les thermiques présents dans la vallée du Rhône limitent la formation de brouillard. « S’il y en a, ce sont des stratus que l’on retrouve entre 1 200 et 1 500 mètres, qui peuvent parfois pénétrer jusqu’à la boucle du Rhône », constate Vincent Devantay.

D’ailleurs, les « anciens » répètent volontiers que le brouillard, fixé aujourd’hui entre 700 et 1 200 mètres, a augmenté en hauteur depuis la fin du XXe siècle.e siècle. Et que, sous l’effet du vent, elle a conquis d’autres régions du canton.

Simple impression ou réalité ? « Si l’on suppose que le vent a soufflé régulièrement ces dernières années, on peut arriver à cette conclusion. Mais cela est difficile à vérifier, car les stations météorologiques n’enregistrent pas la limite supérieure du stratus. »

Ce qui préoccupe davantage le météorologue, c’est cependant le cas particulier posé par La Côte cet automne. Habituellement peu touchée, la région de Nyon affiche une part d’ensoleillement qui n’a rien à envier à la Broye ou au Nord vaudois… L’explication réside peut-être dans le vent faible ou dans la tendance au foehn dans les Alpes qui a poussé l’humidité vers l’ouest du Lac. Genève.

Situation classique

Quoi qu’il en soit, Vincent Devantay réfute l’idée d’une année exceptionnelle. « Novembre est généralement le mois où il y a le plus de brouillard. La situation est donc assez classique pour la saison. Mais les gens l’ont peut-être oublié, après deux automnes particuliers.

Ce qui est établi, c’est que depuis le 17 octobre, Yverdon a connu trois fois plus de jours sous stratus que durant toute l’année écoulée.

De manière générale, le brouillard est moins présent depuis le début du XXIe siècle.e siècle. Ceci s’explique principalement par des situations météorologiques plus dynamiques, soit régies par des conditions dépressionnaires plus marquées qui contrarient la formation du brouillard ou favorisent sa dissipation. Au-delà d’une tendance à la sécheresse, il est néanmoins difficile d’attribuer cet état de fait aux seuls effets du réchauffement climatique.

Moins de pollution que par le passé a cependant un impact sur la situation. « La réduction des émissions de dioxyde de soufre limite la formation de brouillard », assure Vincent Devantay.

Ces deux derniers jours, le vent du nord a offert de belles éclaircies à tout le canton. Une accalmie, en fait. « Le brouillard reviendra probablement en fin de semaine. Puis elle devrait se dissiper la semaine prochaine par l’arrivée de conditions perturbées, voire agitées”, prédit le météorologue.

Mais la saison est encore longue. En plaine, il faudra attendre février pour être sûr de voir le soleil au bout du tunnel.

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