Masculinistes et mâles alpha : une (stupide) histoire de domination

Masculinistes et mâles alpha : une (stupide) histoire de domination
Masculinistes et mâles alpha : une (stupide) histoire de domination

Faut-il inviter un « influenceur » québécois dit masculiniste exilé en Floride à Tout le monde en parle Dimanche soir ? Réponse courte : non.

Il est certain qu’il faut décortiquer le phénomène du masculinisme, ses causes et la manière dont ses propagandistes s’y prennent pour étendre ses tentacules.

C’est nécessaire car il prône un retour au pourvoyeur masculin dominant et à « sa » femme confinée au foyer avec les enfants. Aussi parce qu’il gagne du terrain, même s’il reste encore marginal.

Directed by journalist Simon Coutu and broadcast on Télé-Québec, the documentary Alphas – où le même influenceur est également largement visible et audible – le fait très bien.

Les universitaires et les experts en radicalisation le font également. Cependant, pour donner également à ce masculiniste une plateforme en or comme TLMEP ne fait que décupler sa visibilité et celle d’un mouvement pourtant ouvertement misogyne.

Inviterions-nous un suprémaciste blanc à « expliquer » pourquoi, dans son illusion raciste, les hommes blancs sont supérieurs au reste de l’humanité ?

Le masculinisme réduit tout autant les femmes à un rang inférieur.

Celle d’une belle machine à bébé obéissante au service du mari alpha. Un alpha caricatural, mais réel : ultra-musclé, avec un gros tank, brandissant des fusils et lisant sa bible à la place des méchants médias fausses nouvelles.

Prêtres sous stéroïdes

La servitude y est aussi pour quelque chose, on pourrait dire que les masculinistes sont des prêtres défroqués sous stéroïdes.

Au-delà de la controverse de TLMEPil reste cette montée en popularité du masculinisme auprès d’une minorité de jeunes adultes. Donald Trump, bientôt de retour à la tête de la plus grande puissance mondiale, en est l’alpha suprême.

Idem pour Andrew Tate, le méga-influenceur masculiniste britannique accusé de viol et autres horreurs. Cela montre qu’inférioriser et menacer les femmes est une entreprise payant. Bref, ce phénomène n’a rien d’anodin.

Comment le retourner ? C’est beaucoup plus compliqué, semble-t-il, que de l’analyser. Il est évident que l’éducation ne suffit pas.

Effet surf

Derrière ces masculinistes, il y a aussi un effet de retour de bâton, un de plus, contre les femmes qui n’obéissent pas.

Ce contrecoup vise en partie le mouvement #metoo, mais aussi la présence croissante des femmes dans les métiers de pointe, la visibilité accrue des minorités, sexuelles ou non, etc.

Pour eux, si une femme ose se qualifier de féministe, elle est forcément une « enragée » et une « éveillée », qui « déteste » les hommes. Car plus que tout, dans leur ligne de mire, c’est le féminisme lui-même.

Pour les masculinistes, le principe central du féminisme – l’égalité des droits des hommes et des femmes – est une hérésie sociale qui les empêche de contrôler « leur » maison, « leurs » enfants, « leur » argent et, surtout, « leur » femme. , son esprit, son corps et ses ambitions.

L’homme doit tout décider parce qu’il est un homme. Indiquer. Au-delà de ce mouvement, on note la montée d’un conservatisme politique et social qui, chez certains jeunes, n’est pas étranger.

Radio-Canada cite une enquête CROP montrant qu’au Canada, « 40 % des 18-34 ans sont d’accord avec l’affirmation « Le père de famille doit commander à la maison » ». Ouf.

En 2024, c’est très inquiétant…

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Canada

 
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