Les navires européens cesseront de pêcher au Sénégal suite au non-renouvellement de l’accord

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Bateaux de pêche dans la baie de Hann, Dakar, en septembre 2023. JOHN WESSELS/AFP

Les navires battant pavillon européen cesseront de pêcher dans les eaux sénégalaises à partir du dimanche 17 novembre au soir, suite à l’échec du renouvellement de l’accord entre Bruxelles et Dakar, a annoncé mardi 12 novembre l’ambassadeur de l’Union européenne (UE). , Jean-Marc Pisani. L’accord en vigueur depuis 2019 et expirant dimanche soir à minuit ne peut être renouvelé pour le moment en raison de « échecs » notifié le 27 mai par la Commission européenne à l’Etat du Sénégal dans le cadre de la lutte contre la pêche illégale, a déclaré le diplomate aux journalistes à Dakar.

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« Les bateaux européens cesseront de pêcher dans la zone économique exclusive du Sénégal à partir du 17 novembre minuit. Ces bateaux européens pourront – ce sera le choix des propriétaires – continuer à pêcher ailleurs”a-t-il précisé, citant l’existence d’accords entre l’UE et la Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie ou le Cap-Vert. « Cela ne serait pas cohérent pour l’Union européenne, qui applique une politique de tolérance zéro à l’égard de la pêche INN. [illicite, non déclarée et non réglementée], renouveler un accord avec les pays auxquels ce type de difficultés a été signalé”il a ajouté.

L’arrêt de la pêche dans les eaux sénégalaises affectera 18 navires espagnols et français qui pêchent le thon et le merlu tropical et ne représentent pas une réelle concurrence pour la pêche sénégalaise, a expliqué Jean-Marc Pisani.

En mai, la Commission européenne a envoyé ce qu’elle a présenté comme un “carton jaune” au Sénégal, identifié comme « Pays non coopératif » concernant la pêche illégale. Il l’a regretté « de graves lacunes » E « défaillances des systèmes de suivi, de contrôle et de surveillance » pour les navires battant pavillon sénégalais dans les eaux extraterritoriales ainsi que pour les navires étrangers dans le port de Dakar. Il a rapporté « exportations illégales du Sénégal vers l’UE » et dit de laisser à Dakar la chance de « réagir et remédier à la situation dans un délai raisonnable ».

Un secteur en crise

La pêche est un secteur vital au Sénégal, économiquement mais aussi culturellement. C’est aussi un secteur en crise. Les zones côtières abritent une part importante des centaines de migrants illégaux qui tentent chaque mois de rejoindre l’Europe à travers l’Atlantique, au péril de leur vie, dans des pirogues surchargées et délabrées.

La pêche fait vivre directement ou indirectement environ 600 000 Sénégalais sur une population d’environ 18 millions d’habitants, selon les données communément admises. Les quelque 50 000 pêcheurs sénégalais, qui travaillent principalement sur des pirogues traditionnelles, ne cessent de dénoncer la concurrence des bateaux-usines sous contrôle étranger, à qui ils imputent la pénurie de poisson.

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La controverse sur la part de la pêche étrangère dans la crise a repris avec l’élection en mars à la présidence de Bassirou Diomaye Faye, qui a promis de restaurer la souveraineté qu’il estime avoir été bradée dans ce secteur et dans d’autres. Son premier ministre, Ousmane Sonko, en campagne électorale pour les législatives, a de nouveau attaqué, lundi soir, dans la ville côtière de Bargny, ces « navires étrangers [qui] viens tout piller [leur]ressources “le site d’information rapporte Dakaracte.

L’ambassadeur européen a rappelé que, selon l’accord en vigueur, les navires européens ne sont autorisés à prélever que sur les stocks excédentaires. Alors que l’accord permettait de pêcher 10 000 tonnes par an, les bateaux européens n’en ont pêché que 10 000 tonnes en cinq ans, a-t-il expliqué. L’accord prévoyait une contribution de 8,5 millions d’euros pour l’État sénégalais sur cinq ans, à laquelle s’ajoutent les redevances versées par les armateurs, précise l’UE dans un communiqué, précisant que « Le Sénégal ne recevra plus de contribution financière au titre de l’accord de pêche ».

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Articulation

Les diplomates ont expliqué sous couvert d’anonymat que les manquements ont été identifiés et donnent lieu à un dialogue régulier depuis plusieurs années et que la rupture de l’accord n’est pas liée à la situation intérieure sénégalaise. Conclure un éventuel nouvel accord « Cela ne peut pas se faire du jour au lendemain, il y aura un certain nombre d’actions qu’il faudra mettre en œuvre et qui prendront raisonnablement plusieurs mois »a déclaré Jean-Marc Pisani.

Le monde avec l’AFP

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