« J’espère retourner au Maroc pour aider mon pays avec mon expertise »

« J’espère retourner au Maroc pour aider mon pays avec mon expertise »
« J’espère retourner au Maroc pour aider mon pays avec mon expertise »

A Milton, ville américaine de l’État de Géorgie, c’est l’américano-marocain Hakim Benmoussa qui dirige l’ensemble des services de protection civile et des pompiers. Dans cet entretien avec Le360ce natif de Taza revient avec passion sur sa période d’enfance et d’adolescence au Maroc, avant de nous raconter son voyage aux Etats-Unis, son amour indéfectible pour son pays d’origine ainsi que le secret de son engouement pour les langues étrangères.

Le360 : peux-tu nous parler de tes années passées au Maroc ? et ton parcours ?

Hakim Benmoussa : Je suis né à Taza dans une famille modeste de fonctionnaires qui travaillaient dans la santé publique. Mon père et ma mère étaient infirmiers. Quand j’étais petite, j’ai fréquenté l’école coranique comme la plupart des Marocains, ainsi que l’école missionnaire française de Taza. Après l’école primaire, j’ai intégré le collège Ibn Khaldoune dans la même ville où j’ai obtenu mon certificat, avant de m’inscrire au lycée militaire de Kénitra où j’ai obtenu mon baccalauréat en sciences expérimentales. Après l’obtention de mon baccalauréat, j’ai intégré l’Université Mohammed V de Rabat pour une durée d’environ 4 mois seulement, que j’ai quitté suite à l’obtention d’une bourse du gouvernement grec.

Commence alors votre voyage à l’étranger…

Oui, étudier la pharmacie en Grèce, où j’ai poursuivi mes études pendant 4 ans. J’ai réalisé plus tard que la pharmacie ne m’intéressait pas beaucoup. Je voulais faire quelque chose de « stimulant » d’une certaine manière. C’est de là que j’ai eu l’opportunité d’immigrer aux États-Unis où j’ai étudié les sciences politiques. Et après des années de travail, un ami américain m’a proposé de voir comment ça marche dans la protection civile. J’ai ensuite postulé pour rejoindre l’académie et j’ai été accepté. Après six mois de formation en sécurité et incendie, j’ai complété des études paramédicales, indispensables pour devenir pompier aux Etats-Unis.

Par la suite, j’ai fait une spécialité qui m’a permis de travailler dans un aéroport. Et après environ 4 ans, je suis parti sur la côte Ouest, en Arizona (Phoenix), où j’ai passé l’essentiel de ma carrière. Parallèlement, je me suis spécialisé dans tout ce qui touche aux matières nucléaires, radiologiques, chimiques et biologiques. Côté interventions, j’ai fait partie d’une équipe régionale et j’ai poursuivi mes études pour obtenir un diplôme en sciences du feu pour pouvoir devenir commissaire-enquêteur spécialisé dans les enquêtes sur les incendies et leurs causes.

« Aux États-Unis, deux choses comptent : la compétence et le caractère. »

— Hakim Benmoussa, directeur général de la protection civile de la ville de Milton, aux États-Unis.

Une quinzaine d’années plus tard, j’ai déménagé dans l’État de l’Oregon, au nord-ouest des États-Unis, où j’ai été nommé « Deputy Chief Representative » pour la formation et les services médicaux de la ville de Salem, capitale de l’Oregon. J’ai ensuite eu l’opportunité de retourner dans l’État de Géorgie où j’ai débuté ma carrière. Je suis donc arrivé là-bas comme chef de la protection civile dans une ville de 45 000 habitants avec 5 casernes. Juste après, j’ai fait un master en gestion des catastrophes et beaucoup d’autres formations spécialisées à l’académie. Parallèlement, j’ai enseigné dans un centre situé à l’Alabama State et à l’Eastern Washington University, où j’étais professeur de services médicaux d’urgence ainsi que de terrorisme. Aujourd’hui, je fais partie des médecins de la faculté de médecine de Harvard, un groupe de bourses où nous discutons de médecine des catastrophes et de gestion de crise.

L’intégration dans la société américaine semble difficile pour certains. Comment se sont déroulées vos premières années aux États-Unis ?

Aux États-Unis, deux choses comptent : la compétence et le caractère. Si vous travaillez correctement et que vous avez la formation, vous ne rencontrerez aucun problème d’intégration. Ce n’est pas très difficile à mon avis. Il faut juste avoir de la volonté bien sûr et surtout du caractère. Dès votre arrivée en tant que Marocain et Musulman, vous devez prouver que la compétence n’a pas d’identité, et avoir l’éducation, le savoir-faire et l’envie de travailler correctement.

Après tant d’années passées aux Etats-Unis, vous avez encore su conserver une « darija » parfaite, ainsi qu’une élocution impressionnante en langue française…

Je vais te dire un secret. Je parle couramment six langues : espagnol, grec et italien, en plus du français, de l’anglais et de l’arabe. J’aime apprendre de nouvelles langues, comme le portugais par exemple. Cela est bien sûr dû au fait de toujours lire des articles, regarder la télévision ou regarder des séries dans différentes langues. Cela permet de maintenir d’autres langues et est très important.

« De nombreux ennemis refusent de voir le Maroc unifié avec notre Sahara. Je leur dis que notre Sahara est marocain et le restera.

— Hakim Benmoussa, directeur général de la protection civile de la ville de Milton, aux États-Unis.

Quel regard portez-vous sur l’évolution actuelle du Maroc ?

J’espère revenir au Maroc à l’avenir pour apporter mon expertise et mon expérience à notre pays qui avance sous la direction de Sa Majesté le Roi. Je pense qu’avec son style de leadership, la courbe du Maroc continuera à monter. Le Roi œuvre pour les Marocains et la sécurité du Maroc, pays souverain, leader économique en Afrique et en Méditerranée et dont la position dans le monde ne cesse de croître.

Nombreux sont les ennemis qui ne veulent pas que le Maroc progresse et qui refusent de voir le Maroc unifié avec notre Sahara. Je leur dis que notre Sahara est marocain et le restera pour toujours. Ceux qui sont d’accord avec cela sont nos amis, et pour ceux qui ne le sont pas, qu’ils sachent que le Sahara restera marocain. Qu’ils le veuillent ou non, cela ne changera rien.

Par Saad Bouzrou Et Youssef El Harrak

08/06/2024 à 17h39

 
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