Julian Assange, libre mais pas innocenté – .

Julian Assange, libre mais pas innocenté – .
Julian Assange, libre mais pas innocenté – .

JJusqu’au bout, le parcours juridique tortueux de Julian Assange, qui a duré quatorze ans, aura été particulier. Le fondateur de WikiLeaks a finalement été libéré, mercredi 26 juin, à l’âge de 52 ans, d’un improbable tribunal fédéral de Saipan, dans les îles Mariannes du Nord, territoire du Pacifique administré par les États-Unis où il était arrivé dans la nuit en avion privé. après avoir été extrait de sa prison à Londres. Saipan présentait surtout pour lui l’avantage de ne pas avoir à mettre les pieds sur le continent américain, qu’il voulait avant tout éviter. Il n’y reviendra jamais, puisque sa condamnation prévoit une interdiction d’entrée aux Etats-Unis.

Accompagné de l’ancien Premier ministre australien Kevin Rudd, actuel ambassadeur à Washington, Julian Assange a plaidé coupable du crime de« obtenir et divulguer des informations sur la défense nationale », à l’issue de l’accord amiable négocié avec le ministère américain de la Justice. Il a admis avoir encouragé son ” source “l’ex-militaire Chelsea Manning, pour lui fournir «matériel classifié»dans ce cas, des documents du Département d’État et du Pentagone classifiés ” secrète “, que WikiLeaks a rendu public entre 2009 et 2011. La peine de cinq ans de prison prononcée lui a permis de retrouver définitivement sa liberté puisqu’elle correspond au temps passé en prison au Royaume-Uni. De nationalité australienne, Julian Assange a ensuite pris l’avion pour retrouver sa famille à Sydney.

Révélations importantes

Ce dénouement tardif, obtenu grâce au lobbying de l’actuel Premier ministre australien, Anthony Albanese, auprès du président Joe Biden, est évidemment heureux pour un homme qui aura passé douze ans en captivité, sous la menace d’une demande d’extradition de la justice américaine : le dix-huit chefs d’accusation retenus contre lui l’exposaient à une peine de 175 ans de prison. D’abord réfugié pendant sept ans à l’ambassade d’Équateur à Londres, il a ensuite été arrêté par la police britannique en 2019 et incarcéré depuis.

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Martyr de la liberté d’expression pour les uns, caractère trouble pour d’autres, Julian Assange n’a cessé d’alimenter la polémique, notamment pour avoir publié des courriels du Parti démocrate et de sa candidate Hillary Clinton, l’opposante de Donald. Trump en 2016, et pour sa collaboration à la télévision russe RT. Le monde faisait partie, en 2010, du groupe de cinq journaux, dont le New York Times et le Gardien, qui a publié une sélection de câbles diplomatiques du Département d’État à partir d’un ensemble de quelque 250 000 documents fournis par WikiLeaks. Cette publication, soigneusement éditée pour ne pas mettre en danger les personnes impliquées, a permis de révéler et d’éclairer des aspects importants de la politique étrangère américaine. Le niveau de classification de ces documents, ” secrète “ et non ” Top secret “n’était pas le plus élevé.

L’accord de plaidoyer de culpabilité de Julian Assange ne met pas fin à cette controverse, puisqu’il est reconnu coupable en vertu de la loi fédérale sur l’espionnage. S’il permet aux autorités américaines de justifier leur acharnement, il contredit néanmoins l’esprit du premier amendement à la Constitution sur la liberté d’expression. Révéler des crimes de guerre, comme le permet la diffusion par WikiLeaks en 2007 d’une vidéo du Pentagone sur des fusillades visant délibérément des civils, dont des journalistes, tués en Irak, ne relève pas de l’espionnage mais du droit. aux informations.

Le monde

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