Le Starliner de Boeing a enfin décollé pour la Station spatiale internationale

Le Starliner de Boeing a enfin décollé pour la Station spatiale internationale
Le Starliner de Boeing a enfin décollé pour la Station spatiale internationale

Le décollage de la fusée Atlas V du groupe ULA, avec à son sommet la capsule Starliner, a eu lieu à 10h52 depuis Cap Canaveral en Floride (16h52 en Suisse). Les astronautes de la NASA Butch Wilmore et Suni Williams, deux vétérans de l’espace, composent l’équipage. “Suni et moi sommes honorés de partager ce rêve de vol spatial avec chacun de vous”, a déclaré Butch Wilmore, le commandant de la mission, quelques minutes avant le décollage. Les deux astronautes doivent passer un peu plus d’une semaine dans la Station spatiale internationale, puis toujours revenir à bord du Starliner.

L’utilité d’un deuxième navire

L’agence spatiale américaine souhaite disposer d’un deuxième vaisseau en plus de celui de SpaceX afin de mieux pouvoir faire face à d’éventuels problèmes sur l’une des capsules ou à des situations d’urgence.

Le Starliner, 5 juin 2024. — © keystone-sda.ch

La troisième tentative de décollage a donc été réussie. À deux reprises, début mai puis la semaine dernière, le décollage a été annulé au dernier moment, alors même que les astronautes avaient déjà pris place à bord et que la fusée était remplie de carburant. Les coupables étaient d’abord un problème de valve sur la fusée, puis un problème d’alimentation électrique d’un des ordinateurs au sol.

Une petite fuite d’hélium sur l’un des propulseurs du vaisseau spatial Boeing a également entraîné un temps d’analyse supplémentaire, mais il a finalement été décidé de ne pas le réparer avant le vol, car cela ne représentait pas de danger selon la NASA.

Butch Wilmore, 61 ans, et Suni Williams, 58 ans, se sont rendus chacun deux fois sur l’ISS et s’entraînent depuis plusieurs années pour cette mission. Après le décollage, ils doivent passer temporairement en pilotage manuel pour tester son bon fonctionnement.

Tous deux pilotes d’essais de l’US Navy, ils participèrent activement au développement du Starliner, dont cet exemplaire fut baptisé Calypso, en hommage au navire du commandant Cousteau.

Une pompe pour recycler l’urine

Le vaisseau spatial devrait s’amarrer à l’ISS environ 24 heures après le lancement, vers 18h15 jeudi. Il transporte avec lui une cargaison inattendue, ajoutée à la dernière minute : une nouvelle pompe pour le système de recyclage de l’urine des astronautes dans l’eau de l’ISS.

La pompe à bord a récemment cessé de fonctionner et l’urine doit entre-temps être stockée dans des réservoirs, mais ces capacités sont limitées.

Un grand défi pour Boeing

Boeing, ébranlé lui aussi par des problèmes de sécurité sur ses avions, mise aussi sur sa réputation avec cette mission.

Le développement de Starliner a été entaché de multiples déceptions. Après un premier vol d’essai sans équipage raté en 2019, le véhicule vide n’a réussi à atteindre l’ISS qu’en mai 2022.

D’autres problèmes découverts par la suite – les parachutes freinant la capsule lors de sa rentrée dans l’atmosphère ou la nécessité de retirer du ruban adhésif inflammable de l’intérieur du véhicule – ont encore retardé son premier vol en équipage.

C’est essentiel pour que Starliner obtienne la certification tant convoitée de la NASA.

Seule une poignée de navires américains ont transporté des astronautes dans le passé. Après l’arrêt des navettes spatiales américaines en 2011, les astronautes de la NASA ont dû voyager à bord du vaisseau spatial russe Soyouz. C’est pour mettre fin à cette dépendance qu’en 2014, l’agence spatiale américaine signe un contrat avec Boeing et SpaceX pour le développement de nouveaux vaisseaux. Une fois Starliner opérationnel, la NASA souhaite alterner les vols SpaceX et Boeing.

 
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