Plusieurs citoyens se sont exprimés lors de la période de questions à l’issue de la séance du conseil municipal de la Ville de Rimouski, lundi soir, pour exprimer leur frustration de voir que l’argent public avait été englouti dans l’épopée Novarium. Certains ont même réclamé la dissolution de la SOPER afin de repartir à zéro avec une nouvelle organisation de développement économique.
Pendant plus d’une heure, toutes les questions et commentaires ont porté sur la faillite de Novarium et le rapport de la commission municipale dévoilé vendredi dernier (1est Novembre).
Si certains ont des doutes sur le fait que le conseil d’administration n’était pas au courant des difficultés financières de Novarium avant octobre 2023, l’ancien conseiller municipal de Rimouski, Gilles Thériault, a clairement dit au maire Guy Caron, qui est également président du conseil d’administration de SOPER : ce à quoi il ne croyait pas.
Pierre-Paul D’Anjou fut le premier citoyen à prendre la parole.
« Les gens ne comprennent pas comment il est possible que les administrateurs n’en soient pas conscients. J’ai œuvré dans plusieurs organismes et je devais me rapporter régulièrement au conseil municipal. Avez-vous reçu de mauvaises informations », a-t-il déclaré.
Finissez-en vite
« Je ne crois pas un mot de ce que tu dis. Cette situation aurait pu être évitée si le conseil d’administration avait été compétent. Lorsque les règles ne sont pas respectées, il y a toujours une action corrective. Je vous demande de compléter ce dossier le plus rapidement possible », a déclaré M. Thériault.
Un autre ancien conseiller de la Ville de Rimouski, Pierre Chassé, est du même avis. Il estime que le maintien de SOPER n’est plus possible.
« La gouvernance actuelle fait défaut. Il faut dissoudre SOPER et repartir avec une nouvelle structure qui sera moins liée à la Ville et à la MRC. Actuellement, le maire de Rimouski est président, le préfet est vice-président et le conseiller Rodrigue Joncas est secrétaire », a-t-il mentionné.
Trop de latitude pour le directeur général
Guy Caron a commencé à siéger au conseil d’administration de SOPER suite à son élection comme maire de Rimouski en novembre 2021.
« SOPER a généré un surplus en 2022. Nous n’avions pas toutes les informations, notamment concernant Novarium. Il n’a jamais été question que SOPER finance Novarium. Le rapport de la commission municipale mentionne que le conseil d’administration a donné trop de pouvoir au directeur général. Des résolutions trop vagues lui laissaient trop de latitude. Dès que nous avons eu des doutes sur d’éventuels actes répréhensibles, la Ville et la MRC ont demandé une enquête à la commission municipale. Des mesures ont été prises rapidement et les règles de gouvernance ont été renforcées.
Quatre options pour le bâtiment Novarium
En plus d’un manque à gagner de 1,5 M$, Novarium laisse à SOPER un bail de location du Groupe Tanguay avec une perte de 30 000 $ par mois.
« Il faudra rencontrer le Groupe Tanguay. Nous avons quatre options : tenter de sous-louer les lieux, racheter le bail avec les pénalités, acheter l’immeuble ou mettre SOPER en faillite», indique Guy Caron.