Aider les locataires –
« La perte de logement est souvent liée à un problème de santé »
Une association vaudoise qui lutte contre les expulsions regrette que le droit du bail prenne si peu en compte la santé des locataires.
Publié aujourd’hui à 7h55
Abonnez-vous maintenant et profitez de la fonction de lecture audio.
BotTalk
- L’association a été créée pour répondre à l’urgence sociale née du Covid.
- Elle permet d’éviter les expulsions en accompagnant les locataires dans diverses démarches.
- Souvent, les difficultés à payer le loyer sont liées à des problèmes de santé.
- En 2023, 276 foyers ont contacté l’association.
A l’origine, il s’agissait de « répondre à l’urgence sociale née du Covid ». Comprendre : faire en sorte que les personnes qui ont subi d’importantes pertes de revenus pendant la pandémie ne se retrouvent pas à la rue. Quatre ans plus tard, l’Association vaudoise pour la protection du logement des personnes précaires (AVSL) poursuit ses activités et croule sous les demandes.
«Quand on parle de logement dans le débat public, c’est pour parler de pénurie ou de loyers, presque jamais de perte de logement», note Joachim Guex, coordinateur social au sein de l’AVSL. Il s’agit d’un domaine très technique et peu d’acteurs sociaux sont spécialisés dans ce sujet. Mais les demandes explosent, ce qui signifie que l’association répond à un réel besoin.
Concrètement, l’AVSL informe les locataires sur le droit du bail, les accompagne dans leurs démarches administratives et sert de médiateur lors des conflits avec les propriétaires, toujours dans le but d’éviter les expulsions.
« Nous avons remarqué qu’il y avait un dénominateur commun dans de nombreuses situations : les problèmes de santé. Régulièrement, c’est un problème médical majeur, des soins coûteux ou des retraites tant attendues qui mettent en péril le paiement du loyer», rapporte Simon Dubois, coordonnateur social.
A partir de là, tout peut aller très vite. « Le droit du bail ne protège pas les personnes ayant des besoins spécifiques, même occasionnels, poursuit Joachim Guex. Vous avez toujours payé votre loyer et manqué une ou deux échéances pour des raisons de santé ? Si votre bailleur n’est pas de bonne foi, vous pouvez vite vous retrouver en difficulté. L’expulsion n’est pas immédiate mais après une mise en demeure et le dépôt du dossier auprès du juge de paix, 80 % des procédures durent moins de trois mois.
276 dossiers et 2023
Le cercle est d’autant plus vicieux que la peur de l’expulsion est Source d’anxiété et peut aggraver les difficultés des locataires. «Quand les gens ne comprennent pas le jargon ou ne connaissent pas leurs droits, ils peuvent vite paniquer», explique Simon Dubois.
Alors qu’elle a été sollicitée par 276 ménages en 2023, et a permis à 55 d’entre eux de conserver leur logement, l’AVSL dépend actuellement du bon vouloir de certaines communes et fondations. « Nous n’avons pas de financement durable. Cependant, ce que nous proposons n’existe pas ailleurs. Et ce n’est pas un luxe, vu le nombre de demandes qui nous parviennent », soulignent les deux salariés.
“Dernières nouvelles”
Vous voulez rester au courant de l’actualité ? « 24 Heures » vous propose deux rendez-vous par jour, directement dans votre boîte email. Ainsi, vous ne manquez rien de ce qui se passe dans votre canton, en Suisse ou dans le monde.
Autres bulletins d’information
Se connecter
Romaric Haddou est journaliste à la rubrique Vaud et régions depuis 2016. Il couvre notamment le secteur de la santé.Plus d’informations
Avez-vous trouvé une erreur ? Merci de nous le signaler.
0 commentaires