Israël et le Hamas en guerre, jour 231

La plus haute juridiction des Nations Unies a ordonné à Israël de suspendre ses opérations militaires dans la ville de Rafah, au sud de Gaza. Israël insiste sur le fait qu’il a le droit de se défendre contre les militants du Hamas ; Il est peu probable que le pays se conforme à cette décision.


Publié à 6h32

Mis à jour à 9h52

Ce qu’il faut savoir

  • La CIJ ordonne à Israël de cesser « immédiatement » son offensive militaire à Rafah, dans la bande de Gaza ;
  • L’armée israélienne a indiqué vendredi matin qu’elle poursuivait ses opérations à Jabalia et dans le camp de déplacés éponyme ;
  • Le chef de la CIA, William Burns, est attendu à Paris vendredi ou samedi pour tenter de relancer les négociations avec Israël sur une trêve à Gaza.

L’ordonnance de la Cour internationale de Justice (CIJ) accroît encore la pression internationale sur un Israël de plus en plus isolé pour qu’il freine sa guerre contre le Hamas à Gaza.

La décision de vendredi marque la troisième fois cette année que le panel de 15 juges rend des ordonnances préliminaires visant à limiter le nombre de morts et à soulager les souffrances humanitaires à Gaza.

Même si les ordonnances sont juridiquement contraignantes, le tribunal ne dispose pas de policiers pour les faire respecter.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu subit également d’intenses pressions dans son pays pour mettre fin à la guerre, qui a été déclenchée lorsque des militants dirigés par le Hamas ont fait irruption en Israël, tuant 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et faisant quelque 250 prisonniers. Des milliers d’Israéliens ont participé à des manifestations hebdomadaires appelant le gouvernement à parvenir à un accord pour rapatrier les otages, craignant que le temps ne soit compté.

Israël a déjà indiqué qu’il ignorerait l’ordre de la CIJ d’arrêter ses opérations.

“Aucune puissance au monde n’empêchera Israël de protéger ses citoyens et d’attaquer le Hamas à Gaza”, a soutenu Avi Hyman, le porte-parole du gouvernement, lors d’un point de presse jeudi.

La demande de cessez-le-feu fait partie d’une plainte déposée à la fin de l’année dernière par l’Afrique du Sud accusant Israël d’avoir commis un génocide lors de sa campagne à Gaza. Israël nie avec véhémence ces allégations. Il faudra des années pour résoudre cette affaire, mais l’Afrique du Sud souhaite des ordonnances provisoires pour protéger les Palestiniens pendant que les querelles juridiques se poursuivent.

Lors d’audiences publiques la semaine dernière à la CIJ, l’ambassadeur d’Afrique du Sud aux Pays-Bas, Vusimuzi Madonsela, a exhorté le panel de 15 juges internationaux à ordonner à Israël de « se retirer totalement et sans condition » de la bande de Gaza.

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PHOTO NICK GAMMON, AGENCE FRANCE-PRESSE

Juges de la Cour internationale de Justice, La Haye, Pays-Bas

La Cour avait déjà estimé que les opérations militaires israéliennes posaient un « risque réel et imminent » pour le peuple palestinien à Gaza.

En janvier, les juges de la CIJ ont ordonné à Israël de faire tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher la mort, la destruction et tout acte de génocide à Gaza, mais le panel n’est pas allé jusqu’à ordonner qu’il y soit mis fin. de l’offensive militaire. Dans une deuxième ordonnance rendue en mars, le tribunal a déclaré qu’Israël devait prendre des mesures pour améliorer la situation humanitaire.

Gaza bombardée

Dans la nuit, des avions de combat israéliens ont survolé Gaza et des tirs ont été entendus au sud-est de cette grande ville du nord du territoire palestinien, a constaté l’AFP, rapportant également que des navires de guerre israéliens avaient frappé la côte. L’armée israélienne a signalé des tirs d’armes à feu et de mortiers touchant des soldats dans le centre.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a appelé vendredi Israël à ne pas « intimider » et « menacer » les juges de la Cour pénale internationale (CPI), dont le procureur général Karim Khan a demandé en début de semaine des mandats de jugement contre l’Israélien. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, notamment.

M. Netanyahu s’adressera « bientôt » au Congrès américain, a annoncé la veille le leader républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, après que le président Joe Biden a fustigé l’annonce du procureur Khan.

Hôpital « hors service »

La guerre dans la bande de Gaza a débuté le 7 octobre après l’attaque sur le sol israélien par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza, qui a fait plus de 1.170 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. .

Ce jour-là, 252 personnes ont également été emmenées en otages sur le territoire palestinien. Après une trêve en novembre qui a notamment permis la libération d’une centaine d’entre eux, 121 y sont toujours détenus, dont 37 sont morts, selon l’armée, qui a annoncé vendredi avoir récupéré les corps de trois otages.

En réponse à l’attaque du 7 octobre, l’armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza, où le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, l’Union européenne et les États-Unis notamment, a pris le pouvoir en 2007.

Au moins 35 800 Palestiniens, pour la plupart des civils, ont été tués lors de l’offensive, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

L’armée israélienne a indiqué vendredi matin qu’elle poursuivait ses opérations à Jabalia (Nord) et dans le camp de déplacés éponyme.

L’hôpital Kamal Adwan de Jabalia est “hors service et 14 personnels médicaux sont coincés à l’intérieur”, a indiqué une Source médicale de l’établissement.

Vendredi, l’hôpital arabe Al-Ahli de la ville de Gaza a dénombré sept décès et a mis en garde contre une pénurie de médicaments et de carburant, essentiels aux générateurs électriques.

« Catastrophe humanitaire »

L’hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah (centre) a pour sa part appelé la communauté internationale “à fournir 50 000 litres de carburant”. […] dans les prochaines heures afin d’éviter une catastrophe humanitaire et sanitaire », a déclaré un haut responsable de l’établissement.

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PHOTO BASHAR TALEB, AGENCE FRANCE-PRESSE

Un jeune patient est entouré de membres de sa famille dans un couloir éclairé par la lumière du soleil qui traverse une fenêtre, après une panne de courant partielle à l’hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah, le 23 mai.

Outre Kerem Shalom, principal point de passage entre Israël et la bande de Gaza, situé au sud du territoire palestinien, les autorités israéliennes contrôlent également le côté palestinien de l’autre grand point de passage du sud, Rafah. , à la frontière avec l’Egypte, paralysant les livraisons de carburant, selon l’ONU.

L’armée israélienne a lancé le 7 mai des opérations terrestres à Rafah, avec pour objectif affiché d’anéantir les derniers bataillons du Hamas et de secourir les otages, ignorant les avertissements internationaux sur le sort des civils. Quelque 800 000 personnes ont fui, selon l’ONU.

Des Israéliens se sont rassemblés vendredi devant le consulat américain à Jérusalem, brandissant des banderoles appelant à “libérer Gaza” et à “cesser de militariser le génocide”, avant d’être expulsés par les forces de sécurité, selon un photographe de l’AFP.

La CIA en renfort

Deux jours après que l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont annoncé qu’elles reconnaîtraient l’État de Palestine, Israël a répondu en sanctionnant Madrid. Le ministre des Affaires étrangères Israël Katz a annoncé vendredi avoir « décidé de couper le lien » entre le consulat espagnol à Jérusalem et les Palestiniens.

La veille, le directeur du ministère israélien des Affaires étrangères avait prévenu que la décision de ces trois pays rendrait « plus difficile la promotion d’un accord pour la libération des otages ».

Le cabinet de guerre a néanmoins ordonné aux négociateurs israéliens de « retourner à la table des négociations pour obtenir le retour des otages », selon un haut responsable.

Début mai, des négociations indirectes entre Israël et le Hamas, via le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis, n’ont pas abouti à un accord de trêve associé à la libération d’otages et de prisonniers palestiniens. détenue par Israël.

Le chef de la CIA, William Burns, est attendu à Paris vendredi ou samedi pour tenter de relancer les négociations avec Israël sur une trêve à Gaza, a appris l’AFP de Source occidentale proche du dossier.

 
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