– L’ancien général Prabowo Subianto devient président
L’ancien général Prabowo Subianto est devenu président de l’Indonésie après avoir prêté serment dimanche.
AFP
Publié aujourd’hui à 6h35 Mis à jour il y a 49 minutes
Abonnez-vous maintenant et profitez de la fonction de lecture audio.
BotTalk
Prabowo Subianto, un ancien général de 73 ans, a prêté serment dimanche, devenant ainsi le huitième président indonésien avec l’ambition de renforcer le rôle de la plus grande économie d’Asie du Sud-Est sur la scène internationale.
L’ancien ministre de la Défense qui succède à Joko Widodo, surnommé « Jokowi », au pouvoir depuis 2014, a largement remporté le premier tour de l’élection présidentielle en février dernier face à deux autres candidats, malgré des accusations de violations des droits humains durant l’ère Suharto. .
“Je jure que j’exercerai les fonctions de président de la République d’Indonésie le mieux et le plus équitablement possible, que je respecterai la Constitution et que j’appliquerai toutes les lois et réglementations aussi strictement que possible”, a déclaré Prabowo devant la représentation nationale.
La stratégie des non-alignés chère à l’Indonésie
Après sa prestation de serment, le nouveau chef de l’Etat doit se rendre au palais présidentiel Merdeka où Joko Widodo lui remettra les rênes après une décennie au pouvoir.
En termes de politique étrangère, Prabowo s’est engagé à suivre la stratégie des non-alignés de l’Indonésie, tout en promettant d’être plus audacieux. Après une première visite en Chine suite à son élection, il s’est rendu en Russie, en Arabie Saoudite et en Australie où il a signé un nouvel accord de sécurité.
L’ancien militaire hérite de la plus grande économie d’Asie du Sud-Est et des plus grandes réserves mondiales de nickel. Il prend la tête d’un pays de 280 millions d’habitants, dont environ la moitié a moins de 30 ans.
Pour assurer son élection à sa troisième tentative, ses détracteurs lui reprochent d’avoir bénéficié d’un fort soutien de Jokowi, accusé d’avoir mis des ressources de l’État au service du candidat et de son colistier Gibran, qui n’est autre que le fils aîné du parti. président sortant, âgé de 37 ans.
L’enlèvement de militants pro-démocratie
La sécurité a été renforcée à Jakarta pour la cérémonie d’inauguration avec environ 100 000 policiers et militaires mobilisés. La circulation est restreinte dans le centre de la capitale tandis que Prabowo doit défiler entre le Parlement et le palais présidentiel.
Des dizaines de milliers d’Indonésiens étaient attendus le long de la route pour saluer le huitième dirigeant du pays devenu indépendant en 1945, après des siècles de domination néerlandaise.
Plusieurs dirigeants ou responsables étrangers ont assisté à la cérémonie d’inauguration, notamment le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy et le vice-président chinois Han Zheng.
Des ONG et d’anciens chefs militaires accusent Prabowo, alors chef d’une unité des forces spéciales, d’avoir ordonné l’enlèvement de militants pro-démocratie sous le régime du dictateur Suharto à la fin des années 1990. Selon la Commission des disparus et des victimes de violences (Kontras), 23 militants ont été enlevés entre 1997 et 1998.
Un retour en grâce
Neuf ont été retrouvés vivants, un a été retrouvé mort et 13 sont toujours portés disparus. Démis de ses fonctions militaires en 1998 à la suite de ces disparitions, Prabowo a toujours nié ces accusations et n’a jamais été inculpé.
Longtemps privé de visa par les États-Unis et l’Australie pour ces allégations de violations des droits de l’homme, il a connu un retour en grâce en tant que ministre de la Défense et a effectué de nombreuses visites à l’étranger dans ces fonctions, notamment à Washington et à Canberra. Durant la campagne électorale, son équipe a remodelé son image pour en faire un « gentil grand-père », grâce notamment à une très forte présence sur les réseaux sociaux.
La décision de choisir Gibran comme candidat à la vice-présidence s’est également avérée populaire, mais a également suscité une controverse. Il a en effet fallu modifier la loi électorale par une commission présidée par le propre beau-frère de Jokowi pour abaisser l’âge des candidats et ainsi permettre à Gibran de se présenter. Si Jokowi quitte un pays qui connaît une croissance stable autour de 5%, Prabowo se veut encore plus ambitieux avec un objectif haut de 8% de croissance.
“Dernières nouvelles”
Vous voulez rester au courant de l’actualité ? La Tribune de Genève vous propose deux rendez-vous par jour, directement dans votre boîte email. Ainsi, vous ne manquez rien de ce qui se passe dans votre canton, en Suisse ou dans le monde.
Autres bulletins d’information
Se connecter
Avez-vous trouvé une erreur ? Merci de nous le signaler.
0 commentaires