LL’artiste belge Isabelle de Borchgrave est décédée à l’âge de 78 ans, a annoncé vendredi sa famille sur les réseaux sociaux. Née à Etterbeek en 1946, elle fut tour à tour décoratrice, costumière, peintre, sculpteur et designer.
« Très triste d’apprendre la disparition d’Isabelle de Borchgrave. De Bruxelles à New York en passant par le Japon, ses créations se sont répandues à travers le monde. Aujourd’hui, nous perdons un immense artiste. Mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches», a réagi la ministre-présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles et ministre chargée de la Culture, Elisabeth Degryse.
Isabelle de Borchgrave commence ses études à l’âge de 14 ans au Centre des Arts Décoratifs. Elle obtient ensuite son diplôme à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Peu de temps après l’avoir obtenu, elle ouvre son propre studio dédié à la mode et à la décoration d’intérieur.
La carrière de l’artiste a pris un tournant décisif en 1994, lorsqu’elle a commencé à concevoir des costumes en papier élaborés, rappelle la biographie publiée sur son site Internet. Alliant son amour de la mode, de l’histoire et de la peinture, elle travaille sur quatre grandes collections : « Papiers à la Mode », « Mariano Fortuny », « I Medici » et « Ballets Russes ».
Sa toute première collection « Papiers à la Mode » est le fruit d’une collaboration avec la costumière canadienne Rita Brown. Couvrant 300 ans d’histoire de la mode, d’Elizabeth I à Coco Chanel, elle connaîtra un succès international.
De 1998 à 2008, la collection a voyagé à travers le monde, du Fashion Institute de New York au Victoria & Albert Museum de Londres, en passant par le Flanders Fashion Institute d’Anvers et le Musée des Beaux-Arts de San Francisco. Au fil de ces pérégrinations, Isabelle de Borchgrave l’enrichit en créant de nouveaux costumes inspirés des garde-robes d’Élisabeth Ire, de Marie-Antoinette, de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, ou encore des caftans ottomans.
De leur côté, « Mariano Fortuny » explore la Venise du XIXe siècle, « Les Médicis » évoque la Renaissance florentine et « Ballets Russes » rend hommage à Serge de Diaghilev, Pablo Picasso, Léon Bakst et Henri Matisse, qui ont tous mis leur talent au service du bénéfice de la compagnie de danse.
Si elle est désormais connue pour ses créations en papier, Isabelle de Borchgrave n’a jamais cessé de peindre et de sculpter. Passant de la toile au papier et du papier au bronze, ses peintures colorées et ses sculptures délicates ont fait l’objet d’expositions individuelles et collectives en Belgique, en Suisse, en France, au Japon, au Brésil, au Royaume-Uni et aux États-Unis de 1979 à nos jours. .
Isabelle de Borchgrave a également collaboré en tant que designer de mode et d’intérieur avec des marques telles que Comme des Garçons, Christian Dior, Hermès, Villeroy & Boch, Pierre Frey, Lanvin et Caspari.
