La Confédération nationale de l’habitat de La Réunion organise un rassemblement le 26 octobre à Saint-Denis. L’objectif : interpeller les pouvoirs publics sur la crise du logement qui frappe l’île.
Les Réunionnais se mobiliseront-ils en masse pour faire face à la crise du logement samedi 26 octobre prochain ? C’est en tout cas le souhait de la Confédération nationale de l’habitat (CNL) de La Réunion, à l’initiative d’une manifestation à la fin du mois.
Erick Fontaine, administrateur du CNL à La Réunion, avance un constat alarmant pour justifier cela.
« La réalité c’est qu’aujourd’hui les Réunionnais n’ont plus de logement, que les propriétaires sont endettés, que les salariés n’ont pas de logement et dorment dans des voitures, que les seniors sont abandonnés, que les personnes handicapées n’ont pas les solutions attendues. »
Erick Fontaine, administrateur du CNL à La Réunion
ITV Erick Fontaine du CNL
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©Réunion la 1ère
Cette situation devrait motiver la population réunionnaise à se faire entendre auprès des décideurs, explique Erick Fontaine. Avec toute une équipe, le CNL-Réunion avait choisi ce dimanche matin le marché forain de Chaudron pour faire entendre son message au plus grand nombre de Dionysiens.
“Nous avons besoin des Réunionnais, il faut sortir de cette situation, et il faut venir le 26 octobre dire au gouvernement, aux décideurs réunionnais, qu’ils doivent revoir leur politique du logement.», enjoint-il.
Le rendez-vous est le samedi 26 octobre 2024 à 9 heures dans les jardins de la préfecture à Saint-Denis.
Rappelons que, dans son dernier rapport sur l’état du logement publié en avril dernier, la Fondation Abbé Pierre estimait que 140 000 Réunionnais étaient victimes du mal-logement en 2023, soit 4 Réunionnais sur 10, et 200 000 personnes fragilisées par rapport au logement ( logements surpeuplés, loyers ou charges impayés, précarité énergétique, effort financier excessif, etc.).
Le même rapport dénombrait près de 45 000 demandes actives de logements sociaux en 2023, soit une hausse de +32% en cinq ans. Plus de 30 000 ménages vivaient dans des logements suroccupés en 2020 : cela représente 9,1 % des ménages. Le nombre de bâtiments indignes recensés s’élève à près de 18 000…
A cela s’ajoute un retour de la hausse des impayés de loyers (près de 4 400 signalements en 2023) dans une région où les loyers augmentent également, et sont parmi les plus élevés de France avec une moyenne de 15 euros/m.2 en moyenne pour un bien locatif privé (+8% de hausse en un an).
L’année dernière, le CNL-Réunion avait initié une « Marche du logement » le 23 septembre à Saint-Denis. Celle-ci a rassemblé quelque 200 personnes, une mobilisation relativement modeste compte tenu de l’ampleur du problème.