Si nous nous aimions encore

Il y a quelque chose de lourd et d’étrange dans le bureau de Louise Sigouin ce printemps. Et je ne parle pas de l’impressionnante corne viking dans laquelle Gino, notre livreur au quilt Krishna, sirote son hydromel sucré.


Publié à 00h54

Mis à jour à 6h08

Un couple en crise Si nous nous aimions encore de TVA génère une quantité ahurissante de commentaires meurtriers sur les interwebs. Ce sont bien sûr Stéphanie, 35 ans, et Keven, 36 ans, ensemble depuis 18 ans (désolé ?), qui ont dévoilé tous les détails scabreux de leur relation toxique, ponctuée d’adultère et de jalousie.

Elle est pitoyable, cette Stéphanie de Saint-Amable, contrainte au rôle de « tradwife », cette mère au foyer d’un autre temps qui se consacre entièrement à son mari et à ses deux petites filles. C’est Stéphanie qui a été trompée et contrôlée par son partenaire Keven, mais c’est elle qui absorbe le venin des réseaux sociaux.

Pourquoi reste-t-elle, putain (insérer une insulte ici) ? Stéphanie n’a-t-elle pas envie d’allumer le feu à Keven et de crier à la porte ?

Car Keven a couché avec la meilleure amie d’enfance de Stéphanie, qui est aussi la marraine de leur plus jeune fille Magalie. Parce que Stéphanie a observé l’acte sexuel extraconjugal en se connectant aux caméras de surveillance du garage où travaille Keven. Et parce que Stéphanie a lu tous les SMS vicieux que Keven échangeait avec sa maîtresse, où il la dénigrait et ridiculisait son apparence physique.

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Stéphanie, participante à l’émission Si nous nous aimions encore

Malgré cette série de comportements inappropriés, personne ne traite Keven de connard sur Facebook. C’est Stéphanie qu’on juge. La victime. Pour mémoire, Keven a toujours empêché Stéphanie de se maquiller, d’acheter des vêtements à la mode et de sortir avec ses amis. L’idée que Stéphanie devienne massothérapeute a torturé Keven : impossible de la laisser toucher d’autres corps que le sien, franchement !

Enfant de la DPJ et abandonnée par sa propre mère toxicomane, Stéphanie déglutit, baissa la tête et toléra l’intolérable. Sa belle-mère lui a également fait un lavage de cerveau : une femme reste à la maison, aux côtés de son homme, beau temps, mauvais temps, a-t-elle répété à Stéphanie.

Cela ressemble presque à un épisode deAvec un coeur qui bat, en version réelle et non scénarisée par Danielle Trottier. C’est aussi l’un des plus grands dangers du quotidien de TVA, qui offre au Tribunal populaire une tonne d’informations extrêmement intimes, que l’on se plaît à décortiquer et à suranalyser.

Déprimé et victime d’intimidation au lycée, Keven tente de reconquérir Stéphanie avec des « spa de nage » et des « je t’aime » aussi forcés qu’inconfortables. Quand Keven fait ses courses, une seule fois, et prépare un dîner basique, tout le monde s’extasie : wow, quel bon père attentionné ! Arrêtons cette mascarade. Depuis 18 ans, le fardeau domestique repose entièrement sur les épaules de Stéphanie, qui n’a jamais reçu de médaille pour ses loyaux services.

Et qui a félicité Stéphanie pour avoir préparé des déjeuners alors que Keven buvait excessivement et se gelait le visage avec des capsules de cannabis ? Pour citer Louise Sigouin, Keven est un accro du « tout habillé ».

Mon cœur s’est presque arrêté lorsque Stéphanie m’a dit qu’elle avait pensé à se pendre dans le garage et que Keven lui aurait répondu « chi-ching, je prendrai l’assurance ». Voyons. DONC.

Entre une partie de frisbee golf et une visite à la cidrerie, ce n’est pas une édition légère et drôle de Si nous nous aimions encore, loin de là. Le couple formé par Christelle, 39 ans, et Gino, 48 ans, nage également dans le courant de la dépression. Ivre dans un chalet, Christelle, assistante de stage dans une université montréalaise, a couru dans la neige et s’est jetée dans un lac glacé, possédée par des pensées négatives. Il n’y a pas vraiment de blague à faire à ce sujet, contrairement aux toilettes pour laver le cul de Pierre et au cri primal de Lee l’année dernière.

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Christelle et Gino, participants à l’émission Si nous nous aimions encore

Quant à Gino, fan de guitare électrique et de vape, il a été agressé verbalement et rabaissé par sa tante, qui l’a élevé alors que sa mère en était incapable. Gino rêve de décamper en Gaspésie, câline ses quatre chats et espère qu’un jour Christelle prendra l’initiative des relations sexuelles.

Pendant ce temps, Gino et Christelle observent et commentent, en direct depuis leur petit balcon, ce qui se passe dans la rue. Comme dans une pièce de Michel Tremblay. Il était une fois à l’Est, semble-t-il.

Tous deux âgés de 30 ans, Guillaume et Kathy, de Mirabel, ont apporté un côté plus amusant et plus détendu au spectacle. Mais c’était avant que Guillaume, qui exploite une entreprise de taille de haies, ne révèle à Louise Sigouin ses graves problèmes d’anxiété, ainsi que sa consommation de marijuana, qui lui ont permis de faire « une pause » dans sa tête. qui tourne comme une roue de hamster.

Et comme Christelle, Kathy, peintre en bâtiment, était en arrêt de travail. Bref, rien d’amusant ici non plus.

Dieu merci, Madeleine, 73 ans, Michel, 72 ans, en couple depuis 16 ans, sont arrivés dans nos salons. En roulant en tandem, ce qui a fait mal à la fourche du pauvre Michel, sainte bénédiction !

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Madeleine et Michel, participants au spectacle Si nous nous aimions encore

C’était super touchant de les voir regarder leurs émissions matinales, au lit, manger des baies. Michel et sa surdité sélective sont les vedettes de cette deuxième édition de Si nous nous aimions encore.

C’est le bon Michel qui dit à Madeleine : « Je suis d’accord avec tout ce que tu dis, sauf quand tu n’as pas raison. » Une réponse digne de Bouddha ou de Gandhi.

Et c’est Michel qui a popularisé un brillant mot-valise pour décrire Madeleine lorsqu’elle parle avec ses « expressions européennes » : la noblesse.

Snob et noble, c’est définitivement ma dualité préférée.

 
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