Pendant 30 minutes, Elon Musk a décrit un monde où votre voiture n’a ni volant ni pédales, où un robot vous sert votre café du matin et où un minibus sans conducteur vous emmène au travail. C’est l’avenir que nous promet Tesla. Voici les trois annonces à retenir.
Ce matin, très tôt en France, après un retard considérable qui a énervé plus d’un spectateur (et journaliste), Elon Musk est enfin monté sur scène pour présenter les dernières innovations de Tesla.
Comme à son habitude, le PDG a livré un discours décousu, jonglant avec les blagues, les promesses audacieuses et les détails techniques parfois nébuleux. Malgré tout, trois annonces majeures sont ressorties de cette présentation chaotique.
Notamment absent de la conférence : toute mention de la Model 2, la voiture électrique abordable tant attendue de Tesla, laissant libre cours aux spéculations sur l’avenir de ce projet.
Le Robotaxi : une autonomie totale, mais pas encore
La star de la soirée était sans aucun doute le Robotaxi de Tesla. Cela s’appelle Cybercab. A noter toutefois que Tesla mentionne « Robotaxi » sur son site.
Imaginez un véhicule sans volant ni pédales, capable de vous conduire de manière autonome pendant que vous vous prélassez à l’arrière. Elon Musk a fait une entrée remarquée dès son arrivée dans ce véhicule futuriste, déclarant avec son humour habituel : « Il n’y a pas de volant ni de pédales donc j’espère que ça se passera bien. ».
Le design du Robotaxi est à la fois minimaliste et futuriste. Equipé de portes papillon s’ouvrant vers le haut, le véhicule ne dispose que de deux places. L’absence totale de volant renforce visuellement le concept d’autonomie complète, qui marque une rupture nette avec les voitures traditionnelles.
Côté technique, le Robotaxi semble être équipé de projecteurs frontaux plutôt que de phares traditionnels. Cette fonctionnalité pourrait être liée à des fonctionnalités avancées de conduite autonome, telles que la projection d’informations sur la route ou la communication avec d’autres véhicules et piétons.
Elon Musk a également laissé tomber une information intrigante : « il n’a pas de prise ». Cette affirmation soulève des questions sur le système de recharge inductive sans fil. Ce robotaxi n’a que deux sièges avec un coffrecela ressemble à ce que l’on aurait pu attendre de la Model 2, un véhicule au look futuriste, bien plus compact qu’une Model 3. Si vous voyagez en couple avec un enfant, il vous faudra donc 2 taxis…
Elon Musk a structuré son discours autour de plusieurs arguments clés en faveur des véhicules autonomes :
- Durabilité : une plus grande utilisation des véhicules pourrait réduire considérablement le nombre de voitures nécessaires, contribuant ainsi à un avenir plus durable.
- Sécurité : L’accent a été mis sur le potentiel des voitures autonomes à « sauver des vies », probablement en réduisant les accidents dus à l’erreur humaine.
- Gain de temps : Elon Musk a souligné les avantages pour les passagers, qui pourront utiliser leur temps de trajet pour se détendre, dormir, travailler ou se divertir, par exemple pour regarder des films.
Un aspect intéressant du service Robotaxi serait sa flexibilité. Elon Musk a expliqué qu’une fois appelé, le véhicule serait à la disposition de l’utilisateur aussi longtemps que nécessaire, que ce soit pour de courts trajets ou pour une journée entière.
De plus, contrairement à de nombreux véhicules autonomes en développement, le Robotaxi n’utilisera pas d’équipement coûteux comme un radar ou un lidar. Au lieu de cela, il s’appuie uniquement sur des caméras pour sa technologie Full Self-Driving (FSD), une approche que Tesla défend depuis longtemps.
Le PDG de Tesla a annoncé un prix « inférieur à 30 000 $ » pour le Robotaxi. Et les particuliers pourront l’acheter, pas seulement les entreprises.
Elon Musk a également déclaré que Tesla prévoyait que les trajets en robot-taxi coûteraient moins cher que les transports publics. Il a ajouté que le coût moyen d’exploitation du Cybercab serait au fil du temps d’environ 0,20 $ par mile, ce qui équivaut à 0,18 $ hors TVA pour parcourir 1 mile. Pour vous donner une idée, il y a 30 km entre l’aéroport CDG et le centre de Paris… Ainsi, pour 30 km, le prix HT serait de 3,75 euros (4,5 euros TTC).
Quant à la date de sortie, ne retenez pas votre souffle : la production ne devrait pas démarrer avant « 2026…avant 2027 ». Et connaissant les antécédents de Tesla en matière de respect des délais, il serait sage de prendre ces dates avec des pincettes.
Elon Musk a fait une brève mention des actuels Model 3 et Model Y dans le contexte de la conduite autonome. Il a annoncé son intention de lancer des voyages entièrement autonomes avec le Model 3 et le Model Y au Texas et en Californie « l’année prochaine ».
D’ici le milieu de l’année prochaine, nous aurons plus d’un million de voitures Tesla sur la route avec un matériel de conduite entièrement autonome, des fonctionnalités complètes, à un niveau de fiabilité auquel nous considérerons que personne n’a besoin d’y prêter attention, ce qui signifie que vous pourra s’endormir.
Elon Musk
Elon Musk a décrit une stratégie similaire à celle d’Uber ou d’Airbnb, dans laquelle les propriétaires de Tesla pourront ajouter leurs véhicules à l’application de covoiturage de Tesla pour gagner des revenus supplémentaires lorsque les voitures ne sont pas utilisées, et Tesla prendra 25 à 30 % des revenus. (similaire au taux de support de l’App Store d’Apple).
Pour aller plus loin
Voitures autonomes : quelles différences entre les niveaux d’autonomie ?
Quoi qu’il en soit, si Tesla veut commercialiser la conduite autonome de niveau 4 – ce qui signifie que le véhicule peut se conduire tout seul dans certaines conditions sans avoir besoin d’un humain pour prendre le relais – elle devra prouver sa sécurité. Tesla a fait l’objet de nombreuses enquêtes fédérales pour des accidents mortels survenus alors que le système Autopilot, le système avancé d’aide à la conduite de Tesla, était en place.
Le Robovan : Tesla s’attaque aux transports en commun
Elon Musk a également dévoilé le concept de « Robovan ». Ce véhicule autonome, capable de transporter jusqu’à 20 personnes, ressemble plus à un petit bus ou à un wagon qu’à une voiture traditionnelle.
Cette annonce marque une incursion intéressante de Tesla dans le domaine des transports publics autonomes. Le Robovan pourrait potentiellement révolutionner les déplacements urbains et interurbains, en offrant une alternative flexible aux bus traditionnels et aux services de covoiturage.
Cependant, de nombreuses questions restent sans réponse. Comment ce véhicule s’intégrera-t-il dans les infrastructures urbaines existantes ? Quels défis réglementaires Tesla devra-t-il surmonter pour mettre en circulation des véhicules de transport public sans conducteur ? Malheureusement, le discours décousu d’Elon Musk n’a pas apporté ces précisions.
Optimus : Le robot qui veut être votre ami
Enfin, Elon Musk a abordé le sujet d’Optimus, le robot humanoïde de Tesla. Selon lui, Optimus sera « juste votre ami » et pourrait devenir « le plus grand produit de tous les temps ». Des affirmations audacieuses, certes, mais qui soulèvent de nombreuses questions sur les capacités réelles de ce robot.
Pour démontrer les capacités d’Optimus, Tesla a mis ses robots au travail pendant l’événement, en leur faisant servir des boissons aux invités. Une belle démonstration, mais qui reste loin des capacités avancées promises par Elon Musk.
Le PDG a annoncé un prix potentiel compris entre 20 000 et 30 000 dollars pour Optimus. Un prix qui semble étonnamment bas pour un robot humanoïde avancé, surtout quand on connaît le coût des robots industriels actuels. Mais très élevé pour le grand public.
De manière amusante, Elon Musk a demandé aux invités d’être « gentils » avec les robots, une remarque qui soulève des questions sur la robustesse et la fiabilité actuelles d’Optimus.
Le défi de la réalité contre les promesses
Comme c’est souvent le cas chez Tesla, ces annonces soulèvent autant de questions que de réponses. L’entreprise a certes prouvé sa capacité à innover par le passé, mais les enjeux techniques, réglementaires et éthiques liés à ces nouvelles technologies sont colossaux. Et Tesla a fait de nombreuses promesses dans ce sens dans le passé.
La conduite entièrement autonome, promise depuis des années, n’est toujours pas une réalité fiable au quotidien. Les systèmes actuels de Tesla, bien qu’avancés, nécessitent toujours la supervision du conducteur. Le passage à une autonomie totale, sans volant ni pédales, représente un saut technologique considérable.
De même, créer un robot humanoïde polyvalent et abordable est un défi que même les géants de la robotique n’ont pas encore relevé. Les robots les plus avancés d’aujourd’hui sont soit hautement spécialisés, soit extrêmement coûteux.
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