une pincée d’économies sur le train de vie de l’État

une pincée d’économies sur le train de vie de l’État
une pincée d’économies sur le train de vie de l’État

« 60 milliards d’euros d’économies ! « . L’objectif de réduction des dépenses publiques, qui accompagne le projet de loi de finances 2025, est maintes fois martelé. Mais ce n’est pas la première fois que ce chiffre sert de mantra pour maintenir la crédibilité budgétaire de la France auprès des marchés. En février 2017, à la veille de l’élection présidentielle, le candidat Emmanuel Macron s’était déjà engagé sur cette trajectoire, promettant de réaliser ces économies lors de son premier quinquennat.

A l’époque, son plan « 60 milliards » visait en priorité la masse salariale des agents de l’Etat, qui représentait alors 85 milliards d’euros. En 2023, ce sera environ 234 milliards, selon Fipeco. L’autre effort du candidat Macron reposait alors sur une réduction des subventions aux collectivités locales.

Sept ans plus tard, même si le gouvernement Barnier affiche un objectif similaire, la couleur de l’effort est néanmoins bien différente. Le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) a également contesté l’annonce de Bercy, qui prévoit 40 milliards d’économies sur les dépenses publiques et 20 milliards d’euros de hausses d’impôts. Selon le HCFP, la réalité serait plus sévère, avec 70 % par le biais des impôts.

Dès lors, quelle marge de manœuvre reste à l’État, hormis les traditionnelles coupes, l’arrêt des subventions ou la réduction des dépenses sociales, pour éviter que le déficit ne glisse à 7% du PIB, alors que l’objectif du gouvernement est de le réduire à 5% d’ici l’année prochaine ?

Budget 2025 : les travaux coûteront plus cher aux entreprises

Les agences d’État dans la ligne de mire

D’après ce que l’on sait, et au vu de ce qui a été présenté jeudi au PLF, sur les 40 milliards de coupes dans les dépenses, une grande partie est censée concerner le fonctionnement de l’Etat : « L’État et ses opérateurs donneront l’exemple, en prenant ils représentent 21,5 milliards d’euros d’économies par rapport au tendance, soit plus de la moitié du volume des modérations »écrivent les ministres de l’Économie et du Budget.

Sur ces 21,5 milliards, 15 milliards d’euros, devra concerner le « modération des dépenses par lettres de plafond »5 milliards d’euros pour le modation des dépenses par canal amendement pour les ministères, et 1,5 milliard d’euros de mmesures supplémentaires concernant les opérateurs étatiques, afin de «pour optimiser leur gestion.»

Aucun détail n’a été fourni pour ces agences pour le moment. Pour rappel, depuis les années 1960, l’État français dispose d’un réseau d’opérateurs publics : des myriades deagences de sécurité sanitaire, agence des économies d’énergie, Agence nationale pour la rénovation urbaine… Chacune est rattachée aux 41 ministères et secrétariats d’État.

« En 2023, il y aurait 438 opérateurs, 314 commissions diverses et des centaines de structures employant 479 000 agents en équivalent temps plein. Pour un coût total de 76,6 milliards de financements publics (contre 63 milliards en 2021) », dénonce l’association Contribuables Associés qui noter dans l’étude « des doublons à l’échelle nationale et régionale ».

« Améliorer la transparence »

Pour l’instant, Bercy se contente de dire qu’il envisage, en 2025, « la suppression d’environ 2 200 postes dans les ministères et opérateurs de l’État ». Mais tout le monde ne sera pas concerné. « Des augmentations (des effectifs) sont prévues pour renforcer les secteurs régaliens et sécuritaires »c’est même précisé. UN « l’examen de l’efficacité des dépenses sera systématisé sous l’égide du Premier ministre pour examiner tous les domaines de l’action publique »cependant, c’est promis. « Un mécanisme d’alerte précoce sera mis en place pour anticiper d’éventuels dérapages budgétaires »nous assurons toujours. Mais pour les opérateurs, la démarche est plus une « incitation » qu’une contrainte.

Cependant, un indice se dégage : celui d’un « regroupement de services au sein des ministères économiques et financiers afin d’améliorer l’efficacité de l’administration ». Mais ces fusions ou suppressions d’opérateurs peuvent-elles vraiment se faire ?

« Il s’agit d’une politique à long terme, elle ne peut être poursuivie. Si on veut se regrouper, il faut du temps et surtout avoir la majorité à l’Assemblée», estime René Dosière, ancien député PS et auteur de plusieurs rapports sur le mode de vie de l’Etat.

« Ce que nous pouvons faire immédiatement, c’est améliorer les contrôles et la transparence, notamment dans les cabinets ministériels. Les gouvernements font toujours ce qu’ils veulent. »

Quant aux postes de fonctionnaires supprimés, l’ancien député n’est pas non plus rassuré. « Contrairement à ce qu’a annoncé Macron, leur nombre a augmenté ». Depuis 2017, la fonction publique a en effet ajouté 178 000 postes supplémentaires, a relevé la Fipeco.

Enfin, un « plan de simplification et de modernisation de la fonction publique » est évoqué, là encore pour optimiser les coûts. Mais on sait que cela devrait concerner davantage les contribuables, avec par exemple la DGFiP (Direction générale des finances publiques) qui va accélérer le contrôle fiscal via « le recours au ciblage basé sur l’intelligence artificielle » (IA) et plus de 1 500 agents « supplémentaire » sera dédié à la lutte contre la fraude.

L’Elysée augmente son budget pour 2025

Et que dire des dépenses attribuées à l’Elysée, maintes fois critiquées ? Pour rappel, en 2023, lees Les frais de déplacement et d’accueil se sont envolés à 21 millions d’euros, contre 13 millions en 2022 et 9,8 millions en 2021, indique un rapport de la Cour des comptes. Une courbe croissante qu’il n’est actuellement pas prévu d’inverser. L’année prochaine, la dotation allouée à la Présidence de la République doit augmenter de 3 millions d’euros (+2,5%), selon les informations de La Lettre.

Autrement dit, le remède est loin d’être choquant. À la fin, « e“En volume, hors charges d’intérêts de la dette, les dépenses de l’Etat et de ses opérateurs diminueraient de 1,1%”, assume Bercy. À la fin, « en intégrant les 20 milliards d’économies prévu dans le ressort de l’État, le niveau des dépenses pour 2025 restera 91 milliards d’euros de plus que l’exécution budget pour l’année 2019, la dernière année avant la crise. Ônous ne pouvons pas parler d’un « cure d’austérité », assume le ministre de l’Économie Antoine Armand.

Une prudence qui marque une rupture avec les discours de son prédécesseur. En février 2024, avant la dissolution de l’Assemblée, Bruno Le Maire assurait encore, « effort budgétaire » ne devrait pas concerner « seulement le mode de vie de l’État ». Une proposition également avancée par le Medef appelant à réduire en priorité «cette administration administrative qui coûte horriblement cher»basé sur « un sureffectif flagrant » avait dénoncé Patrick Martin en avril.

Cette urgence était également partagée par une majorité de Français. Sondés en septembre dernier par Elable pour l’Institut Montaigne, 70% estiment que la réduction du train de vie de l’État est la solution numéro un pour réduire la dette publique, loin devant l’augmentation des impôts sur les entreprises qui ont réalisé le plus de profits (44%), la réduction globale de la dette publique. les dépenses publiques et l’augmentation des impôts sur les individus les plus riches. Avant cela, en 2018, au lendemain de la révolte fiscale des Gilets jaunes, le Premier ministre Edouard Philippe avait également annoncé la tenue d’une « un large débat sur les impôts et les dépenses publiques ».

 
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