Plan de transformation à CBC/Radio-Canada | Des élus inquiets, des hauts dirigeants rassurants

Alors que la classe politique s’inquiète d’un plan de transformation à CBC/Radio-Canada, le conseil d’administration et la haute direction se montrent rassurants pour l’autonomie des services français.


Publié à 12h09

Mis à jour à 20h41

Ce qu’il faut savoir

La haute direction de CBC/Radio-Canada travaille sur un plan de transformation qui prévoit la mise en commun des ressources des services anglais et français.

Il n’a pas été exclu ni décidé que la programmation et la gestion seraient affectées.

À Ottawa et à Québec, les élus se sont montrés inquiets, défendant l’autonomie des services en français.

La haute direction et le conseil d’administration ont exprimé leur volonté de préserver « l’indépendance éditoriale et de programmation » des deux médias.

La presse a révélé jeudi que le diffuseur public envisageait de regrouper les ressources de CBC et de Radio-Canada, avec des implications possibles sur la gouvernance et la programmation. La réflexion a débuté à la demande du conseil d’administration pour faire face à la concurrence des géants du numérique.

Lire l’article « Un plan pour rapprocher CBC et Radio-Canada »

Lorsqu’on a demandé à Marco Dubé, responsable de la transformation à CBC/Radio-Canada, de savoir si la programmation pourrait être affectée dans les années à venir, il a répondu : « C’est le prochain PDG qui tranchera sur ces grandes questions- là, mais là est vraiment en retard [notre réflexion] une utilisation judicieuse des fonds publics, et les Canadiens s’attendent à ce que l’argent soit utilisé efficacement. Ils s’attendent à avoir une programmation de qualité en français et en anglais, mais ils s’attendent également à ce que nous soyons une organisation qui ne dédouble pas de ressources dans le seul but de doubler les ressources. »

Le projet de transformation «vise à assurer l’avenir numérique de CBC/Radio-Canada et à utiliser le mieux possible nos ressources limitées, notamment en termes de technologie», ont réagi le conseil d’administration et l’équipe de la haute direction dans un communiqué de presse. communiqué envoyé aux salariés.

[Le projet de transformation] ne vise pas à éliminer l’indépendance éditoriale et de programmation des médias anglophones ou francophones.

Extrait d’un communiqué remis aux employés de Radio-Canada

En entretien à Infos midi, sur ICI Première, Marco Dubé s’est montré plus catégorique : « Il n’y a actuellement aucune conversation sur la structure organisationnelle de l’entreprise, une. Deuxièmement, aucune décision n’a été prise. Ce sera vraiment au conseil d’administration avec le nouveau PDG de regarder l’ensemble, cette réflexion, et de se dire : comment avancer sur le long terme ? […] Il n’y a aucune discussion pour fusionner les postes de vice-présidents ou pour fusionner les fonctions de contenu des services français et anglais, pas du tout. »

Une possible « mutualisation de la gestion », selon une Source

Une Source proche du dossier, qui a requis l’anonymat car elle n’était pas autorisée à s’exprimer publiquement, a néanmoins assuré qu’il y avait bien une réflexion en haut lieu concernant la « mutualisation de la gestion de CBC et Radio-Canada ».

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PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Pascale St-Onge, ministre du Patrimoine canadien

La ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, a prévenu dans un communiqué que « tout effort de modernisation à CBC/Radio-Canada ne doit absolument pas se faire au détriment des services de langue française et de leur capacité à remplir leur mandat, tant pour le Québec que pour le Québec ». ainsi que pour toutes les communautés francophones du pays.

“Je ferai en sorte que cela n’arrive pas”, a-t-elle ajouté.

La ministre Pascale St-Onge prévoit elle-même mandater prochainement un comité d’experts pour « assurer la pérennité » de CBC/Radio-Canada.

Pour moi, ce qui est de mon ressort, c’est ce que je m’apprête à faire, c’est-à-dire revoir la structure financière de CBC/Radio-Canada, sa gouvernance et la manière dont elle rend des comptes à la population canadienne, et ce qui préoccupe sa mission et son mandat.

Pascale St-Onge, ministre du Patrimoine canadien, lors d’une mêlée de presse

L’administration interne appartient cependant à la direction, « qui a la responsabilité de veiller à la bonne utilisation des fonds publics », a ajouté le ministre. «S’il y a des choses qui doivent être changées à l’interne parce qu’il y a des dédoublements dans certains ministères, c’est leur prérogative. »

Une dérive « très dangereuse »

«Radio-Canada n’est pas en crise, CBC est en crise», a déclaré Alain Therrien, chef parlementaire du Bloc québécois, lors de la période des questions à la Chambre des communes. « Un rapprochement signifie nécessairement faire des concessions. »

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PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE

Alain Therrien, leader parlementaire du Bloc Québécois

Ces concessions se feront aux dépens de la culture québécoise et de ses créateurs. C’est nécessairement ôter notre identité culturelle pour l’assimiler à celle du Canada anglais. C’est une dérive très dangereuse.

Alain Therrien, leader parlementaire du Bloc Québécois

« Le premier ministre peut-il rassurer les francophones du Québec et du Canada qu’en aucun cas le gouvernement n’a l’intention de fusionner CBC et Radio-Canada ? », a demandé M. Therrien à la vice-première ministre libérale Chrystia Freeland.

«Je peux assurer à tous les Canadiens que la diffusion en français ne sera pas affectée», a répondu le vice-premier ministre libéral. « C’est une priorité pour nous. »

«Je suis extrêmement inquiet parce qu’il y a déjà beaucoup de choses qui sont partagées à CBC/Radio-Canada, notamment certains équipements», a commenté Alexandre Boulerice, chef adjoint du Nouveau Parti démocratique. « Parlons-nous de programmation ? Parce que la production et la programmation en français doivent servir les histoires des communautés francophones du Québec et d’ailleurs au Canada. Radio-Canada ne doit pas devenir la traduction simultanée de CBC. Il faut conserver cette autonomie. »

“Ce serait une catastrophe”

Plus tôt dans la journée, au Québec, le ministre Mathieu Lacombe n’a pas mâché ses mots : un rapprochement des programmations, « culturellement parlant, pour le Québec, ce serait une catastrophe ».

J’espère que Mmoi St-Onge, en qui j’ai confiance, prendra les mesures nécessaires pour que nous n’en arrivions jamais là.

Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des Communications

Le ministre caquiste a également envoyé un message aux politiciens fédéraux qui rêvent de sabrer dans les budgets alloués au secteur français du diffuseur public. Les conservateurs de Pierre Poilievre promettent notamment de s’en prendre particulièrement à Radio-Canada s’ils prennent le pouvoir.

« Pour nous, l’avenir du diffuseur public en français ici au Québec n’est pas négociable. […] Si un parti à Ottawa décidait de s’en prendre à Radio-Canada, il trouverait clairement le Québec sur son chemin. Mais pour le moment, je ne pense pas que ce soit le cas», a déclaré M. Lacombe.

«L’article que j’ai lu dans La presse m’inquiète et je pense que cela doit nous inquiéter nous, Québécois, car nous avons certainement besoin d’un diffuseur public fort, c’est-à-dire Radio-Canada, et pour que ce diffuseur public soit fort, il doit avoir toute l’indépendance nécessaire», a poursuivi le ministre. .

Avec Mylène Crête, La presse

 
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