la vente réglementée de cannabis prend 10 % de la transaction

La vente réglementée de cannabis prélève 10 % sur le marché noir

Publié aujourd’hui à 12h01

«Nous avons atteint une population que nous n’avions jamais vue auparavant», se réjouit Frank Zobel, directeur adjoint d’Addiction Suisse. Après quatre mois d’ouverture, le point de vente Cann-L accueille désormais 800 personnes, tandis que 330 autres sont en attente d’inclusion. Et une trentaine de nouveaux acheteurs prennent rendez-vous chaque semaine.

«Environ 8 kg de cannabis ont été vendus sur le seul mois de mars, cela représente l’équivalent d’environ 10% du marché illégal mensuel lausannois», explique Pierre-Antoine Hildbrand, conseiller municipal chargé de la Sécurité et de l’Economie. . Du point de vue de la sécurité, nous retirons les gens du marché noir tout en injectant de l’argent dans l’économie. Il s’agit d’une approche complètement différente du soutien à la toxicomanie et à la vente de cocaïne. De plus, les employés du magasin Cann-L n’ont qu’une formation en vente.

Un profil masculin

Les acheteurs ont en moyenne 37 ans (18-75 ans), 78 % sont des hommes et près de 70 % consomment du cannabis depuis plus de 10 ans. Un peu plus de la moitié en consomment quotidiennement ou presque. « Les participants nous font part de leur soulagement de pouvoir acheter des produits de qualité, contrôlés, hors du marché illégal, mais aussi de bénéficier de conseils en matière de réduction des risques sans jugement », note Emilie Moeschler, conseillère municipale chargée des Sports et de la Cohésion sociale. . Cela montre la pertinence de notre modèle.

Nouveaux produits

Les participants peuvent jusqu’à présent acheter deux types de résine et quatre types d’herbe de cannabis cultivée et contrôlée localement. Les produits à faible taux de THC (moins de 10 %) représentent un peu plus de 20 % des ventes, tout comme ceux à taux de THC moyens (10-15 %). “Un peu plus de la moitié des ventes concernent des produits à taux élevés de THC (15-20%), ce qui reflète l’évolution des dernières décennies sur le marché illégal”, explique Frank Zobel, qui dirige la partie scientifique du projet. La gamme de produits évoluera également avec les récoltes de cannabis cultivé dans la région qui auront lieu cet été.

Sur le point de vente, les participants ont accès à des recommandations de réduction des risques et peuvent obtenir des contacts s’ils ont besoin d’aide. Une vingtaine de personnes ont spontanément contacté le médecin référent du projet au CHUV. A ce jour, une seule personne s’est exclue du projet. Il s’agit d’une femme qui a arrêté de consommer du cannabis lorsqu’elle a appris qu’elle était enceinte.

Le projet, également présent à Genève, intéresserait d’autres communes, dont certaines de la métropole lausannoise. Plusieurs demandes ont été adressées à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Claude Béda est journaliste au journal vaudois de 24 heures. Passionné par les questions de société et la vie des gens d’ici, il a couvert plusieurs régions du canton, avant de rejoindre la rédaction de Lausanne. Plus d’informations

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