La biodiversité mexicaine menacée par l’arrivée du « train de l’enfer »

La biodiversité mexicaine menacée par l’arrivée du « train de l’enfer »
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Publié le 26 avril 2024 à 21h38 / Modifié le 26 avril 2024 à 21h40

Sur le parcours du Train Maya, des poteaux en béton armé poussent parmi les squelettes d’arbres fraîchement sciés. Les ouvriers s’affairent sous un soleil de plomb. Les travaux se poursuivent sur le tramo cinco, cinquième segment qui reliera Puerto Morelos à Playa del Carmen. Ici, non loin de cette dernière ville, nous surélevons – à l’aide de poteaux donc – le sol sur lequel passera le convoi en raison du sol calcaire trop fragile du Quintana Roo. Un contremaître réfugié à l’ombre de la grande foreuse perçant de gros trous dans le sol explique : “Il y a eu des études, le train ne peut pas circuler sur ce terrain, on creuse parfois jusqu’à 30 mètres de profondeur pour installer ces poteaux.” C’est aussi cette roche karstique, friable, de couleur claire, qui, désintégrée en sable blanc, a contribué à faire la réputation des somptueuses plages de la Riviera Maya. L’arrivée du train pourrait encore accélérer l’activité touristique dans le Quintana Roo, un État du sud-est du Mexique. Depuis décembre dernier, il circule sur trois segments, de Cancun à San Francisco de Campeche.

Le Train Maya est l’un des grands travaux promis par le président de la République, Andrés Manuel Lopez Obrador dit « AMLO », élu en 2018 et dont l’unique mandat se terminera en octobre prochain. Avec ce projet ferroviaire, dont les travaux ont débuté il y a 4 ans, l’homme de gauche voudrait stimuler le développement des terres pauvres et reculées de la péninsule du Yucatan. Bordé au nord par le golfe du Mexique et à l’est par les Caraïbes, ce territoire à cheval sur trois États fait trois fois la taille de la Suisse. Quatre cent mille personnes bénéficieraient de « davantage de tourisme social », affirme le président. Vingt-huit milliards de dollars seront dépensés au total pour ce projet, soit plus du triple de son budget initial. L’un des objectifs évoqués est notamment de faciliter le transport des travailleurs du secteur touristique avec des prix de billets inférieurs à ceux des bus. Il y a 2 ans, le président assurait que l’environnement de la région ne serait pas impacté : “Le train n’affectera pas les cenotes, les rivières sous-marines, c’est une invention.” De son côté, Alstom, le constructeur du Train Maya qui met en avant le vert dans ses campagnes de communication, reste silencieux. Contacté par La météo, la société française nous a redirigé vers Fonatur, une institution nationale de promotion du tourisme au Mexique.

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