Alors qu’une sortie de crise semblait à portée de main après l’intervention du Médiateur du Royaume, qui avait trouvé un accord avec les étudiants en pharmacie, de nouvelles tensions ont ravivé le conflit entre les étudiants et l’Exécutif. En effet, les récentes violences et arrestations d’étudiants en médecine générale ont remis en question les progrès réalisés, replongeant la situation dans une impasse. Des étudiants ont été arrêtés récemment lors de manifestations pacifiques, et certains seront présentés ce vendredi devant le procureur général du roi près le tribunal de Rabat selon nos sources. Les détails.
Sous la menace croissante d’une année blanche, les étudiants en médecine ont choisi de se mobiliser à nouveau pour faire valoir leurs droits et exprimer leur refus des propositions faites tant par le Médiateur du Royaume que par le gouvernement. Mercredi soir, un sit-in a été organisé devant la Faculté de médecine de Rabat par la Commission nationale des étudiants. Ce rassemblement pacifique, interdit par les autorités, a rapidement dégénéré en affrontements avec la police, conduisant à l’arrestation d’une quinzaine de futurs médecins.
Le lendemain, jeudi, les étudiants, furieux de cette violente répression, se sont rassemblés devant l’hôpital Avicenne pour dénoncer la « l’incompétence et l’incapacité des ministères de tutelle à régler leur problème et décongestionner la situation « . Malgré le caractère pacifique de ce nouveau rassemblement, celui-ci a également été dispersé par la force, et plusieurs étudiants ont été arrêtés, dont Yassir Derkaoui, membre de la commission mixte des étudiants en médecine, pharmacie et médecine dentaire, dont l’arrestation a été captée par les caméras de Hespress.
Face à cette escalade de violence, les parents des élèves arrêtés ont immédiatement réagi. Inquiets pour leurs enfants, ils ont appelé à faire pression pour obtenir leur libération. ” Trois étudiants en médecine ont été arrêtés seuls, et nous essayons de faire pression sur eux », a déclaré à la presse l’une des mères, appelant les autres parents à se joindre à eux pour exiger la libération de leurs enfants.
Une autre mère a dénoncé la situation de ces jeunes, affirmant que « les trois étudiants arrêtés (Yassir Derkaoui, Aya et Yasser A.) sont les boucs émissaires, alors qu’il y a plus de 25 000 étudiants. Ils doivent se mobiliser « . Elle a insisté : « On ne peut pas les laisser tranquilles, ils sont encore jeunes et ont tout l’avenir devant eux ».
Ces parents, déterminés à ne pas abandonner le combat, ont également lancé un appel aux défenseurs des droits humains et aux avocats à se mobiliser. ” Il est maintenant temps pour ceux qui ont pris la parole de montrer leur courage et leur dignité. », a souligné l’une des mamans, appelant à la solidarité.
De leur côté, les étudiants, à travers la Commission nationale des étudiants en médecine, pharmacie et médecine dentaire du Maroc, ont fermement condamné les violences subies lors du sit-in de mercredi. Dans un communiqué envoyé à Hespress FRils ont tenu le gouvernement pour responsable de la répression et des arrestations, exigeant des excuses officielles pour ce qu’ils ont appelé « » agression brutale « . La commission a également appelé à la libération immédiate des étudiants arrêtés, avertissant que de telles actions ne feraient qu’exacerber les tensions et renforcer le mécontentement général.
« Nous mettons en garde contre ces comportements qui aggravent la situation et ne font qu’alimenter le mécontentement des étudiants sans contribuer à une solution. », peut-on lire dans le communiqué. Ils ont également dénoncé l’inaction du gouvernement, l’accusant de laisser « l’hémorragie dans les facultés de médecine publiques se poursuit » et ne proposant aucune solution concrète. ” Son langage de dialogue stérile ne fait que suggérer son désir de se venger des étudiants chaque fois que l’occasion se présente. », ont-ils ajouté.
Du côté des autorités, la préfecture de police de Rabat a fermement démenti les accusations de recours excessif à la force et d’arrestations. Selon un communiqué officiel, l’intervention de la police s’est limitée à disperser les participants qui avaient refusé de se conformer aux sommations légales. La Préfecture a également précisé que huit personnes ont été entendues dans le cadre d’enquêtes préliminaires, sans qu’aucune mesure de privation ou de restriction de liberté n’ait été prise à leur encontre.
Dans ce climat de tension croissante, la mobilisation des étudiants en médecine et de leurs familles reste sans faille, tandis que les appels à la solidarité s’intensifient. Ce vendredi, plusieurs étudiants seront traduits en justice, et leurs parents appellent à une mobilisation massive devant le tribunal de Rabat pour exiger leur libération.
À suivre…
