Au tableau, deux phrases étaient écrites pour introduire la leçon du jour. Le premier est un proverbe africain : “Il faut un village pour élever un enfant. » Mais Gabriel Attal préfère la seconde, une citation du tragédien grec Eschyle : « La discipline est la mère du succès. » Ce lundi 22 avril, depuis le lycée Parc Impérial de Nice, devant une dizaine de décrocheurs âgés de 13 à 16 ans, le Premier ministre interroge son jeune public : « Qu’est-ce que la discipline ? » Silence. Au fond de la classe, un doigt se lève avec hésitation : « C’est le respect de soi… des autres. » Le locataire de Matignon s’impatiente : ” Et ? Et ? Et ? …C’est le respect des règles”, articule-t-il en fronçant les sourcils. Et prévient : « Le non-respect des règles mène toujours à l’échec. » Derrière lui, Christian Estrosi, maire de Nice, ancien du parti Les Républicains (LR), aujourd’hui membre d’Horizons et “ami” auto-revendiqué par le Premier ministre, estime le leader.
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Après son appel à un « déferlement d’autorité » pour lutter contre les petites violences, lancé depuis l’Essonne cinq jours plus tôt, Gabriel Attal décortique son projet de restauration “sur la bonne voie” les étudiants dérivent. La Riviera est le théâtre du premier «internat éducatif», qui devrait donner en un éclair le goût du civisme et de l’effort aux jeunes. Durant les deux semaines des vacances de printemps, une vingtaine d’élèves identifiés par leurs lycées respectifs comme très perturbateurs, mais pas délinquants, seront sous les yeux d’éducateurs et de militaires pendant une « cours de percée ».
Sport, théâtre, cours d’éducation civique, nettoyage des tombes des héros morts pour la France… la programmation éclectique doit occuper les adolescents accros aux écrans et livrés à eux-mêmes. « Nous nous lèverons tôt. Ils seront boostés ! », s’exclame le directeur du cours, Laurent Buonaccorsi, retraité de la gendarmerie. “L’oisiveté est la mère de tous les vices”le philosophe garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, qui rappelle la vue sur la mer depuis les chambres des stagiaires. « Trouvez-vous ce militaire ? »il sourit.
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Gabriel Attal souhaite que chaque département soit équipé à l’avenir d’un tel dispositif. Et le coût n’a pas d’importance (environ 3 000 euros par étudiant). “C’est compatible avec l’état de nos finances publiques”assure le chef du gouvernement, chargé de “mets le tout ensemble” pour le démarrage des opérations. « Je préfère dépenser de l’argent dans des internats qui empêchent les jeunes de devenir délinquants plutôt que de devoir dépenser beaucoup plus ensuite pour créer des places supplémentaires dans des centres éducatifs fermés ou réparer des dégâts »il résume.
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