Sur l’assurance chômage, le gouvernement prend peu de risques politiques

Sur l’assurance chômage, le gouvernement prend peu de risques politiques
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Le Premier ministre Gabriel Attal dans son bureau de Matignon, Paris, le 4 avril 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »

Le gouvernement a probablement un sentiment de déjà-vu. Un an après s’être empêtré dans la réforme des retraites, il se retrouve dans une situation un peu similaire en matière d’assurance chômage. Jeudi 18 avril, sur BFM-TV, le Premier ministre Gabriel Attal a apporté quelques précisions sur ses intentions.

Trois leviers peuvent être utilisés pour ce nouveau tour de vis à l’égard des demandeurs d’emploi. Réduire la durée pendant laquelle ils sont indemnisés (dix-huit mois aujourd’hui pour les moins de 53 ans, les seniors étant protégés plus longtemps), durcir la durée d’affiliation, c’est-à-dire le temps de travail nécessaire pour bénéficier d’une allocation, ou encore réduire le montant de l’allocation. allocation.

Le locataire de Matignon a clairement exprimé sa préférence pour la deuxième option. Aujourd’hui, il faut avoir travaillé six mois sur les vingt-quatre derniers pour avoir des droits. « Ce qui m’importe, c’est moins de changer les règles pour quelqu’un qui a travaillé toute sa vie et qui se retrouve licencié. (…) seulement des situations où l’on voit qu’il y a un système qui s’organise pour la multiplication des petits contrats courts entre lesquels on bénéficie du chômage »a-t-il déclaré, reconnaissant que cela “oriente” les changements à venir “vers les conditions d’affiliation”.

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Ces propos révèlent un léger changement de direction par rapport à ce qui avait été entendu jusque-là puisque, à plusieurs reprises, une réduction de la durée d’indemnisation avait été évoquée. Surtout, la lutte contre les contrats courts faisait déjà l’objet de la réforme de l’assurance chômage de 2019. Mais quel que soit le paramètre que le gouvernement décide de modifier, comme il y a un an sur les retraites, son projet est contesté de toutes parts.

Légère adhérence

Dans l’opposition, la gauche critique une attaque supplémentaire contre les plus faibles. A droite, certains réclament également une pause, à peine un an après la précédente réforme. Sans surprise, les syndicats s’y opposent également. Des voix dissonantes se font également entendre au sein de la majorité. Un grand nombre d’économistes critiquent de leur côté le bien-fondé d’un tel projet, estimant que réduire les droits des chômeurs n’a pas de conséquences positives sur le retour à l’emploi. Et, à l’automne 2023, même l’administration a jugé “inapproprié” de réduire à nouveau la durée de l’indemnisation et a recommandé d’évaluer les réformes précédentes avant de s’engager dans un nouveau changement.

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