Entente de principe rejetée à Mirabel

Entente de principe rejetée à Mirabel
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Airbus affirme avoir « tout mis sur la table » dans les négociations avec ses 1 300 syndiqués qui assemblent l’A220 – toujours déficitaire – à Mirabel. Après le rejet d’un accord de principe prévoyant des augmentations de salaire de 22% sur cinq ans, l’avionneur dit étudier “toutes les options possibles”.


Publié à 12h43

Mis à jour à 18h57

Réagissant au résultat du vote de dimanche, la multinationale européenne n’a toutefois pas précisé jusqu’où elle était prête à aller. Dans sa déclaration, elle exprime essentiellement sa déception et réitère les gains réalisés par les travailleurs de l’usine située dans les Laurentides. Par courriel, La Presse a demandé à Airbus si un lock-out était une possibilité. Au moment d’écrire ces lignes, la société n’a pas répondu.

«Nous avons tout mis sur la table en termes d’amélioration des conditions salariales, d’augmentation des avantages sociaux et de retraite en ajoutant une prime pour favoriser le partage de nos connaissances entre nos employés», affirme le chef des ressources humaines d’Airbus Canada, Patrick Bertin.

La troisième offre employeur de l’avionneur provenait d’une entente de principe conclue avec l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (IAMAW). Le syndicat a recommandé à ses membres – parmi lesquels des mécaniciens, des outilleurs, des soudeurs et d’autres techniciens – d’accepter l’offre. Réunis en assemblée à Laval, ils l’ont rejeté à environ 68 %. Près de 75 % de ces salariés étaient présents, soit un peu moins de 1 000 syndiqués.

Surprendre

Du côté des syndicats, on ne semblait pas anticiper le dénouement survenu dimanche.

«Avec cette entente de principe, nous croyions avoir répondu aux attentes des membres, mais ce n’est pas le cas», a déclaré le porte-parole du syndicat, Éric Rancourt. Nous contacterons rapidement l’employeur pour discuter des prochaines étapes. »

En entrevue téléphonique, il a indiqué avoir déjà contacté l’employeur afin d’identifier de nouvelles dates pour reprendre les négociations. M. Rancourt a affirmé ne pas avoir obtenu de réponse d’Airbus dimanche. Le communiqué d’Airbus souligne qu’il est « essentiel » de sortir de l’impasse « le plus rapidement possible ».

Les deux premières offres de l’employeur ont été rejetées à la quasi-unanimité par ses travailleurs, suite aux recommandations de leur syndicat. Cette troisième proposition d’Airbus reposait sur un contrat de travail de cinq ans avec des augmentations salariales annuelles de 8%, 3%, 3%, 4% et 4%. Elles auraient été appliquées rétroactivement au 2 décembre.

Un problème d’étirement

La paix sociale était l’une des questions à résoudre chez Airbus dans le cadre de sa stratégie de rentabilisation du programme. Pour y parvenir, l’avionneur européen doit doubler la cadence de production actuelle d’ici deux ans et être en mesure de livrer 14 exemplaires de l’A220 par mois. En 2023, 68 appareils ont été remis aux clients. Après les trois premiers mois de l’année, les livraisons d’A220 se sont élevées à 12. La multinationale a encore beaucoup de travail à faire.

« Il s’agit d’un programme d’avions jeune et des efforts doivent encore être déployés pour assurer son succès à long terme », estime M. Bertin.

Tout retard dans l’échéancier de rentabilité risque d’avoir des conséquences pour les contribuables québécois, qui détiennent 25 % de ce programme développé par Bombardier après y avoir injecté 1,7 milliard depuis 2015. En acceptant de remettre 380 millions en 2022, Québec avait pu repousser à 2030 le moment où Airbus pourra racheter sa participation dans l’A220.

Plus les profits attendront, plus l’État québécois laissera d’argent sur la table.

L’histoire jusqu’ici:

6 novembre 2023 : début des négociations entre Airbus et l’AIMTA

1euh Décembre 2023 : la convention collective des 1 300 syndiqués expire.

17 mars 2024 : la première offre de l’employeur est rejetée à 99,6 %.

7 avril 2024 : les syndiqués rejettent la deuxième proposition à 99,9 %.

12 avril 2024 : Une entente de principe est annoncée entre le syndicat et l’employeur.

21 avril 2024 : L’entente est rejetée par 68 % des membres de l’AIMTA.

Apprendre encore plus

  • 2
    Lignes d’assemblage de l’A220. La seconde se trouve à Mobile, en Alabama, où les employés ne sont pas syndiqués.

    la presse

 
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