VIDÉO. En Iran, les aspirations contrariées de la jeunesse préoccupée par la crise climatique

VIDÉO. En Iran, les aspirations contrariées de la jeunesse préoccupée par la crise climatique
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Dans le documentaire « Nous, jeunesse(s) d’Iran », Solène Chalvon-Fioriti donne la parole à de jeunes Iraniens, hommes et femmes, qui parlent de leur quotidien et de leurs engagements.

« Pour eux, le jeune Iranien idéal est un jeune Iranien mort. » A 22 ans, Sarah (prénom modifié) porte un regard sévère sur la façon dont la République islamique d’Iran considère sa jeunesse. Cet étudiant est le narrateur principal du documentaire Nous, la jeunesse iranienne. Voyage interdit parmi la génération iranienne « Z »réalisé par Solène Chalvon-Fioriti et diffusé dimanche 21 avril sur France 5. Une immersion inédite dans cette jeunesse iranienne massive et plurielle, qu’elle soit opposante politique ou pro-régime.

Ce film a été rendu possible grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle. Cette technique a permis d’anonymiser totalement les six jeunes témoins de moins de 25 ans qui se sont exprimés, malgré l’interdiction formelle de communiquer avec les médias étrangers. Une précaution indispensable pour les protéger des représailles, et qui permet de comprendre les bouleversements dans la sphère intime et l’espace public d’une société en pleine mutation.

À l’automne 2022, l’Iran a été secoué par des manifestations de grande ampleur après la mort de Jina Mahsa Amini, 22 ans, à la suite d’une violente arrestation par la police religieuse de Téhéran. L’événement marque le point de départ du mouvement « Liberté de vie de la femme », une révolte massive, portée principalement par des étudiants issus de la petite bourgeoisie. Si ce soulèvement, durement réprimé par le régime, a fini par s’essouffler, il a néanmoins semé les graines d’une autre révolution, menée par des jeunes politisés, connectés, écologistes et féministes, résidant pour la plupart dans les grandes villes d’Iran.

Sarah a été pendant un an correspondante en Iran pour le réalisateur du documentaire. À l’aide de notes vocales et de vidéos, elle a raconté son quotidien et celui de ses amis. Étudiante en sciences, elle est particulièrement sensible à l’environnement et à la cause écologique, devenue un espace de contestation majeur.

« Parce que je fais des études scientifiques, je comprends mieux comment le régime gère nos ressources. En gros : peu importe comment. Les mollahs ne savent rien et les ingénieurs qui les entourent sont tous des vendus.»

Sarah, étudiante en sciences

dans le documentaire « Nous, jeunesse(s) d’Iran »

Depuis plusieurs années, l’Iran est confronté à une crise environnementale majeure. Les effets du changement climatique sont aggravés par une mauvaise gestion des ressources, la corruption et la négligence du régime. Le pays, l’un des plus exposés au réchauffement climatique, est aussi l’un des plus gros pollueurs. Zones agricoles en voie de désertification, barrages vides, affaissements de terrain, assèchement des lacs et rivières, tempêtes de sable, déforestation, accaparement des terres… Autant de problèmes auxquels la République islamique n’apporte aucune véritable solution, dénoncent les jeunes témoins.

Entourée de montagnes et de déserts, la capitale Téhéran, peuplée de 9,5 millions d’habitants, est régulièrement paralysée par une pollution si forte que les écoles et les administrations doivent fermer leurs portes. “Les jeunes ne peuvent pas profiter du plein air, ni les personnes âgées, ni les gens malade (…). L’année dernière, même ma banque a fermé pendant trois jours à cause de la pollution.dit Sarah.

Le lit asséché du Zayandeh Roud qui traverse la ville d’Ispahan témoigne de la crise climatique qui inquiète la jeunesse iranienne. Autrefois havre de fraîcheur, la rivière est aujourd’hui devenue un lieu de désolation. Un barrage a détourné son approvisionnement. L’eau captée en amont s’écoule dans des canalisations destinées à approvisionner les cultures, l’industrie et les besoins d’une population croissante, et a littéralement épuisé ce cours d’eau. Shirin, une militante écologiste de 25 ans, inspecte ses terres craquelées. « Le nom de cette rivière, Zayandeh Roud, signifie « fertile, donner naissance ». Mais maintenant, c’est plutôt une rivière qui apporte la mort. »se lamente la jeune femme.

Le documentaire Nous, la jeunesse iranienne. Voyage interdit parmi la génération « Z » iranienne, réalisé par Solène Chalvon-Fioriti est diffusé dimanche 21 avril à 21h05 sur France 5 et sur la plateforme france.tv.

 
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