TRIBUNE – En plus de révéler les échecs du système militaire iranien, le raid sur Israël a contribué à sortir l’État juif d’un isolement international sans précédent, analyse l’historien*.
*Ran Halevi est directeur de recherche au CNRS et professeur au Centre d’études sociologiques et politiques Raymond Aron.
Le fiasco retentissant de l’attaque iranienne contre Israël rebat les cartes géopolitiques du Moyen-Orient. Et cela offre à l’État hébreu l’opportunité de conclure, dans des conditions moins mauvaises, la phase actuelle de la guerre contre le Hamas.
Le gouvernement de Téhéran avait certainement des objectifs moins louables en envoyant des centaines de missiles et de drones sur le territoire israélien. Ce raid est d’autant plus déroutant que le régime des mollahs a toujours entouré sa férocité d’une grande prudence tactique. Dans la guerre de l’ombre qui l’oppose depuis des années à l’État hébreu, il a préféré faire agir ses auxiliaires – les Houthis, le Hezbollah, le Hamas. Et évité toute contestation frontale, même lorsque les services israéliens multipliaient les explosions sur des sites nucléaires, les attaques informatiques et les assassinats ciblés d’ingénieurs sur son territoire…
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