Chanel lance un parfum né d’une étoile filante

Chanel lance un parfum né d’une étoile filante

Chanel vient de dévoiler le 19e parfum de la collection Les Exclusifs, Comète, le cinquième imaginé par Olivier Polge, parfumeur-créateur de la maison. Il sera disponible en Suisse à partir du 1er mai. En attendant, quelques confidences de son créateur.

Pourquoi ce nom, Comète ?

Lorsque nous créons un nouveau parfum chez Chanel, nous commençons toujours par un nom qui évoque quelque chose qui le dépasse un peu. Pourtant, la comète se retrouve partout dans l’univers de la maison. La star était présente sur l’étage de l’abbaye d’Aubazine, l’orphelinat où Gabrielle Chanel a séjourné plusieurs années. Et c’était surtout l’un des thèmes essentiels de la collection de haute joaillerie qu’elle lance en 1932. Pour la créatrice, c’était un symbole de chance.

Quelle a été l’idée initiale de ce parfum ?

La symbolique de la comète et sa force. Cela nous amène au cosmos, à l’idée d’éblouissement, à la question du temps. Elle exprime également un intérêt pour l’aspect astrologique et une croyance au destin. J’ai alors pensé à la poussière d’étoile. Je voulais de la diversité, quelque chose de très poudré et lumineux à la fois, quelque chose d’enveloppant et de pétillant. Ceci a été réalisé avec des notes d’héliotrope, d’iris et un accord de fleur de cerisier. Un accord car il n’existe pas de méthode d’extraction pour cette fleur. Le tout adouci par des notes de musc.

En tant que parfumeur, quel est votre rapport au temps ?

Une création se fait lentement ; c’est un domaine expérimental. La conception prend une bonne année, suivie de deux années supplémentaires pour le lancement. Et le parfum doit laisser une empreinte qui s’étend au-delà des modes passagères. Il s’agit donc de capter un aspect du temps et de s’y inscrire dans la durée.

Qu’est-ce qui caractérise la collection Les Exclusifs ?

Il s’agit d’une collection confidentielle et précieuse qui n’a pas vocation à être très populaire, même si certains jus sont plus fédérateurs que d’autres. Son écriture est assez dense et texturée sur des matières brutes, parfois même avec des tons un peu plus foncés comme les cuirs. Lors de sa sortie en 2007, la collection comprenait quatre jus lancés du vivant de Gabrielle Chanel : N° 22, créé en 1922, Gardenia, de 1925, Cuir de Russie, de 1927, et Bois des Îles de 1928. Comète est le troisième parfum dans la collection qui fait référence aux bijoux, après 1932 et le n°18, qui fait référence à l’adresse de Chanel place Vendôme à Paris.

Quel est votre ingrédient préféré ?

L’iris. Et c’est sa racine qui intéresse le parfumeur, pas la fleur. Chanel cultive ses propres champs pour assurer la durabilité des parfums et des ingrédients. L’iris nécessite trois ans de culture puis trois ans de séchage des racines ou rhizomes, le temps que ceux-ci développent leurs principes olfactifs. J’aime l’iris car c’est une odeur assez équivoque : florale, boisée et poudrée à la fois. Il y a un côté abstrait qui résonne beaucoup avec l’univers de nos parfums. Ce sont toujours des constructions. Vous n’aurez jamais de thèmes véritablement figuratifs chez Chanel.

Quels types d’ingrédients Chanel utilise-t-il ?

Un mélange de parfums naturels et synthétiques de très haute qualité. Mais pas de oud et pas d’ingrédients naturels d’origine animale, autres que ceux qui ne nécessitent pas de tuer l’animal, comme le miel.

Rhizomes d'iris.

Sylvie Lefebvre-Guerreiro est rédactrice en chef du magazine Tribune des Arts depuis 2021. Journaliste au même titre depuis janvier 2000, elle est spécialisée dans l’art, l’horlogerie et la joaillerie.Plus d’informations

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