Whip en chef du gouvernement | Le député caquiste Éric Lefebvre quitte le caucus pour se joindre au PCC

Whip en chef du gouvernement | Le député caquiste Éric Lefebvre quitte le caucus pour se joindre au PCC
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(Québec) Un élu caquiste abandonne François Legault et choisit Pierre Poilievre. Le whip en chef du gouvernement et député d’Arthabaska, Éric Lefebvre, quitte le caucus de la Coalition Avenir Québec (CAQ) et annonce qu’il portera les couleurs du Parti conservateur du Canada.


Publié à 19h54

Mis à jour à 21h34

« J’ai remis ma démission au premier ministre, puisque je me présenterai pour le Parti conservateur du Canada aux prochaines élections fédérales », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux mardi soir.

Il a pris sa décision au moment où la CAQ était au plus bas dans les sondages. Mais contrairement à la grande majorité des caquistes, si des élections avaient eu lieu ces dernières semaines, il aurait conservé de peu son siège face au Parti québécois, selon le site de projections électorales Qc125. Ce dernier prédit actuellement une victoire avec seulement 11 députés caquistes, ce qui relèguerait le parti au quatrième rang. La CAQ obtiendrait 23 % des intentions de vote, comparativement à 33 % pour le Parti québécois. Les prochaines élections auront lieu en 2026.

De son côté, le PCC de Pierre Poilievre a le vent en poupe. Des élections fédérales seront déclenchées d’ici l’automne 2025 ; le moment précis n’est pas gravé dans le marbre puisque le gouvernement Trudeau est minoritaire aux Communes et compte sur le soutien du Nouveau Parti démocratique pour rester au pouvoir.

Le premier ministre François Legault a également utilisé les réseaux sociaux pour commenter la perte de son député. « Éric Lefebvre m’a informé ce soir de sa décision d’adhérer au Parti conservateur du Canada. Dans ce contexte, je lui ai demandé de se retirer du caucus caquiste. Merci Eric pour vos années de service public et bonne chance dans vos nouveaux défis », a-t-il déclaré. Le caucus caquiste demeure majoritaire avec 88 députés.

Éric Lefebvre a précisé qu’il siégera désormais comme député indépendant à l’Assemblée nationale. Il entend « poursuivre son travail auprès des citoyens d’Arthabaska ». Il n’y aura donc pas d’élection partielle dans la circonscription d’Arthabaska pour le moment. François Legault a perdu la circonscription de Jean-Talon au Québec au profit du Parti québécois suite à la démission de sa députée Joëlle Boutin l’an dernier. Ce fut un autre coup dur pour la CAQ au cours de cette horrible année.

Le chef conservateur Pierre Poilievre tiendra un rassemblement ce dimanche à Victoriaville, fief d’Éric Lefebvre. Ce n’est donc pas un hasard si ce dernier quitte le caucus caquiste à ce moment-là.

Il se présentera évidemment dans la circonscription fédérale de Richmond—Arthabaska, actuellement représentée par le député indépendant Alain Rayes. M. Rayes a été élu sous la bannière conservatrice en 2015, 2019 et 2021, mais il a claqué la porte lorsque Pierre Poilievre a remporté la direction du parti. M. Rayes avait appuyé Jean Charest dans la course à la direction. Il a déjà annoncé son intention de ne pas briguer un autre mandat.

Élu député de la circonscription d’Arthabaska aux élections partielles du 5 décembre 2016, Éric Lefebvre a succédé à feu Sylvie Roy, qui avait représenté l’Action démocratique du Québec puis la CAQ avant de siéger comme indépendant.

Il est whip en chef du gouvernement depuis l’arrivée au pouvoir de la CAQ en 2018. À ce titre, il était préfet de discipline du caucus. Il devrait, en principe, donner l’exemple. Il envoie donc tout un message à ses collègues en quittant le navire.

Comme whip, il était chargé « d’assurer la cohésion et l’assiduité » au sein du caucus des députés caquistes. Il doit par exemple veiller à ce qu’un nombre suffisant de députés soient présents à la Chambre et lors des travaux des commissions parlementaires.

Éric Lefebvre a fait les manchettes l’an dernier lorsque le gouvernement a décidé d’augmenter le salaire des députés de 30 %. Il avait justifié cette augmentation en mettant en avant les sacrifices personnels qu’il consentait du fait de son travail. « A Noël cette année, ma mère, qui est fière du travail que je fais… mais je l’ai sentie triste, et elle m’a dit : « Eric, tu te rends compte qu’on se voyait une fois par an ? Nous nous voyions une fois par an», a-t-il déclaré à la Chambre. L’élu a ajouté qu’il « n’a plus d’amis qui [l] » appeler le week-end pour dîner » puisqu’ils savent qu’il n’est pas disponible.

Éric Lefebvre est le premier député caquiste à se joindre au PCC depuis le départ de Gérard Deltell en 2015. Toutefois, des rumeurs ont envoyé le ministre des Finances Éric Girard au parti de Pierre Poilievre l’an dernier. Il assurait alors qu’il était « content » de ses responsabilités au Québec et indiquait que ses valeurs ne sont pas vraiment compatibles avec celles du PCC, même s’il s’était déjà présenté pour ce parti politique en 2015. Un stratège conservateur avait a également fait savoir que M. Girard ne serait pas le bienvenu dans son équipe.

Dans les rangs caquistes, on rapporte depuis plusieurs semaines que la bonne performance du Parti conservateur du Canada sur la scène fédérale et les déboires de la CAQ pourraient amener les députés à avoir « une faiblesse » et à se laisser charmer par Pierre. Poilièvre.

Des rumeurs de remaniement au Québec pèsent aussi dans la balance. Dans sa pensée, François Legault doit tenir compte des prochaines élections fédérales et éviter de créer une grogne qui pourrait sauter la barrière. Rétrograder un ministre ou ignorer un député d’arrière-ban ambitieux pourrait entraîner un changement dans l’environnement politique actuel. Toutefois, les actions précipitées sont devenues moins fréquentes depuis la suppression des indemnités de départ pour un député qui quitte son mandat en cours de mandat.

 
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