Le rhume des foins, cette juteuse affaire pour les pharmacies

Le rhume des foins, cette juteuse affaire pour les pharmacies
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Quand le printemps arrive, les oiseaux chantent, la nature se réveille et les pharmaciens se frottent les mains. Environ 20% de la population suisse souffre du rhume des foins, soit 1,7 million de personnes, et nombre d’entre elles font chaque année des réserves d’antihistaminiques. Cependant, les génériques sont rarement, voire jamais, proposés en pharmacie. C’est ce que vient de mettre en évidence une enquête réalisée dans plusieurs enseignes zurichoises par nos confrères de « 20 minutesn ».

Dans la plupart des cas, Telfastin Allergo leur a été proposé. Ce médicament est vendu environ 30 francs, pour une boîte de 30 comprimés (120 mg). Son équivalent générique, Fexofenadine Zentiva, disponible sans ordonnance et contenant les mêmes ingrédients, a cependant rarement été évoqué. Et, en cas de demande explicite, il est même arrivé que des journalistes soient informés à tort de la nécessité d’avoir une ordonnance pour pouvoir acheter le médicament. Reste que le générique coûte deux fois moins cher, soit 14,20 francs pour 30 comprimés (120 mg).

De plus, le prix du générique est fixe et identique dans toutes les pharmacies, car remboursé par les caisses. A l’inverse, puisque Telfastin ne fait pas partie du catalogue, la loi du libre marché prévaut, “tant pour les fabricants que dans les circuits de distribution”, explique Lucas Schalch, directeur de l’association professionnelle Intergenerika. Pour ces derniers, le fait que les pharmacies vendent néanmoins beaucoup plus souvent du Telfastin n’est donc qu’une question de rentabilité : les pharmacies gagnent plus avec des médicaments coûteux.

Interrogée, la faîtière PharmaSuisse estime qu’il s’agit avant tout d’une question de marketing. Telfastin serait plus souvent demandé par les patients, car beaucoup de publicité est faite autour de cette préparation et elle serait donc parfaitement connue des clients. «Pour le produit Zentiva, en revanche, la publicité n’est pas possible, car il figure sur la liste des spécialités», précise PharmaSuisse.

Globalement, il n’est pas possible de comparer avec précision les chiffres de vente de ces produits, les médicaments vendus sans ordonnance ne figurant pas dans les statistiques officielles. Mais selon les estimations de l’association des assureurs Curafutura, «la pénétration des génériques en Suisse – mesurée par le chiffre d’affaires – est de 15,5%. Si l’on se réfère à la quantité, elle est d’environ 32,4 %. A titre de comparaison, en Allemagne, la part des génériques est d’environ 80 %.»

 
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