Au Brésil, Emmanuel Macron salue une « nouvelle page » dans les relations et critique l’accord UE-Mercosur

Au Brésil, Emmanuel Macron salue une « nouvelle page » dans les relations et critique l’accord UE-Mercosur
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Emmanuel Macron est au Brésil depuis mardi 26 mars pour un déplacement de deux jours et demi. Il s’agit de la première visite bilatérale du chef de l’Etat français en Amérique latine depuis 2017. Le choix de cette destination ne doit rien au hasard : le retour de Lula à la tête du Brésil offre une opportunité d’approfondir les relations entre les deux pays.

Cette visite a commencé par des images censées raconter une histoire : celle d’Emmanuel Macron et Lula dans la forêt amazonienne. à Belém avec le cacique Raoni. Main dans la main, en manches de chemise, complices, et sur la même longueur d’onde avec la volonté de faire de l’ambition environnementale un combat commun, décrit notre envoyé spécial, Valérie Gas. Dans un ” moment brésilien », comme le dit l’Élysée, car ce pays va organiser plusieurs grandes rencontres multilatérales dans les mois à venir – du G20 à la COP 2025 – l’idée est d’en profiter pour développer un partenariat stratégique.

Concernant la lutte contre le changement climatique, la France et Brésil apparaissent sur la même longueur d’onde. Un programme d’investissement dans l’Amazonie brésilienne et guyanaise, destiné à lever un milliard d’euros sur quatre ans, dans le cadre d’une feuille de route sur la bioéconomie et la protection des forêts tropicalesa été annoncé mardi 26 mars. Avec le souhait pour Emmanuel Macron de « construire une nouvelle stratégie transfrontalière « .

Célébrez le « force » du partenariat bilatéral de défense

Mercredi, c’était au tour des questions de défense. Les présidents français et brésilien ont célébré le partenariat naval entre les deux pays, qui vont ainsi coopérer sur un « nouveau programme de sous-marins », notamment nucléaires, et qui travaillent ensemble à la construction d’hélicoptères. Emmanuel Macron a également évoqué le renouvellement des chars, tout en indiquant ne pas exclure la possibilité de vendre des avions Rafale au Brésil.

Ce dernier a également rencontré mercredi Lula au chantier naval d’Itaguai, près de Rio, pour le lancement du troisième d’une série de quatre sous-marins de conception française à propulsion conventionnelle, fruit d’un accord franco-brésilien signé en 2008. la vente de 50 hélicoptères Caracal, l’accord de défense entre le Brésil et France comprend un contrat de 6,7 milliards d’euros pour développer les capacités sous-marines du Brésil. L’accord devrait permettre au Brésil de concevoir et de construire son premier sous-marin nucléaire d’attaque, l’Alvaro Alberto. Pour le moment, le projet accumule les retards.

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Sous un ciel couvert, le submersible brésilien construit avec les technologies françaises, « Tonelero », a été lancé à Itaguai, près de Rio, le 27 mars 2024. © Pilar Olivares / Reuters

Les deux chefs d’Etat ont souligné le sens de ce partenariat stratégique dans un monde éprouvé par les guerres et les crises. Malgré les divergences, notamment sur l’Ukraine, le président français a jugé « qu’il faut parfois savoir utiliser le langage de la fermeté pour protéger la paix « . Mercredi, Macron a ainsi a salué un « nouvelle page » relations avec le Brésil, évoquant une « un destin commun ” Et un ” même vision du monde », qu’il s’agisse de la lutte contre le changement climatique, de l’industrie de défense ou encore « aventures spatiales « .

Désaccord sur le Mercosur

Après la défense, l’économie. Quelques heures plus tard, mercredi, la dissonance entre les chefs d’Etat était bien plus aiguë, sur l’avenir de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur. Ce traité UE-Mercosur » tel qu’il est négocié aujourd’hui, c’est un très mauvais accord, pour vous et pour nous », a affirmé Emmanuel Macron devant un parterre d’entrepreneurs brésiliens à Sao Paulo, la capitale économique. ” Construisons un nouvel accord […] responsable du point de vue du développement, du climat et de la biodiversité “, s’est-il défendu.

Le projet de traité, dont les discussions ont débuté en 1999, entend supprimer la majorité des droits de douane entre les deux zones en créant un espace de plus de 700 millions de consommateurs. Après un accord politique en 2019, plusieurs pays dont la France ont bloqué son adoption, une opposition qui s’est renforcée avec la crise agricole qui frappe l’Europe. Emmanuel Macron a par exemple soutenu que les règles de ce traité commercial ne sont pas « homogène » avec les règles européennes. Le poids lourd du Mercosur, le Brésil, avec Lula en tête, défend au contraire inlassablement l’accord.

La politique internationale au menu du dernier jour de la visite

Pour le dernier jour de sa visite ce jeudi 28 mars, le président français sera accueilli dans la capitale Brasilia par Lula pour des échanges dominés par les grands dossiers internationaux. Emmanuel Macron devrait rappeler l’importance que le G20, présidé cette année par le Brésil, doit continuer d’accorder à la guerre en Ukraine. Lula, qui se pose en champion de « Sud global », insiste pour sa part sur le fait que les responsabilités sont partagées en Ukraine et refuse de prendre parti contre la Russie.

Quoi qu’il en soit, Emmanuel Macron cherche à faire « bilatéralisme actif » avec le Brésil et s’en faire un allié, en renforçant le lien entre les deux pays et en essayant d’obtenir une convergence sur la scène internationale.

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