Le Japon assouplit encore sa politique historique en matière de restrictions aux exportations militaires

Le Japon assouplit encore sa politique historique en matière de restrictions aux exportations militaires
Descriptive text here
>>
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida à Tokyo le 25 mars 2024. KAZUHIRO NOGI / AFP

Mardi 26 mars, le gouvernement japonais a assoupli les restrictions sur les exportations de matériel militaire, procédant ainsi à un deuxième changement dans ce domaine en quelques mois.

La décision concerne le futur avion de combat de pointe que Tokyo développe actuellement avec le Royaume-Uni et l’Italie, et dont l’exportation sera limitée aux pays – actuellement au nombre d’une quinzaine dont les États-Unis, la France, l’Australie ou l’Inde – ayant des accords pour le transfert d’équipements de défense avec Tokyo dans le cadre duquel ils s’engagent à trouver une issue pacifique à tout conflit, dans le respect de la Charte des Nations Unies.

Si la portée de cette mesure est limitée, il s’agit néanmoins du changement le plus important opéré depuis une décennie par le Japon dans sa politique d’exportation d’équipements militaires. Pour la première fois, Tokyo pourra exporter vers d’autres pays les armes meurtrières qu’il coproduit.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Avions de combat : un rival anglo-italo-japonais pour le SCAF

Ajouter à vos sélections

Querelle politique

Cette question a déclenché des mois de querelles politiques entre le Parti libéral-démocrate au pouvoir et son partenaire de coalition au pouvoir, le Parti de la justice et de l’intégrité. Les opposants ont critiqué le gouvernement du Premier ministre Fumio Kishida pour s’être lancé dans le projet d’avion de combat sans fournir d’explication publique ni demander l’approbation d’un changement politique majeur. Le gouvernement a précisé qu’aucune livraison de l’appareil vers des pays impliqués dans des conflits ne serait autorisée.

Dans le cadre du Global Combat Air Programme (GCAP), destiné à déployer un avion de combat avancé d’ici 2035, le Japon, le Royaume-Uni et l’Italie ont mis en place en 2023 une organisation industrielle commune dirigée par les groupes britanniques BAE Systems, japonais Mitsubishi Heavy Industries et L’Italien Léonard. Tokyo travaille avec Rome et Londres pour développer un avion de combat avancé destiné à remplacer sa flotte vieillissante de chasseurs F-2 de conception américaine, ainsi que les Eurofighter Typhoons utilisés par les armées britannique et italienne.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Indo-Pacifique : face à la menace chinoise, les pays de la région se réarment

Ajouter à vos sélections

Toute restriction japonaise sur les ventes à l’étranger et les volumes de production aurait pu rendre le futur avion financièrement inabordable, avec des coûts de développement extrêmement élevés pour une petite flotte.

Un contexte de tensions régionales et mondiales croissantes

En raison de son passé d’agresseur et de sa défaite à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Japon a ensuite adopté une Constitution qui limite son armée à l’autodéfense.

Le pays maintient depuis longtemps une politique stricte visant à limiter les transferts d’équipements et de technologies militaires et à interdire toutes les exportations d’armes meurtrières, mais il a pris des mesures de déréglementation dans un contexte de tensions régionales et mondiales croissantes, notamment celles de la Chine voisine, de la Corée du Nord ou de la Russie.

Lire aussi | Face à la montée en puissance militaire de la Chine, le Japon et l’Australie signent un pacte de sécurité historique

Ajouter à vos sélections

Cette décision intervient également alors que M. Kishida se prépare pour une visite d’État à Washington en avril, au cours de laquelle il devrait souligner que le Japon est prêt à jouer un rôle plus important dans les partenariats industriels militaires et technologiques. la défense.

En 2014, l’archipel a commencé à exporter des fournitures militaires non létales et, en décembre 2023, il a approuvé un changement qui permettrait la vente de 80 armes mortelles et composants qu’il fabrique sous licence depuis d’autres pays aux titulaires de la licence. Cette modification a permis au Japon de vendre des missiles américains Patriot aux États-Unis afin de remplacer les munitions envoyées par Washington en Ukraine.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Système de combat aérien du futur : « Nous avons une responsabilité historique »

Ajouter à vos sélections

Le monde avec AP

Réutiliser ce contenu
 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Xbox Game Pass : 14 jeux ajoutés en mars 2024 pour une valeur de près de 700 euros
NEXT Comment les applications de chat ont conquis nos bureaux