La colère des agriculteurs est palpable, et pourrait s’exprimer à Paris et à ses portes. Dimanche, à partir de 18 heures, les autorités interdisent « tout rassemblement non déclaré » dans le centre de Paris et sur le secteur du marché de Rungis, tandis que le syndicat agricole Coordination rurale appelle à manifester « à Paris » et « partout en France ».
Un « système de sécurité » mis en place
La préfecture de police de Paris et celle du Val-de-Marne interdisent les rassemblements non déclarés du dimanche 18 heures au lundi 12 heures, « compte tenu des appels à manifester le 5 janvier 2025 lancés par un syndicat agricole en vue de « bloquer la capitale ». ” et de bloquer le marché d’intérêt national de Rungis”, selon deux arrêtés publiés vendredi.
Une grande partie du centre de Paris comprenant l’Elysée et l’Assemblée nationale est concernée, ainsi qu’une zone comprenant le marché de Rungis et l’A6B. Le « dispositif de sécurité » mis en place « vise à prévenir tous dégâts et violences et tous actes de violence », a indiqué la préfecture de police de Paris.
Selon une source policière, “les contradictions internes et avec d’autres syndicats réduisent néanmoins les risques d’une mobilisation à grande échelle”.
« Des dizaines de tracteurs prêts à se positionner »
Samedi, la Coordination rurale (CR) a maintenu, comme la veille, son appel à rejoindre la capitale en voiture ou en tracteur dès dimanche après-midi pour manifester lundi. Vendredi, Matignon a indiqué que le Premier ministre recevrait les syndicats agricoles « à tour de rôle » le 13 janvier, date jugée trop lointaine par le deuxième syndicat agricole, derrière la FNSEA.
“Les plans sont maintenus comme prévu et gardés confidentiels pour que ces actions puissent se dérouler comme prévu”, a déclaré à l’AFP Véronique Le Floc’h, présidente du CR. “Plusieurs dizaines de tracteurs sont déjà dispersés, prêts à se positionner”, selon elle.
« Nous serons à Paris dimanche soir. Nous avons un point de rendez-vous dans le 91 (Essonne, NDLR), un autre dans le 27 (Eure, NDLR) et un autre qui est en train d’être défini”, a indiqué Patrick Legras, porte-parole du CR, qui s’attend à la présence de ” plusieurs centaines d’agriculteurs dès dimanche ».
Garanties demandées
Habitué des actions coup de poing, le CR veut obtenir du Premier ministre des garanties pour la défense de l’agriculture axée sur la protection des petits agriculteurs qu’il estime écrasés par le libre-échange.
Le syndicat attend notamment un engagement sur deux points “qui ne coûtent rien”, d’une part, “la suppression de la surtransposition des règles européennes en France” et d’autre part, la mise en place de “contrôles sur les importations”, a précisé Patrick Legras.
L’appel à manifester a été relayé fin décembre, quelques jours avant le lancement officiel de la campagne pour les élections aux chambres d’agriculture, qui débute le 7 janvier et déterminera le nouveau rapport de force entre les syndicats agricoles.