« Ourika », la série de Booba, raconte l’explosion du trafic de drogue en France

« Ourika », la série de Booba, raconte l’explosion du trafic de drogue en France
Descriptive text here

Dévoilée ce jeudi 28 mars sur Prime Vidéo, cette série imaginée par l’artiste avec l’ancien policier Clément Godart explore l’explosion du trafic de drogue en France au milieu des années 2000.

En préparation depuis cinq ans, la série policière Ourika, imaginé par le rappeur Booba et l’ancien policier Clément Godart, est diffusé ce jeudi 28 mars sur Prime Vidéo. Présenté comme une « fresque épique », ce programme, réalisé par Marcela Saïd et Julien Despaux, met en lumière l’explosion du trafic de drogue en France au milieu des années 2000 alors que le pays était en proie à de nombreuses émeutes.

Dans ce contexte de révolte, Ourika raconte l’histoire de la famille Jebli qui voit son commerce de cannabis s’effondrer suite à une opération de drogue. Driss (Adam Bessa), le plus jeune fils de la famille, qui se destine à une carrière dans la finance, est alors contraint de prendre la tête du trafic et de le développer. Mais dans son entreprise, Driss devra affronter William (Noham Edje), un policier novice mais ambitieux, bien décidé à mettre un terme à ses agissements et à se rendre au Maroc pour faire tomber son entreprise.

Clément Godart et la scénariste Marine Francou nous racontent comment est née cette série.

«Montrer les coulisses et l’évolution de la thugocratie»

Fort de 25 ans d’expérience au sein de la police et notamment à l’Office anti-stupéfiants, Clément Godart s’associe en 2019 à son ami de longue date, le rappeur Booba, pour développer l’idée deOurika.

“A l’époque, j’étais encore dans la police et on voulait montrer les coulisses et l’évolution de la thugocratie, de la police et du système judiciaire jusqu’à aujourd’hui”, précise le co-créateur de la série.

Pour donner une résonance à ces propos, Booba et Clément Godart ont alors décidé d’ancrer leur histoire en 2005, alors que la France était secouée par des émeutes après la mort de deux adolescents, Zyed Benna et Bouna Traoré, électrocutés dans un transformateur électrique, où ils s’étaient cachés pour échapper à un contrôle de police à Clichy-sous-Bois.

« 2005 est véritablement un moment charnière pour la France et dans le monde des casseurs. Avant cette période, il y avait beaucoup de braqueurs mais ensuite le banditisme s’est développé dans le trafic de drogue”, explique Clément Godart.

“Cela correspond à une réalité historique avec le changement d’échelle chez les trafiquants français à l’époque avec l’émergence, dans ces banlieues, de trafiquants qui ont une envergure internationale”, ajoute Marine Francou, scénariste de la série.

« Il faut savoir qu’aujourd’hui nos trafiquants français sont parmi les plus gros trafiquants au monde et que la police et la justice se sont réadaptées à cela. C’était donc intéressant de faire la lumière sur l’évolution de ce monde un peu méconnu et d’en parler au plus près de la réalité”, poursuit Clément Godart.

Insuffler du réalisme

Pour ce projet, Booba et Clément Godart se sont entourés des réalisatrices Marcela Saïd (Narcos : Mexique, Lupin) et Julien Despaux (Police Parisienne 1900) mais aussi la scénariste Marine Francou, qui a travaillé sur plusieurs saisons de la série Engrenages et dont l’expérience a été déterminante pour apporter du réalisme Ourika.

“Parce que je connais un peu le monde de la police grâce à mes années passées sur ‘Engrenages’, nous avions des références culturelles communes avec Clément”, assure le scénariste.

« Il m’a parlé des méthodes policières en matière de lutte contre le trafic de drogue et ensemble nous avons essayé d’intégrer ces notions policières existantes dans le cadre de la fiction tout en restant intelligible et attractive », explique-t-elle.

Clément Godart a également utilisé sa connaissance du milieu policier pour réaliser le scénario deOurika le plus précis possible et éviter de tomber dans le « fantasme » ou la « démonstration de genre ».

“‘Ourika’ n’est pas un documentaire, mais tout est réel dans la série, que ce soit au niveau géopolitique, dans la manière de travailler, sur la question des problèmes éthiques et moraux, au niveau politique, au niveau de la justice”, soutient le co-créateur.

« Nous n’avons pas l’habitude de parler au sein de la police, surtout dans des services comme la police des stupéfiants. (…) Mais nous avons quand même fait attention à ne pas nous lancer dans des choses qui pourraient me mettre en mauvaise position par rapport à la sécurité au travail», précise toutefois Clément Godart.

“L’histoire pourrait continuer”

Avec Ourika, Clément Godart et Marine Francou ont également souhaité s’affranchir des contraintes des « histoires urbaines » ou des « séries suburbaines ». “Ourika raconte comment cette nouvelle génération a transformé le monde à l’époque et comment elle continue de le transformer aujourd’hui dans la vision du commerce, de la vie ou de la famille”, indique le co-créateur de la série.

« Il s’agit plutôt d’une série sur une famille de trafiquants et l’ascension parallèle entre l’un de ces trafiquants et un policier. Et cela a une portée de plus en plus large que cette arène initiale qu’est la banlieue », soutient Marine Franco.

Alors que la première saison deOurika Clément Godart vient tout juste d’être libéré et Marine Francou réfléchit déjà à la suite. “Dans l’idée initiale de Clément et Booba, il y a plusieurs aspects pour poursuivre la belle histoire de l’ascension parallèle de ce flic et de ce voyou, qui ne s’arrête pas en fin de saison”, note le scénariste.

Et de conclure : « Quand on voit la fin de la série, on se dit que potentiellement, l’histoire pourrait continuer. Mais on verra, le suspense reste intact.

Les plus lus

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT son coup de coeur pour la Loire