Devant les passants abassés, ce samedi après-midi, le canal d’Ille, au nord du centre-ville de Rennes, déborde. Les eaux commencent à envahir les rues adjacentes. Le pic est encore loin d’être atteint, prévient un pompier sur place. Christophe, un résident de ce secteur de la capitale de Breton soumis aux inondations, raconte le reste: «Pendant la nuit, la police est passée avec les sirènes en avertissant par un haut-parleur qui a dû être laissé».
Au total, une centaine de maisons sont évacuées. La plupart des victimes se réfugient dans des parents, mais 26 personnes passent encore la nuit dans l’un des deux gymnases ouverts par la ville. Y compris Julien et Dorian, les sans-abri qui dormaient sous le pont, un jet de pierre de la serrure. «L’eau est montée rapidement. Nous avons juste eu le temps de prendre nos affaires et de sortir. Au moins, nous dormons chaleureux. »»
Non publié pendant quarante ans
Dimanche matin, la situation ne s’est pas améliorée. Au contraire. L’eau a continué à grimper, infiltrant un peu plus dans la région. Il a également submergé à l’ouest du centre-ville, au Confluence, où l’Ille se jette dans la Vilaine. Caves inondées, voitures à moitié mobilisées, égouts débordant… Heureusement, pas de victime à cette heure. “Nous sommes confrontés à un phénomène qui ne s’est pas produit depuis quarante ans”, a déclaré le maire de Rennes, Nathalie Appéré. Les enquêtes de la serrure de Saint-Martin parlent d’elles-mêmes: l’eau a atteint 1,39 m. Et flirte avec le record enregistré en 1981.
Rennes n’est pas la seule municipalité affectée. Dans l’agglomération, ils sont onze au total pour avoir activé leur plan de sauvegarde, pour orchestrer l’effort de sauvetage. Samedi, l’inondation a forcé la ville de Pacé, au nord-ouest de la capitale de Breton, pour évacuer une vingtaine d’habitants. Ce dimanche, c’est au sud de la ville que l’attention est portée. Là où les plans d’eau, gonflés par les pluies torrentielles, vont.
Dans le sud du département, le pic n’est pas encore atteint
À Guichen, les habitants ne s’y attendaient pas. Cependant, la ville est souscrite aux inondations hivernales. Le dernier dès début janvier. Cette fois, c’est autre chose. «Je vis ici depuis 1989 et je n’avais jamais vu l’eau monter si rapidement», a déclaré Joël, gérant un bar dans la ville. Un assistant du maire confirme: «Les estimations des vigicrues ont changé ce matin et ont été largement révisées vers le haut. Cela a surpris un peu tout le monde. »»
-La baisse sera lente et ne commencera probablement pas mercredi
À Rennes, le soleil fait une brève apparition au milieu de l’après-midi. Le secteur Saint-Martin, une marée succède à un autre, humain cette fois. Les Rennais viennent, avec leur famille, avec leurs propres yeux le spectacle des barges flottant sur les trottoirs. Ils y resteront pendant un certain temps: le déclin est encore loin.
“Un nouvel épisode pluvieux est prévu pour cette nuit et tout le monde est appelé à la plus grande vigilance des secteurs concernés”, prévient Nathalie Appéré, en fin de compte. “Le déclin sera lent et ne commencera probablement que mercredi.” Au sud du département, le pic n’est toujours pas atteint et les niveaux d’eau ont dû continuer à augmenter pendant la nuit, selon les prévisions. Les pompiers de Bretillian, appelés près de 800 fois dimanche, ne pourront pas respirer tout de suite.