Cover the Vendée Globe

Emmanuelle Daviet reçoit Catherine Pottier qui couvre chaque édition du Vendée Globe dont les premières arrivées ont eu lieu cette semaine avec Charlie Dalin et Yoann Richomme

Emmanuelle Daviet: Vous êtes actuellement aux Sables d’Olonne et les auditeurs ont des questions à vous poser. On commence par ceci : y a-t-il un moment que vous préférez dans cette course ?

Catherine Pottier: Ce que j’aime le plus, ce sont les retours. Car lorsque les marins quittent le port, tout va bien. Ils veulent généralement partir. Mais à leur retour, on lit sur leurs visages toute la fatigue d’un tour du monde. Cela peut également être vu sur un bateau. On sait très bien qu’il y a beaucoup de bateaux qui vont devoir passer au garage car il y a beaucoup de choses, des petits pépins lors de la traversée. Mais pour moi c’est vraiment l’émotion, l’émotion de voir un bateau revenir, d’aller le chercher au large, de découvrir une silhouette parfois dans la nuit. C’est ce qui est arrivé à Charlie d’Alain et en voyant soudain le visage du skipper. Et on le regarde et on se dit, ce type vient de parcourir le monde.

Emmanuelle Daviet: Quelle est l’importance des histoires de mer et des journaux de bord que les skippers partagent pendant la course ? Demandez à un auditeur.

Catherine Pottier: Parce qu’ils nous donnent des informations sur leur quotidien à bord. Parfois, ils disent volontiers qu’ils peuvent avoir des moments où il y a un peu de lassitude. Mais sur un bateau, il y a toujours quelque chose à faire. Alors les récits, les carnets de bord permettent de mieux comprendre leur vie à bord, avec des anecdotes, avec des moments difficiles. Des photos aussi. Des photos. Cap Horn. Comment ne pas parler du Cap Horn. Yoann Richomme nous confiait par exemple qu’il pense être le seul marin à être passé aussi près du Cap Horn parce qu’il avait tellement envie de le voir. Il a eu de la chance car il a vu deux jours et très clairement la fameuse pierre. Et il l’a transmis, il l’a partagé avec tous ceux qui regardent le site du Vendée Globe ou qui nous écoutent.

Emmanuelle Daviet: Pensez-vous que cette course est accessible à tous en termes de compréhension ou nécessite-t-elle des connaissances préalables en voile ? » demande un auditeur.

Catherine Pottier: Alors j’ai envie de dire que c’est à nous, journalistes, de vulgariser les choses. A nous d’utiliser des mots simples pour raconter ce qui se passe en mer. S’il y a des mots, des expressions propres à la voile et il faut prendre le temps d’expliquer à l’auditeur de quoi il s’agit. Et puis raconter, informer, c’est aussi offrir du rêve. L’information, bien sûr, est notre priorité, notamment à Franceinfo, mais aussi donner des images à l’auditeur. Quand on raconte une vie en mer, on est un peu comme leurs yeux, il faut donc leur donner un maximum d’images pour qu’ils se sentent un peu comme des marins en mer et donc avec des explications et des mots simples. , pour que l’aventure soit accessible à tous.

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Emmanuelle Daviet: Catherine Pottier, une question qui revient fréquemment : Avez-vous remarqué une évolution dans le profil des participants au fil des années ? Une évolution en termes d’âge, de sexe ou d’origine ?

Catherine Pottier: Alors oui, sans doute. Beaucoup disent qu’ils ne sont plus aujourd’hui des aventuriers, mais plutôt des pilotes de . J’ai envie de modérer un peu tout ça car un tour du monde seul à bord, c’est toujours un tour du monde et c’est toujours une aventure. Mais il est vrai que les profils des skippers ont évolué. Beaucoup sont ingénieurs. Généralement, ils sont également expérimentés dans l’exercice de la communication. Il y a les réseaux sociaux, il y a les médias. Ils sont de plus en plus nombreux. C’est aussi ce que souhaitent les organisateurs de la course. Et puis les sponsors, bien sûr. Alors l’image du marin silencieux qui ne dit rien à personne lorsqu’il est en mer ou lorsqu’il revient à quai, c’est un peu du passé. Aujourd’hui, les marins sont, je dirais même obligés, car c’est un des cahiers des charges de l’organisation des courses. Chaque jour, les marins doivent envoyer un petit journal de bord de vidéos pour partager leur aventure. Et pour eux aussi, lorsqu’ils reviennent sur terre, pour raconter des histoires peut-être un peu trop souvent à leur goût, Yoann Richomme m’a dit que ce qui est compliqué, c’est de se répéter. Mais bon, ça fait aussi partie du jeu et de la course.

Emmanuelle Daviet: Nous terminons par cette question : Pourquoi, selon vous, le Vendée Globe suscite-t-il un tel engouement auprès du public ? Nous l’avons encore particulièrement remarqué avec les arrivées cette semaine aux Sables.

Catherine Pottier: Parce que le concept est simple, un homme ou une femme, un bateau et un voyage autour du monde, autour de la planète. Les marins sont seuls sur un bateau. Ils font face à la solitude. Ils sont confrontés aux éléments, à l’océan. C’est basique, finalement, on quitte les Sables d’Olonne, on revient aux Sables d’Olonne. En attendant, nous faisons le tour de la planète à bord de bateaux. Ils ne sont donc pas tous pareils. C’est la même classe, comme on dit, la même catégorie, ce sont des bateaux de 18 mètres. Mais évidemment, certains ont choisi telle ou telle disposition. Ce n’est donc pas un monotype, mais ce sont quand même des bateaux qui se ressemblent. C’est la même catégorie, c’est simple et donc très efficace.

 
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