A partir de ce vendredi 24 janvier 2025, Tony Peillon rendra justice. Il est accusé de viol et d’agression sexuelle. Des faits qui auraient été commis dans l’Aude et le Tarn.
Faux pilote de moto ou styliste de haute couture, Tony Peillon, escroc multi-registraire de 29 ans, comparaît depuis vendredi devant le tribunal correctionnel du Tarn pour des accusations de viols et d’agressions sexuelles sur six victimes de ses escroqueries répétées.
La quantité de faux noms qu’il a utilisés, les nombreuses vies qu’il a inventées lui ont rapidement valu d’être surnommé par la presse locale. “Rocancourt du Tarn”en référence à Christophe Rocancourt, célèbre pour avoir arnaqué plusieurs stars françaises et américaines.
Abandonné très jeune en Thaïlande où il est né, Tony Peillon a été adopté à l’âge de 3 ans par un couple français. Ses parents adoptifs ont divorcé quand il avait 16 ans, avant qu’il ne quitte majoritairement son foyer.
L’expert psychiatre mandaté par la justice a détecté un « Caractère prédateur »ainsi qu’un « Tendance à abuser de la séduction, de la manipulation, voire de l’emprise ».
Condamné à huit reprises, pour escroqueries et délits routiers de septembre 2014 à mars 2021, Tony Peillon a rejoint l’Ukraine en février 2022, explique-t-il aux enquêteurs, pour y installer un poste médical avancé d’où lancer des missions humanitaires.
En réalité, il a endossé une nouvelle identité en tant qu’ancien des forces spéciales, selon Le Parisien, et escroqué par des volontaires à hauteur de 6 000 euros. Il a été incarcéré à son retour en France, en mars 2022.
Viol présumé en Occitanie
Ses années de duplicité le rattrapent lorsqu’une victime de ses escroqueries, entendue par les enquêteurs, révèle qu’il l’a également violée.
-Puis cinq autres victimes présumées de viols ou d’agressions sexuelles ont été identifiées. Les faits auraient été commis entre fin 2015 et début 2021 à Rennes, Albi (Tarn) et Narbonne (Aude).
Ces femmes “étaient dus aux diverses histoires que M. Peillon avait inventées”a déclaré à l’AFP Quentin Blanchet Magon, avocat des deux victimes. Il leur aurait volé de l’argent, et même un chien pour l’un d’entre eux. Puis, en plus de les avoir arnaqués, “J’en ai profité”.
Selon les témoignages des victimes présumées devant les enquêteurs, les accusés ont trouvé le moyen de dormir avec elles ou dans la même pièce.
Face aux soupçons selon lesquels ils auraient pu alors être drogués, les analyses toxicologiques n’ont pas détecté de GHB, le « drogue du violeur »dans leur corps.
Tony Peillon clame son innocence. “Il ne nie pas avoir connu la plupart des victimes, d’ailleurs, pour la plupart, il ne nie pas non plus l’existence de relations (sexuelles), mais qui sont acquises”raconte à l’AFP l’un de ses deux avocats, Baptiste Bourqueney.
Au cours de l’enquête, le jeune homme a affirmé que ces femmes furieuses de les avoir trompées s’étaient opposées à lui pour inventer de fausses accusations. Une explication que les investigations n’ont pas permis de corroborer, selon des documents judiciaires consultés par l’AFP.
Son procès devant la chambre criminelle du Tarn à Albi doit durer jusqu’au 29 janvier. Tony Peillon risque jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle.