Et vous, que pensez-vous du sauvetage de Fort Boyard ? Faut-il lui redonner sa silhouette d’origine ? Construire un nouvel affleurement rocheux au nord et un port d’amarrage au sud ? A partir du vendredi 31 janvier et jusqu’au 3 mars, chacun pourra commenter ce “geste historique”, dans le cadre d’une enquête publique prescrite par la préfecture de Charente-Maritime.
Le conseil départemental présidé par Sylvie Marcilly (Horizons) compte financer ce « projet périlleux » à hauteur de 21,6 millions d’euros, en s’appuyant sur 6 millions de fonds publics. La collectivité espère également récolter 9 millions d’euros de dons, aux côtés de la Fondation du Patrimoine. Près de 110 000 euros ont été récoltés depuis la mi-décembre et l’ouverture de cette campagne aux particuliers.
En attendant le paiement de ces précieux boyards, le département de Charente-Maritime attendra l’avis du commissaire-enquêteur désigné pour mener cette enquête publique. Plusieurs cliniques se tiendront à Fouras-les-Bains (Charente-Maritime) et sur l’île d’Aix à partir du 31 janvier et jusqu’en mars. Des registres seront également ouverts dans ces mêmes communes ainsi qu’à Saint-Georges-d’Oléron (Charente-Maritime).
-Favorables ou non, les observations peuvent être adressées par email à la préfecture ([email protected]), soit par écrit à l’attention du commissaire enquêteur de la mairie de Fouras. Remis au plus tard en avril, son rapport et ses conclusions motivées permettront aux services préfectoraux de se prononcer sur le permis de construire et l’autorisation environnementale imposés par la loi. Fort Boyard est en effet situé dans le périmètre de trois zones marines protégées : deux sites Natura 2000 et le Parc Naturel Marin (PNR) de l’estuaire de la Gironde et de la mer du Pertuis. Ce même PNR a émis un « avis favorable » en décembre dernier sur les travaux prévus tout en appelant à une surveillance plus approfondie des habitats des fonds marins.
Selon une expertise commandée par le conseil départemental, « les habitats détruits par le projet ne présentent pas d’enjeu majeur de préservation (…). De plus, les ouvrages prévus reproduisent fidèlement des éléments du fort qui existaient autrefois et qui ont depuis été détruits par les assauts répétés de la houle. Pour sauver « la Tour Eiffel de Charente-Maritime », près de 8 000 tonnes de béton seront coulées à ses pieds dès l’été 2026 selon les premiers éléments détaillés par la collectivité.
