Parmi les 90 prisonniers palestiniens libérés dans la nuit de dimanche à lundi par Israël, dans le cadre de l’accord de trêve conclu avec le Hamas, Khalida Jarrar, membre du bureau politique du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), a témoigné Agence - (AFP) à propos « maltraitance » qu’elle a souffert en prison, accusations réfutées par l’administration pénitentiaire israélienne. Le FPLP est classé « organisation terroriste » par Israël, les États-Unis et l’Union européenne.
Mmoi Jarrar a été placé à plusieurs reprises en détention administrative par Israël, une mesure controversée qui permet une détention indéfinie sans inculpation formelle. La dernière remonte à décembre 2023 : vingt mois de détention entre 2018 et 2019, Mmoi Jarrar étant accusé à chaque fois de « menacer la sécurité de l’État ». En 2015, un tribunal militaire a prononcé quinze chefs d’accusation contre lui, notamment pour avoir accordé des interviews, des discours et des conférences, ainsi que pour avoir participé à des marches et appelé à la libération de prisonniers palestiniens.
« Depuis 1967, les conditions n’ont jamais été aussi dures qu’aujourd’hui »assure-t-elle en évoquant « attaques fréquentes », « pulvérisation régulière de gaz » ainsi que « des rations alimentaires insuffisantes et de mauvaise qualité ». Elle dénonce également le « politique d’isolement pratiquée par les autorités d’occupation ». Les détenus palestiniens dans les prisons israéliennes sont “traités comme s’ils n’étaient pas des êtres humains”dit-elle.
-Une autre prisonnière libérée la semaine dernière, Abla Saadat, l’épouse du secrétaire général du FPLP Ahmed Saadat, a également déclaré à l’AFP que les prisons israéliennes étaient « devenir des cimetières où les détenus se sentent à l’étroit ». Cette féministe est membre de la direction de l’Union des comités des femmes palestiniennes, qu’Israël considère comme un « organisation terroriste ». Comme Mmoi Jarrar, Abla Saadat a été emprisonnée plus d’une fois, mais sa dernière incarcération “C’était le plus difficile”selon elle.
En réponse à l’AFP, les autorités pénitentiaires israéliennes ont nié les accusations des deux militants. « Nous ne sommes pas au courant de ces allégations. Selon nos informations, aucun incident de ce type n’a eu lieu dans les prisons sous notre responsabilité. »ont-ils déclaré dans un communiqué de presse. « Les détenus ont le droit de déposer une plainte, qui sera examinée minutieusement »précisent-ils.