Netanyahu pris entre Donald Trump et ses alliés d’extrême droite – 23/01/2025 à 18h03

Netanyahu pris entre Donald Trump et ses alliés d’extrême droite – 23/01/2025 à 18h03
Netanyahu pris entre Donald Trump et ses alliés d’extrême droite – 23/01/2025 à 18h03

par Maayan Lubell

Avant même d’être signé, le cessez-le-feu à Gaza mettait le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans une situation délicate, exposé, d’une part, à la volonté du nouveau président américain de rétablir la paix, et, d’autre part, d’autre part , à ses alliés d’extrême droite qui veulent continuer la guerre.

Cette tension, qui ne peut que croître, oblige le Premier ministre israélien à faire des compromis entre le maintien de son gouvernement de coalition et le maintien de relations de confiance avec Donald Trump.

L’un des alliés nationalistes de Netanyahu, Itamar Ben-Gvir, a déjà démissionné dimanche après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à Gaza, tandis que le ministre des Finances Bezalel Smotrich menace de le faire si la guerre contre le Hamas ne reprend pas.

« Il faut repartir avec un style complètement différent. Nous devons conquérir Gaza, y établir un régime militaire, même temporairement, commencer à encourager l’émigration (palestinienne), commencer à prendre des territoires à nos ennemis et gagner », a-t-il déclaré dimanche. Bezalel Smotrich dans une interview avec la chaîne israélienne Channel 14.

L’envoyé de Donald Trump au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a déclaré mercredi qu’il faisait tout son possible pour faire passer l’accord de la première à la deuxième phase, prévoyant un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza.

La première phase du cessez-le-feu devrait durer six semaines.

Au 16e jour du cessez-le-feu, le 4 février, Israël et le Hamas devraient entamer les négociations sur la deuxième phase, dont l’objectif déclaré est de mettre fin à la guerre qui a dévasté la majeure partie de la bande de Gaza.

« Netanyahu est coincé entre l’extrême droite et Donald Trump », a déclaré Amotz Asa-El, analyste politique à l’Institut Shalom Hartman de Jérusalem.

« La coalition de Netanyahu est aujourd’hui fragile et la probabilité qu’elle s’effondre en 2025 est élevée », ajoute-t-il.

Le bureau du Premier ministre israélien n’a pas répondu à une demande de commentaire.

Steve Witkoff a également déclaré mercredi sur Fox News qu’il serait sur le terrain pour superviser le cessez-le-feu, signe qu’il maintiendrait la pression pendant les négociations.

Steve Witkoff a joué un rôle crucial dans la conclusion de l’accord, selon six responsables des États-Unis, d’Israël, d’Égypte et d’autres pays du Moyen-Orient qui se sont entretenus avec Reuters avant l’annonce du cessez-le-feu le 15 janvier.

ACCORDS D’ABRAHAM

Le jeu d’équilibre de Benjamin Netanyahu entre ses alliés d’extrême droite et la Maison Blanche ne se limite cependant pas à la bande de Gaza.

En effet, après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, Donald Trump a déclaré qu’il profiterait de la dynamique de paix pour élargir les accords d’Abraham, une série d’accords conclus lors de son premier mandat qui ont permis à Israël de normaliser ses relations avec les pays arabes du Golfe. .

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Lundi, le président américain a déclaré qu’il envisageait l’adhésion de l’Arabie saoudite.

Si cette stratégie est partagée par Benjamin Netanyahu, elle risque d’être mise à mal si la guerre à Gaza reprend, juge Eyal Hulata, chef du Conseil national de sécurité israélien entre 2021 et 2023.

« Si la guerre à Gaza ne prend pas fin, il est impossible de progresser avec l’Arabie saoudite. Et le président Trump veut vraiment achever l’expansion de la normalisation. C’est l’une des priorités de son agenda de politique étrangère », note-t-il.

L’Arabie saoudite a également fait de la création de l’État palestinien une condition à la normalisation de ses liens avec Israël, ce qui pourrait compliquer encore davantage la situation pour Netanyahu, alors que les membres de son gouvernement s’y opposent farouchement.

Un responsable diplomatique israélien a déclaré à Reuters que des progrès pourraient toutefois être réalisés avec Riyad d’ici la fin de l’année, même si les discussions sur la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza s’avèrent difficiles.

Environ 70 % des Israéliens soutiennent l’accord de cessez-le-feu à Gaza, selon un sondage publié jeudi par l’Institut israélien d’études sur la sécurité nationale, et 61 % d’entre eux sont favorables à une intégration plus large incluant l’Arabie saoudite.

La première phase du cessez-le-feu prévoit la libération des otages, un retrait partiel des forces israéliennes et l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.

La deuxième phase, si elle a lieu, comprendrait la libération des otages restants et le retrait complet des forces israéliennes.

Une troisième phase devrait permettre d’entamer la reconstruction de la bande de Gaza, sous la supervision de l’Egypte, du Qatar et des Nations Unies.

La question de la gouvernance du territoire palestinien reste l’un des points les plus délicats de la suite des négociations, Israël refusant de laisser le Hamas se maintenir au pouvoir.

Jusqu’à présent, le Hamas n’a pas cédé.

Le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Mike Waltz, a déclaré dimanche que le Hamas ne dirigerait jamais la bande de Gaza et que Washington soutiendrait Israël « à faire ce qu’il doit faire » si le groupe palestinien ne cédait pas.

Samedi, après avoir signé le cessez-le-feu, Benjamin Netanyahu a déclaré qu’Israël avait le soutien des États-Unis pour reprendre les combats si la deuxième phase des négociations échouait.

“Si nous devons reprendre le combat, nous le ferons d’une manière nouvelle et avec une grande force”, a-t-il déclaré dans une vidéo, s’offrant ainsi un sursis et une marge de manœuvre politique face à ses alliés. extrême droite du gouvernement israélien.

(Edité par Maayan Lubell ; avec les contributions de Nidal al-Mughrabi, John Irish, Steve Holl, Erin Banco, Simon Lewis, Nafisa Eltahir et Andrew Mills ; version française Etienne Breban ; édité par)

 
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