Avant les hommes, avant les dinosaures, avant même les poissons, les premiers signes de vie sont apparus sur notre planète sous la forme de minuscules bactéries, tapis microbiens qui se sont développés au fond des océans. Pendant trois milliards d’années, voilà à quoi ressemblera la vie sur terre. En surface, un seul continent, rocheux et gris. Une roche dont l’évolution très lente a façonné la planète, que nous connaissons aujourd’hui, et les organismes qui l’habitent, dans une relation d’interdépendance entre géologie et biologie.
Dans un splendide documentaire, Kiki Lawrence et Ben Wilson dépeignent cette longue période. Celle de la tectonique des plaques. Celle de la glaciation qui, il y a sept cents millions d’années, n’a pas réussi à éradiquer toute forme de vie sur la planète en l’étouffant presque, et que l’on peut encore lire dans la roche. Puis celui, tout aussi long, de la fonte des glaces qui va enrichir les fonds marins, permettant ainsi le développement très, très progressif des organismes vivants qui ont survécu, leur diversification, leur complexité et leur multiplication.
Des experts passionnés et passionnants
Rencontrer des scientifiques sur le terrain, en Islande ou en Antarctique, rend cette histoire d’autant plus passionnante. C’est un voyage à travers les époques, à la rencontre de l’infiniment petit et de l’immensité grand que proposent les experts interrogés. Grâce à un mélange de prises de vue en direct époustouflantes et d’animations remarquables, les réalisateurs montrent ce qui est passé ou ce que l’œil ne peut pas percevoir.
Ce deuxième épisode de la série « Les 5 vies de la Terre », réalisée par la BBC, est un joyau de précision et de beauté, qui s’appuie sur de solides données scientifiques savamment vulgarisées. Sans être moralisateur, le documentaire se veut une leçon subtile, un aperçu de la complexité, de la fragilité et de la richesse de la vie sur notre planète. Un appel à tout faire pour le préserver.