En avril 2019, Oise Hebdo a révélé que la découverte de ce tableau de Cimabué datant du 13ème siècle dans une maison du Compiégnois. Vendu 24 millions d’euros à Persiennele tableau est sur le point d’être exposé pour la première fois au musée parisien. L’exposition débutera ce mercredi 22 janvier.
Avril 2019, une famille fait appel à Actéon Compiègne Enchères pour faire l’état des lieux d’une maison compiègnoise. Suspendu négligemment entre la cuisine et le salon, La moquerie du Christun tableau de Cimabue datant du XIIIe siècle est estimé entre 4 et 6 millions d’euros.
*Actéon organisera la vente aux enchères quelques temps plus tard. Et lorsque le marteau tombe, l’œuvre est vendue 24 millions d’euros (frais compris). L’acheteur est l’homme d’affaires chilien Álvaro Saieh. Mais le ministère de la Culture a alors refusé de signer le certificat d’exportation de l’œuvre, la déclarant trésor national.
Le Cimabue acheté par le Louvre
Cette manœuvre a permis d’organiser le montage financier pour acheter le tableau. C’est finalement le Louvre qui en devient acquéreur. Il rachète le Cimabue au prix auquel il avait été vendu aux enchères.
En partie en restauration, l’œuvre du XIIIe siècle sera exposée pour la première fois au musée du Louvre, à partir de ce mercredi 20 janvier. La dérision du Christ va côtoyer Majestéune autre œuvre majeure de Cimabue. Cette exposition est intitulée Critique de Cimabué.
La querelle des commissaires-priseurs
Quelques années ont passé depuis la découverte de ce Cimabue dans la maison d’un octogénaire compiégnois. A l’époque, l’œuvre fut découverte par Philomène Wolf, commissaire-priseur chez Actéon Compiègne Auctionsdirigé par un autre commissaire-priseur Dominique Le Coënt de Beaulieu. Et aujourd’hui, plus rien ne va plus entre eux, comme le révélait le journal Le Parisien fin décembre dernier.
-C’est le fait que Philomène Wolf ait créé sa propre salle des ventes à Venette qui a mis le feu. Son ancien employeur y voit une concurrence déloyale, ce que l’intéressé nie, insistant sur l’absence de clause de non-concurrence.
Elle se défend en rappelant avoir été révoquée dans un délai de 15 jours. Après 14 ans de travail à Compiègne dans ce domaine, elle estime logique d’être restée dans le secteur.
Plaintes mutuelles
Depuis, Dominique Le Coënt de Beaulieu l’accuse d’avoir débauché deux personnes d’Actéon. Il déplore également l’utilisation de photos d’objets prises à la salle des ventes Actéon à Compiègne.
Quant au Cimabue, maître Dominique Le Coënt de Beaulieu semble agacé de voir Philomène Wolf s’attribuer le mérite de cette découverte. Au passage, il la taquine en lui rappelant qu’elle s’est trompée dans sa première estimation du tableau, l’estimant entre 150 et 200 euros. C’est l’analyse d’Eric Turquin, expert en peintures anciennes.
Les deux commissaires-priseurs ne se parlent aujourd’hui que par l’intermédiaire d’avocats. Des plaintes mutuelles ont été déposées.