A Plouaret, au Centre de Développement, se trouvent les bureaux de Bocagénèse. Depuis 2013, cette entreprise achète du bois de haie, le broie et le revend aux chaudières du secteur, en grande majorité collectives. Une société tout à fait normale en apparence, mais qui cache un statut bien particulier. Il s’agit en effet de la seule société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) de tout l’ouest des Côtes-d’Armor.
Si son fonctionnement est très peu connu, il n’en reste pas moins « avant-gardiste » pour Lucie Le Breton, directrice et coordinatrice technique.
« Le statut SCIC a été créé il y a plus de dix ans. Il permet à des entreprises – très ancrées dans un territoire et qui portent un objet d’intérêt collectif – de rapprocher acteurs privés et pouvoirs publics. » Dans le cas de Bocagénèse, cet « objet d’intérêt collectif » est la valorisation économique des bocages, à condition que les propriétaires les gèrent durablement.
127 partenaires dont trois EPCI
« Ce bois est fourni principalement par les agriculteurs et, dans une moindre mesure, par les collectivités. A l’inverse, la quasi-totalité de nos clients sont des acteurs publics », explique Lucie Le Breton. C’est précisément en raison de cette particularité que Bocagénèse a choisi le statut de Scic. Concrètement, ce statut permet à des acteurs privés et publics de détenir des parts dans le capital de l’entreprise. « A ce titre, chaque associé peut voter lors du conseil d’administration. » Un principe qui se rapproche de celui de la Société Coopérative et Participative (Scop).
Bocagénèse compte aujourd’hui 127 associés au capital de 64 800 €. 61% des partenaires sont des fournisseurs de bois, 24% des partenaires solidaires (particuliers et associations), 10% des collectivités publiques. « Nous travaillons avec trois communautés de communes : Communauté de Lannion-Trégor, Guingamp-Paimpol Agglomération, Communauté de Leff-Armor. Nous avons des élus de ces EPCI dans notre conseil d’administration », ajoute Lucie Le Breton.
-Nous ne nous trompons pas sur notre statut pour gérer un secteur comme celui-ci. D’un autre côté, cela implique que nous devons tous nous entendre au sein des conseils d’administration.
26 chaudières collectives fournies
« Les trois premières chaudières collectives fournies par la filière sont situées à Plouaret, Plounévez-Moëdec et Plestin-les-Grèves ». Depuis, Scic n’a cessé de croître au point de fournir 26 chaudières, implantées sur les trois EPCI, et dont 22 sont publiques. « Nous disposons de cinq plateformes de stockage, à Plounérin, Buhulien (Lannion), Louargat et de deux plateformes louées à des agriculteurs à Bourbriac et Saint-Gilles-les-Bois. »
Pour Lucie Le Breton, qui a participé à la création de Scic, « nous avons fait le bon statut pour gérer un secteur comme celui-là. D’un autre côté, cela implique que nous devons tous nous entendre au sein des conseils d’administration. Il y a des choix et des compromis à faire pour que les liens s’entendent et fonctionnent ensemble.