“The butchers” by Sophie Demange, published by l’Iconoclaste

“The butchers” by Sophie Demange, published by l’Iconoclaste
“The butchers” by Sophie Demange, published by l’Iconoclaste

Voici un roman de vengeance féminine. Il pourrait s’agir d’un genre spécifique : ces romans existent depuis longtemps, mais ils sont devenus de plus en plus nombreux ces dernières années, notamment dans les romans policiers.

On pourrait donc citer Invisible de Sarah Walker, Mamie Luger by Benoit Philippon, Les mafieux de Pascal Dietrich, Des femmes sans pitié de Camilla Lackberg et même Confession d’un gang de filles par Joyce Carol Oates ainsi que Survivantsun roman très violent de Cédric Sire publié chez Michel Lafon.

Les bouchers raconte l’histoire de 3 femmes qui ont des comptes à régler avec des hommes, à titre personnel et par philosophie féministe, ou par solidarité lorsqu’il s’agit d’aider une autre femme victime d’humiliation ou de violence de la part d’hommes.

Il y a d’abord deux jeunes femmes : la fille d’un boucher et une adolescente un peu usée par la vie ; ils se retrouvent dans un centre d’apprentissage pour devenir bouchers. Deux jeunes femmes qui s’apprécient et qui, seules dans un monde masculin, doivent faire preuve d’une incroyable force de caractère pour résister.

Ils se retrouvent quelques années plus tard, lorsque l’une d’elles – à la mort de son père – reprend la boucherie familiale à Rouen. Le projet est séduisant, tout fonctionne bien. Ils innovent, ils regorgent d’idées et ça marche, ils embauchent une troisième jeune femme et deviennent les « Bouchers », véritable attraction dans ce quartier bourgeois de Rouen.

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Mais les choses vont vite changer lorsque l’un d’eux tue son petit ami violent dans la boucherie. La solidarité se joue entre elles et on comprend que chacune, dans cette histoire, a des comptes à régler avec les hommes. C’est ainsi qu’ils deviendront de véritables justiciers. Un homme, puis deux, trois, quatre… tous des salauds. Chaque cadavre est découpé avec précision dans cette boucherie hors du commun.

Cette frénésie de justice et surtout le mode de vie de ces jeunes femmes ne laissent pas indifférentes les bonnes gens du quartier. Et les choses vont tourner au vinaigre.

C’est une sorte de comédie policière. Ça tue, ça coupe, mais ce n’est jamais vraiment grave. Non sans jubilation, Sophie Demange s’amuse du métier de ses héroïnes vengeresses. Chacun découpe, avec dextérité et sans état d’âme, sa victime (tous des salauds !).

Il s’agit d’une fable sociale et féministe, qui met en lumière les violences subies, les humiliations endurées, la sexualité frustrante et souvent la bêtise de ceux qui considèrent les femmes comme leurs proies.

 
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