ces enceintes qui font polémique dans cette commune de Haute-Loire

Vous les avez peut-être déjà vus. Rue de Lorraine, boulevard Aristide-Briand ou rue Sébastopol. Cylindriques, parfois seuls ou en groupe, perchés à environ cinq mètres de haut sur des immeubles, on les entend plusieurs fois par an. Une quinzaine d’intervenants sont répartis dans tout le centre-ville. Appartenant à la municipalité, l’établissement met depuis 20 ans maintenant des systèmes de sonorisation à disposition des associations qui exploitent ce service de diffusion, de manière ponctuelle. « L’objectif est d’animer la ville lorsqu’il y a des manifestations commerciales », explique le service technique de la ville.

Comment ça marche ?

Pas de flash info, pas de chronique, mais simplement des publicités, de la musique ou des animations lors des événements. C’est depuis la salle de son située à proximité de la Halle aux Grains que la machine démarre. Les associations font appel à un fournisseur de services pour héberger et partager des annonces.
Lors de la Corrida, le Club Athletic Brioude (CAB), l’association organisatrice, a demandé à Frank Marret d’animer la compétition en journée. «C’est en direct. Un jour comme celui-ci, on ne pouvait pas se passer d’animation avec un intervenant car il rythme la journée, motive les gens, les maintient et veille à ce qu’ils ne « s’ennuient pas », explique Anne-Sophie Florentin. , président du CAB.
Plus récemment, c’est le Syndicat des commerçants et artisans de Brioude (Ucab) qui, comme à son habitude, a assuré la sonorisation des fêtes de fin d’année. “Il y a un pré-enregistrement fait par l’intervenant avec un programme assez étoffé et c’est un commerçant de l’association qui s’occupe d’allumer et d’éteindre la bande son”, explique Aurélien Pic, président de l’UCAB.

“C’est un peu vivant.”

Bien sûr, on ne les entend pas tous les jours, mais les intervenants font véritablement partie de la ville et certains les voient d’un bon oeil. «Je trouve que ça crée un peu d’effervescence pendant les fêtes de fin d’année et lors des différents événements», pense Daniel, gérant de la Maison de la Presse, rue Jules-Maigne. « Parfois, les clients ne sont pas toujours au courant de ce qui se passe dans la ville s’ils n’ont pas accès aux réseaux sociaux. Je pense notamment à la semaine du commerce local. Ils peuvent donc connaître l’information via les enceintes », explique Aurore, gérante de la boutique de lingerie Oze.

Mais tous les avis ne sont pas unanimes. Rémy Nugier, directeur de l’agence Super’B’Immo, rue Sébastopol, reconnaît que même si « ce n’est pas dérangeant, parfois c’est quand même un peu fort quand il y a de la musique ».
Du côté des habitants, les avis sont également partagés. Louis, qui habite rue du 4-Septembre, possède un haut-parleur qui ne fonctionne plus, accroché juste à côté de sa fenêtre. Pourtant, « je n’ai jamais fait de demande pour le réparer et je n’y ai aucun intérêt car à l’époque, je l’ai entendu et ça m’a dérangé. Même si je ne doute pas de son utilité. Claude, qui dispose d’un haut-parleur fonctionnel près de sa fenêtre de la place Saint-Julien, n’y prête plus attention. « Cela ne me dérange pas. En général, je n’écoute pas vraiment ce qui se dit. Je n’ai rien contre. C’est logique qu’il y ait du bruit en ville.

Alix également, qui habite rue Sébastopol depuis septembre, n’est pas dérangée par le son émis. Bien au contraire. « Comme je travaille à distance, j’ai l’impression d’être présent, comme si quelqu’un me parlait. Cela fait partie du bruit en ville, comme la circulation qui est assez bruyante ».

“C’est la première fois que nous recevons des plaintes.”


Ce n’est pas nouveau que l’Union des commerçants et artisans de Brioude (Ucab) s’empare de la sonorisation de la Ville pour animer le centre en cette fin d’année. Pourtant, Aurélien Pic, président de l’association, est catégorique : “C’est la première fois que nous avons des plaintes.”

90 décibels dans les appartements ?

Comme chaque fin d’année, l’Ucab anime la Ville et lance sa bande originale. Au programme : publicités locales et musique, du matin, vers 9 heures, jusqu’au soir, 19 heures. Et le mois de décembre dernier n’a pas fait exception.

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C’est pourtant la première fois qu’Aurélien Pic reçoit des plaintes. Bien sûr, un peu, mais suffisamment pour qu’il s’en soucie. En question? Le son fort que généreraient les haut-parleurs. “Certains habitants se plaignaient d’avoir 90 décibels dans leur appartement”, s’étonne le président de l’UCAB. Le contenu des publicités a même été dénoncé.

Si ce dernier dit être venu à chaque demande, répondre à chaque courriel (tout en collaborant avec le service technique de la Ville), et s’excuser pour la gêne occasionnée, il ne comprend pas certaines réactions injustifiées. « J’ai des commerçants qui se sont approchés des haut-parleurs et ont remarqué que quand les voitures passent dans la rue, on entend davantage les haut-parleurs », explique le président.
Alors pourquoi certaines voix se sont-elles élevées cette année ? «Je n’ai aucune explication. Je pense que c’est le climat. Les gens sont plutôt grincheux cette année. Je le vois bien dans notre métier, nous avons des gens beaucoup plus virulents”, constate Aurélien Pic.

Ce qui est sûr, c’est que le commerçant trouve cela dommage. « Pendant la période des fêtes, c’est le seul moment où nous faisons notre propre publicité. Nous ne sommes pas là simplement pour animer la ville, mais aussi pour faire plaisir aux clients. Aujourd’hui, s’il y a des commerçants, c’est parce qu’il y a des clients et c’est aussi pour les remercier qu’on fait ça.

Des changements pour l’année prochaine ?

Suite à ces pépins, il n’exclut pas des changements pour l’année prochaine. “Je vais me renseigner auprès de la Ville de Brioude pour vérifier tous les haut-parleurs de la ville, et voir si on peut déplacer ceux situés près des fenêtres et qui peuvent gêner.”
Et d’ajouter concernant les animations pendant les fêtes de fin d’année. «Je réfléchis à réduire le temps de diffusion. Par exemple, faire deux semaines au lieu de trois semaines. Ou ne faire aucune animation du tout ? Nous ne savons pas.

Pauline LOSBAR

 
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