Qui exploitera le golf de la Baie de Saint-Brieuc ? Alors que les équipements semblaient promis à un géant du secteur de l’exploitation des golfs, Ronan Kerdraon a surpris son monde, vendredi 10 janvier, en annonçant lors de la cérémonie des vœux de Plourhan « qu’il proposerait, cette semaine, au bureau exécutif de l’agglomération que ce golf bien entendu être maintenu en gestion directe, renonçant ainsi à la délégation de service public (DSP). »
Si rien n’est encore officiellement décidé, les 18 trous de Lantic ont désormais toutes les chances d’être exploités davantage par l’agglomération dans les années à venir. Le résultat d’une campagne menée en coulisses par plusieurs acteurs de ce dossier, au premier rang desquels le maire de Plourhan, Loïc Raoult. Et l’application d’une « jurisprudence intangible » pour l’agglomération de Saint-Brieuc selon son président : celle du « ne rien faire contre le territoire. »
Des négociations exclusives étaient en cours avec Bluegreen
Depuis la clôture de l’appel d’offres cet été, l’agglomération était entrée en phase de négociation avec une seule entreprise : Bluegreen. Numéro 1 du secteur en France, l’entreprise gère 43 golfs dont celui de Pléneuf-Val-André.
Mais, tandis qu’un projet d’accord prenait forme entre les services communautaires et Bluegreen, d’autres faisaient campagne au même moment pour faire dérailler l’accord. Loïc Raoult en fait partie et ne s’en cache pas : « J’ai toujours été assez réticent à l’égard de cette délégation. Il fallait que ce soit un plus par rapport à la gestion directe et je ne voyais pas en quoi c’était le cas. »
L’équipement à l’origine de la communauté de communes du Sud-Goëlo
L’attribution de l’exploitation du golf à Bluegreen suscite depuis plusieurs mois une opposition rassemblant plusieurs élus du Sud-Goëlo et les golfeurs eux-mêmes, réunis au sein d’une association. Ces derniers craignaient une augmentation significative des cotisations et, plus généralement, l’abandon de l’esprit « convivial et populaire ». Le flou entourant l’avenir du restaurant, dont le maintien n’était pas garanti dans les conditions initiales de l’appel d’offres, était également un sujet d’inquiétude.
Autre argument auquel Ronan Kerdraon était sensible : l’histoire. « Le golf a été le premier objet du syndicat d’équipement du canton d’Étables-sur-Mer à l’origine de la communauté de communes Sud-Goëlo », insiste Loïc Raoult.
Qu’en est-il des investissements jugés nécessaires ?
Si les arguments des élus locaux font mouche, les motivations qui ont conduit à un DSP demeurent. Notamment la question du financement des investissements nécessaires. Si une augmentation des cotisations semble déjà avoir été enregistrée, elle ne suffira pas à financer un tout nouveau système d’arrosage et du matériel de tonte, estimés à 1 million d’euros.
« Il faudra sans doute de nouvelles orientations et accepter une augmentation des cotisations », souligne Loïc Raoult, qui interroge, « peut-être un peu naïvement » : « Si c’est intéressant pour une entreprise privée, pourquoi ne le serait-il pas pour la collectivité ? »
La collaboration entre les responsables du golf et les services de la ville est aussi une piste d’amélioration, le fonctionnement unique d’une entreprise publique à vocation commerciale ayant pu susciter quelques tensions : « Ce sont deux mondes un peu différents, entre le même » la gestion publique » d’un espace urbain et celle d’un équipement commercial, qui demande beaucoup de réactivité et d’inventivité. Il faudra peut-être lui laisser un peu plus de liberté», analyse Loïc Raoult.
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