Ce soir du 29 avril 2024, Amir Boukhors, un opposant algérien connu sous son nom de YouTuber « Amir DZ », rentrait chez lui dans sa commune du Val-de-Marne, en banlieue parisienne. Près de chez lui, une voiture banalisée équipée d’un gyrophare lui barre la route. Quatre hommes en civil – dont deux portaient des brassards orange de policier – en sont sortis, l’ont menotté et l’ont jeté dans leur véhicule de type Clio, qui s’est immédiatement précipité vers la Seine-et-Marne, plus à l’est.
Amir DZ ne tardera pas à comprendre qu’il vient d’être kidnappé par de faux policiers en civil : « L’un était de type nord-africain, l’autre de type sud-européen, les deux autres [avaient] visage caché sous un cache-cou »il se souvient aujourd’hui. Une vingtaine de kilomètres plus loin, l’équipe se retrouve dans un décor de casse. Il est drogué avec des somnifères avant de s’allonger sur un matelas dans un conteneur, les poignets toujours menottés. Il ne lui arrivera rien d’autre.
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La nuit suivante, il a été relâché dans une forêt voisine, d’où il est rentré chez lui. Il y a immédiatement déposé plainte pour enlèvement et séquestration. “Ils voulaient me faire peur et prendre mon téléphone”dit-il. Selon lui, ses ravisseurs étaient des professionnels au service de mystérieux sponsors.
Amir DZ, 41 ans, réfugié politique en France, se savait menacé. En novembre 2022, il avait déjà été agressé place de la République, à Paris, deux mois après le rejet par la justice française de sa demande d’extradition émise par Alger, où il avait été condamné pour arnaque et atteinte à la sécurité de l’État.
Prendre le contrôle de la diaspora
L’homme gêne visiblement. Il fait partie du petit groupe de YouTubeurs d’opposition en exil, comme Abdou Semmar (agressé en août 2023 à Nanterre), qui révèlent les multiples turpitudes de l’oligarchie politico-sécuritaire en Algérie, nourrie de dossiers de l’intérieur. du système où la guerre des clans fait rage.
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